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Publié le 14/10/2014
Pour Mo Yan, ce qui influence vraiment les gens, c'est la pensée culturelle

Mo Yan (à droite) lors d'une manifestation culturelle dans le Shandong

Le 5e Festival culturel du Sorgho Rouge de Chine (Gaomi), a été spécialement organisé pour débuter le 11 octobre. Ce n'est pas un hasard : ce fut en effet ce même jour qu'il y a deux ans Mo Yan devint le premier lauréat chinois du Prix Nobel.

Le 11 octobre de cette année, Mo Yan a reçu les journalistes du Quotidien du Peuple dans sa ville natale de Gaomi et leur a accordé un entretien, lors duquel il leur a parlé des expériences et de la pensée de toutes ces années.

Une carte culturelle de la Chine

Ces deux dernières années, Mo Yan est allé dans 14 villes. À cet égard, l'écrivain a confié dans un sourire que rien qu'en 2014, il s'est rendu dans plus d'une dizaine de villes de plus d'une dizaine de pays d'Amérique et d'Europe.

A l'étranger, Mo Yan se voit souvent interrogé sur la façon dont il faut voir la Chine et les changements qu'elle connait. Il y a cinq ans, il a écrit une nouvelle, intitulée « Changements », traduit en plusieurs langues. Pourquoi y a-t-il des changements ? L'écrivain explique que c'est parce qu'il y a eu la réforme, et parce que, au fond de son cœur, le peuple chinois aspire à une vie meilleure. Mais atteindre les sommets dans le domaine de l'esprit et dans celui de la culture n'est pas une chose qui peut se faire du jour au lendemain.

Evoquant les échanges culturels avec l'étranger, Mo Yan pense que, au-delà de ces symboles culturels puissants particulièrement visibles que sont l'accrochage de lanternes, la danse du lion et la danse du dragon, ces échanges ont besoin de choses beaucoup plus profondes. Par exemple, deux livres chinois relativement austères comme « Le Classique des trois caractères » ou « Les cent noms de famille » sont difficilement accessibles aux étrangers, et ce n'est qu'avec des formes et des moyens de diffusion plus appropriés de l'art qu'on pourra avoir de bons résultats. Parmi ces différentes formes, si des choses comme les beaux-arts, la musique ou la danse ne nécessitent pas de traduction, en revanche, d'autres qui s'expriment par le biais de l'écriture en ont besoin, et c'est un chantier majeur.

Si l'on compare les symboles culturels, les formes d'art, « celles qui peuvent vraiment avoir une influence sur les autres sont celles qui contiennent une pensée ». D'après Mo Yan, les Chinois connaissent ces grandes créations de l'esprit que nous ont donné des gens comme Hegel, Kant et d'autres penseurs et philosophes occidentaux, Confucius, Laozi, Zhuangzi, mais aussi le bouddhisme chinois, comprenant petit à petit l'Occident, ce qui est devenu toute la richesse de la pensée du monde.

La culture et les habitants des différents pays sont égaux

Le 9 octobre a été annoncé le nouveau lauréat du Prix Nobel de littérature, l'écrivain français Patrick Modiano. Mo Yan a commencé à lire ses romans en 1984. « C'est un écrivain très profond, mais aussi très solitaire et discret, et ses œuvres reflètent souvent la vie des gens ordinaires, elles ne sont pas trop longues et très vives ».

Grâce à la traduction, Mo Yan compte également de nombreux lecteurs dans le monde. Il a souvent rencontré des correspondants étrangers qui ont lu ses romans, vu des films chinois et eu des conversations agréables avec eux.

Si les cultures sont différentes, en revanche, les émotions peuvent relier les gens. Un jour, en France, Mo Yan a invité un ancien responsable gouvernemental, intellectuel de haut niveau, au restaurant. « J'ai payé la note, et il était très heureux. C'est comme en Chine : si je vous invite à manger, vous aussi serez très content. Si on partage la note, tout le monde a une sensation de froideur ». D'après l'écrivain, « Américains, Européens, Asiatiques, Africains, nous sommes quasiment pareils, nous sommes des animaux émotionnels. Pour peu que vous soyez sincère envers quelqu'un, il le ressentira ».

Ne se limitant pas aux échanges entre personnes, Mo Yan a développé sa pensée, disant « les peuples et les échanges entre peuples, les pays et les échanges entre pays ; pour dire les choses franchement, c'est une sorte d'échanges affectifs. Si vous êtes bon envers quelqu'un, vraiment bon, cette personne le sentira. Se contenter de paroles légères, ne pas faire les choses avec sincérité, ne pas recourir à de véritables émotions, c'est mal agir ».

 

Source: le Quotidien du Peuple en ligne



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