Modifier la taille du texte

Modifier la taille du texte

Imprimer cet article

Commenter cet article

BEIJING INFORMATION
CULTURE Vidéos ÉDUCATION ET SCIENCES Panorama du Tibet VOYAGE E-MAIL
ÉDUCATION ET SCIENCES
Publié le 23/03/2009
Obama desserre l'étau autour de la recherche sur les cellules souches

Chen Lin

Le président Barack Obama signe le nouveau décret relatif à la recherche sur les cellules souches (Xinhua)

« A défaut de financements fédéraux, il existe tout de même des capitaux privés qui affluent pour financer la recherche sur les cellules souches aux Etats-Unis », a constaté Madame Wang Yuan, directrice de thèse à l'Institut des sciences de la vie de l'Ecole normale de l'Est de Chine et responsable de plusieurs projets de recherches établis par l'Institut national de la santé des Etats-Unis (National Institutes of Health, ou NIH).

En juillet 2006, le président George W. Bush avait opposé son veto au projet de loi adopté par le Congrès sur les cellules souches, qui prévoyait d'élargir les financements fédéraux aux recherches concernant les cellules souches embryonnaires humaines. Cependant, le président Barack Obama a récemment déclaré le retrait de ces restrictions. Une fois l'étau desserré, quelle sera l'orientation de ces recherches ? Un entretien avec l'universitaire Wang Yuan a été réalisé pour nous aider à éclaircir cette question.

« Je viens d'apprendre cette nouvelle et n'ai pas encore le temps de me renseigner sur les détails », a expliqué Mme Wang, «Les restrictions imposées par le gouvernement Bush comprenaient deux niveaux : celles sur les domaines de recherche et celles sur le financement fédéral. Lorsque l'on parle de domaines de recherche, il s'agit des lignées cellulaires embryonnaires. Selon le gouvernement Bush, l'Institut national de la santé ne pouvait financer que les travaux de recherche portant sur des lignées cellulaires créées avant le 9 août 2001. Une lignée cellulaire issue d'embryon est en théorie capable de se transformer en n'importe quel type de cellule, par exemple, cellule de peau, cellule osseuse et cellules des organes... Elle est la clé qui nous mènerait à vaincre les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies d'Alzheimer et de Parkinson, etc. De nos jours, la recherche sur les cellules souches embryonnaires se trouve au front des recherches scientifiques et exercera une influence énorme sur les traitements cellulaires et génétiques. Une lignée cellulaire issue d'embryon est une usine de cellules souches », a–t-elle poursuivi.

Depuis la publication du décret de restrictions, des centaines de formes de lignées cellulaires embryonnaires avaient été produites. Les restrictions constituaient déjà une grande entrave au progrès de la recherche sur les cellules souches, découverte pleine de promesse pour les sciences de la vie. « Lors de mes missions aux Etats-Unis, j'ai remarqué que de nombreux Américains portaient des préjugés contre la recherche sur les cellules souches. »

Cellule souche embryonnaire humain avant la division (The Bund) 

La recherche a besoin de prélever des cellules souches d'un ovule fécondé ou d'un embryon à un stade très précoce. Pour la plupart des gens, un embryon humain, quel que soit leur état de développement, est déjà un être humain. Malgré les multiples avantages attendus de cette recherche, détruire un embryon humain équivaut à la destruction d'une vie. « Aux Etats-Unis comme en Europe, les convictions morales traditionnelles ne tolèrent pas ce genre de recherche qui rencontre cependant moins de critiques en Asie. Lors d'un cas de fécondation in vitro, le médecin met normalement en réserve plusieurs embryons fécondés. Quand les embryons adéquats sont réimplantés dans l'utérus, les autres sont souvent détruits. C'est à partir de ces embryons à détruire que les scientifiques obtiennent des cellules souches. « Dans le cas contraire, ce serait un gaspillage de ressources », d'après Mme Wang. Une des raisons de son retour en Chine, c'est l'environnement relativement tolérant pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires. «En Chine, quand la recherche pourrait conduire à des avancées dans la lutte contre les maladies graves, la voix scientifique devient plus forte que la voix morale ». En fait, la recherche sur les cellules souches embryonnaires peut s'orienter vers deux directions différentes: progrès médicaux ou le clonage humain. « Le clonage humain est strictement interdit. Cela reste un sujet tabou dans nos recherches ».

Essayant d'expliquer le nouveau décret de Barack Obama, certains médias ont révélé que le manque de financement public a poussé de plus en plus de chercheurs américains sur les cellules souches embryonnaires à quitter le pays. Dans ce domaine de recherche, les Etats-Unis ont été désavantagés par rapport aux autres pays. Mme Wang s'oppose à cette vision des choses, « Les Etats-Unis occupent toujours une place prépondérante dans ce domaine. La perte de chercheurs n'est pas aussi grave qu'on la présente ». Les Etats-Unis ont failli perdre leur suprématie dans ce domaine lors que le biologiste sud-coréen Woo Suk Hwang a prétendu réussir le premier clonage de cellules souches embryonnaires prélevées sur des patients. Mais il s'est finalement avéré que la thèse de Woo Suk Hwang n'était qu'une fraude scientifique et la face de l'Oncle Sam a été sauvée. « Aux Etats-Unis, le manque de financements fédéraux n'empêche pas le financement privé de la recherche », a constaté Madame Wang.

« Quant à la Chine, elle doit établir sa propre réserve de scientifiques et chercheurs sur les cellules souches, ce qui nécessite un certain temps. En Chine, l'avenir reste prometteur pour la recherche dans ce domaine », a apprécié Mme Wang, « La Chine met de plus en plus l'accent sur les technologies pionnières. J'ai décidé de revenir parce que je suis confiante quant à mon travail sur mes terres natales. »

 

Beijing Information



Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628