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Publié le 25/04/2014
Le gouvernement américain doit une explication au monde

Le journal américain « New York Times » et l'hebdomadaire allemand « Der Spiegel » ont publié en même temps le 22 mars les dernières révélations d'Edward Snowden, l'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA), les renseignements américains. Il a déclaré que le système de surveillance ciblait aussi plusieurs anciens dirigeants chinois et un certain nombre de secteurs et de banques et que la NSA avait également piraté le serveur de l'entreprise chinoise de télécommunication Huawei. Cela a provoqué la colère et l'indignation du peuple chinois vis-à-vis du gouvernement américain. Cette affaire a de nouveau remis sur la place publique le scandale des écoutes du gouvernement américain, qui n'était déjà un secret pour personne. Nous avons exprimé notre fort mécontentement et notre désaccord au gouvernement américain et nous lui avons demandé une explication concernant ces écoutes.

L'an dernier, Edward Snowden a révélé les écoutes des Etats-Unis via le programme de surveillance « PRISM » à l'encontre de ses ressortissants et de l'Allemagne, de la France, d'Israël et d'autres alliés, y compris de nombreux chefs d'Etats. Les gens ont été choqués. Les Américains et les gouvernements des autres pays ont demandé aux Etats-Unis d'arrêter leurs écoutes et veulent des excuses. Le gouvernement américain se défend vigoureusement et ne s'excuse pas.

Des représentants du gouvernement des Etats-Unis ont déclaré que les écoutes étaient nécessaires dans la lutte contre le terrorisme. Nous comprenons le désir du gouvernement américain de protéger ses citoyens et d'assurer la sécurité de son territoire. Depuis leur création, les Etats-Unis ont rarement été la cible d'attaques extérieures. L'attaque de Pearl Harbor par les Japonais en 1941 a sans doute été le pire souvenir de l'histoire des Etats-Unis, suivie par les attentats du 11 septembre 2001, qui ont profondément choqué et attristé les gens mais qui ont aussi touché un point sensible, renforçant la détermination du gouvernement de lutter contre le terrorisme. On peut dire que ces deux événements ont été une catastrophe l'humanité ; le gouvernement américain a réalisé l'importance capitale d'accroître la collecte de renseignements contre le terrorisme.

La lute contre le terrorisme ne peut cependant pas se traduire par des écoutes sans aucune restriction, en foulant du pied les principes moraux. La surveillance de ses propres citoyens, des dirigeants des pays alliés et des chefs de gouvernement (plus de 190 pays à travers le monde et 122 dirigeants ont été mis sur écoute par les Etats-Unis) vont nettement au-delà de la lutte contre le terrorisme. De même, il est illégal d'écouter des entreprises, cela s'apparente à du vol.

Des représentants du gouvernement des Etats-Unis ont argué du fait que cette pratique était tout à fait légale. Nous ne savons pas d'où vient cette légitimité. Même aux Etats-Unis, écouter les gens est illégal, sans parler d'écouter les dirigeants des autres pays, une pratique qui va à l'encontre du protocole diplomatique. A l'heure actuelle, il n'y a pas de lois internationales dans ce domaine : tout le monde peut pratiquer des écoutes sans aucun motif. Si le gouvernement américain qualifie de légales les nouvelles modalités de la Loi de sécurité nationale, passée après les attentats du 11 septembre, c'est encore plus incompréhensible. Il utilise sa propre réglementation pour écouter comme il le souhaite les dirigeants d'autres pays. Ce n'est pas seulement un acte de banditisme, c'est une violation des normes internationales ; cela bafoue la dignité de la communauté internationale. Cette approche brutale n'est pas digne d'un gouvernement civilisé.

Pour les Chinois, les écoutes américaines ont également montré que les accusations passées émanant des Etats-Unis contre la Chine étaient totalement ridicules. Avant les divulgations d'Edward Snowden et le programme « PRISM », les Etats-Unis accusaient régulièrement la Chine d'actes de piratage informatique, affirmant que de nombreux hackers avaient un passé militaire : ce n'était qu'un prétexte pour faire pression sur la Chine.

Mais le fait que les Etats-Unis soient eux-mêmes les pirates alors qu'ils avaient accusé la Chine démontre que leurs méthodes visent la Chine et le reste du monde. Avant la mise en cause des Etats-Unis, ceux-ci avaient accusé la Chine de cyberespionnage, disant que la Chine avait dépassé les bornes en écoutant les Etats-Unis et en pénétrant dans le système informatique du ministère du Commerce. Toutefois, les Etats-Unis ont surveillé plusieurs banques en Chine ainsi que des entreprises comme Huawei. Ce sont eux qui ont dépassé les bornes qu'ils avaient eux-mêmes définies. Cette affaire a prouvé très clairement que les Etats-Unis pratiquent le « deux poids, deux mesures » avec la Chine.

En fait, les Chinois ont compris que le but des Etats-Unis en écoutant les dirigeants chinois était de savoir ce qu'ils pensaient et ce qu'ils comptaient faire. La Chine se développe rapidement et a donc de plus en plus d'influence en Asie et dans le monde, et les dirigeants américains s'en inquiètent. Pour cela, il fallait les mettre sur écoute.

Les échanges entre les pays sont comme les interactions entre les gens, il y a un effet miroir : les Etats-Unis ont besoin de sécurité mais ils doivent d'abord en priorité rassurer les autres pays avant d'obtenir leur confiance. Au vu du scandale des écoutes, le gouvernement américain semble « malade », il est soupçonneux, il doute de ses ressortissants et de ses alliés. Il en devient pleutre et paranoïaque et se rassure en les mettant sur écoute.

Un malade doit être soigné et il en est de même pour un gouvernement. Le gouvernement américain a besoin d'urgence de retrouver sa santé mentale. Pour commencer, il devrait s'expliquer publiquement en s'excusant auprès de ceux qui ont été victimes des écoutes. On ne sait cependant pas s'il aura le courage de se racheter.

 

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