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ÉNERGIE-ENVIRONNEMENT
Publié le 10/09/2013
Coup de chaleur, maladie du programme urbain

Cet été, la Chine subit la canicule. Et les grosses chaleurs ont déjà fait plusieurs victimes : une dizaine de décès ont été enregistrés rien qu'au seul mois de juillet, la plupart des ouvriers ruraux. Ayant quitté la campagne, ils travaillaient comme balayeurs dans les rues de grandes villes. Comment auraient-ils pu imaginer que la chaleur des villes les tuerait ?

En effet, les grandes villes chinoises fondent sous l'action conjuguée du soleil, mais aussi des effets d'un développement trop rapide.

Les « îles chaudes urbaines » artificielles

Plus les villes sont grandes, plus les « îles chaudes urbaines » deviennent fortes. En 1970, la différence de température entre la ville et la campagne n'était que 2 à 3 Cº, contre 7 à 8 Cº aujourd'hui !

Passages d'air bouchés, disparition des terrains humides, moins de verdure, véritables murailles de vitres... Décidemment, le climat urbain n'est plus sain.

« Notre urbanisation est très précipitée, rappelle Zhou Fuduo, professeur à l'Université du Zhejiang. Au lieu d'un processus raisonnable et scientifique, le développement actuel est en désordre ». Laisser des terres non-exploitées aux frontières urbaines permettrait de faire baisser le thermomètre. Mais la fièvre immobilière rend impossible toute tentative allant dans ce sens.

Un reboisement artificiel

La nature constitue un second outil contre la chaleur. Selon les recherches, quand le taux de couverture de reboisement atteint 30 %, les « îles chaudes » commencent à refroidir de façon manifeste.

« La surface de verdure en ville est ridicule », soupire Zhou Fuduo. Ces dernières années, les gouvernements urbains commencent à mettre l'accent sur le reboisement. Cependant, ils ont confondu reboisement et jardinage ».

Certes, les pelouses et les plantes ont fleuri aux quatre coins de la ville. C'est beau. Mais ça ne fait pas baisser les températures. Un reboisement écologique, c'est une plantation diversifiée la combinaison d'arbres, d'arbustes, de fleurs…

Dans beaucoup de villes chinoises, la nature se résume davantage à une forêt d'immeubles. Les arbres sont souvent déplacés ou pire, tout simplement arrachés. En 2011, afin de creuser la ligne 3 du métro, le gouvernement de Nanjing a décidé de déplacer les platanes plantés à l'époque de la République de Chine. Les habitants en colère ont aussitôt protesté.

Les voies fluviales bouchées

Les voies fluviales bouchées accentuent l'effet d'« île chaude urbaine ». Selon Liu Bo, un environnementaliste, les trois premières décennies du développement chinois ont été caractérisées par le remplissage des voies fluviales. Dans des villes comme Hangzhou, Chengdu, Heze, etc., les anciens réseaux fluviaux sont en train de disparaître, étouffés par l'urbanisation. Dans certaines villes, le taux de « durcissement » est supérieur à 80 %. Et le taux d'infiltration naturelle des pluies n'atteint même pas les 20 %. « Une ville saine ressemble à une éponge. Nous devons combiner la construction du système de drainage, la protection des réseaux fluviaux et la réparation écologique, a indiqué Liu Bo. Les inondations internes, les hausses de température et le manque de pluies troublent nos villes. »

Zhou Fuduo est pessimiste : à ses yeux, les gouvernements locaux ressemblent plutôt à des hommes d'affaires. Ce qui les préoccupe ? Rendre leurs villes plus grandes, plus jolies, plus rapides, plus...

Et c'est bien l'image de nombreuses villes chinoises. Des décisions partielles ont pourtant détruit l'environnement écologique de façon globale et systématique. Nous sommes piégés dans des forêts de béton. Les installations de drainage, le système anti-inondation et le réseau de transports sont séparés. On a oublié que la nature est à l'origine un système bien organisé.

 

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