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Publié le 30/04/2015
Plus de points communs que de divergences

— Interview de Kofi Annan

Que nous vivions tous dans un monde meilleur et plus paisible est depuis longtemps le rêve de Kofi Annan, tant durant ses dix années au poste de secrétaire général des Nations unies que maintenant, comme président de la fondation qui porte son nom. C'est pour cette mission qu'Annan et les Nations Unies ont obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2001. « Pour rendre notre monde plus harmonieux, la compréhension et la coopération entre les peuples sont extrêmement importantes », a dit Kofi Annan à CHINAFRIQUE, magazine de Beijing Information. « Nous oublions souvent que nous avons plus de points communs que de divergences », a-t-il affirmé lors d'une entrevue exclusive au cours de sa récente visite à Beijing, où il a exposé son point de vue sur plusieurs questions internationales. Voici des extraits de cette entrevue.

CHINAFRIQUE : Cette année, les Nations unies célébreront leur 70e anniversaire. Là où des conflits internationaux et des sujets controversés sont en cause, comment éviter d'être marginalisé par d'autres mécanismes multilatéraux comme le G20, le G8, et le P5+1 d'Iran ?

Kofi Annan : L'ONU a toujours reconnu le rôle des organisations régionales. En fait, nous pensons que certains problèmes seraient mieux résolus dans les régions mêmes dont ils sont issus.

Excepté le G20, les organisations régionales comme le G8 et le G7 ont toujours été très présentes depuis leur émergence, et l'ONU a réussi à fonctionner efficacement à leurs côtés. J'espère que l'émergence de ces groupes prouve que les pays réalisent qu'ils ont une responsabilité et un rôle à jouer face aux défis du monde. Je ne vois aucun problème s'ils considèrent leur rôle comme complémentaire à celui de l'ONU.

S'il s'agissait d'une sorte de compétition et s'ils allaient dans une direction différente de la communauté internationale, alors nous aurions un problème. Jusqu'ici, cela n'a pas été le cas et il n'y a pas eu de problème majeur entre l'ONU et les divers Gs, comme on les appelle.

En tant qu'ancien secrétaire général des Nations unies, comment voyez-vous l'évolution du rôle de la Chine au sein de l'ONU et de la communauté internationale ?

La Chine – un grand pays avec une économie puissante et un siège au Conseil de sécurité – a un rôle à jouer dans les affaires internationales. Elle a la responsabilité de rendre ce monde meilleur et plus sûr. Je pense que la Chine commence à s'en rendre compte et à œuvrer en ce sens, en Afrique ou ailleurs, avec ses investissements en Asie et la création de l'AIIB (Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures). Toutes ces actions sont des contributions valables. La Chine apporte aussi un appui essentiel au développement de l'Afrique, mais je pense qu'il faut encore faire davantage.

À la lumière des attaques d'al-Shabab au Kenya et de l'influence de plus en plus destructrice de Boko Haram au Nigeria et en Centrafrique, comment pensez-vous que l'Afrique puisse répondre efficacement aux attaques terroristes et aux menaces sur sa sécurité ?

Ce qui se passe dans ces pays et régions est vraiment tragique. Je pense que les gouvernements doivent travailler ensemble pour priver les groupes terroristes d'occasions d'agir, s'assurer qu'ils n'utilisent pas leurs territoires nationaux comme refuge et qu'ils ne recourent pas à leurs systèmes bancaires pour transférer de l'argent, et pour empêcher qu'ils aient des liens avec des activités criminelles dans les différents pays. Il devient extrêmement important que les gouvernements s'unissent comme ils le font au Nigeria, où les soldats du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Nigeria se sont unis pour combattre Boko Haram, et en Afrique de l'Est, où une action similaire a été entreprise contre al-Shabab. Évidemment, c'est un problème de long terme qui ne peut être résolu en un clin d'œil, mais il faut poursuivre l'effort. Les gouvernements devraient aussi faire un effort pour expliquer la situation à la population, car l'armée seule ne peut jouer ce rôle. J'espère qu'ils pourront endiguer [la situation]. Ils semblent déjà faire des progrès contre Boko Haram. L'avenir dira s'ils seront victorieux.

La République centrafricaine représente un cas particulièrement difficile à cause de nombreux problèmes qui remontent à vingt ans et concernent l'ensemble de la région, y compris la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. L'ONU s'est engagée en RDC depuis presque 60 ans et y est toujours présente. J'espère que les gouvernements africains, avec leurs voisins, et dans une certaine mesure avec l'appui de la communauté internationale, parviendront à éliminer ces conflits afin de pouvoir vouer leur énergie et leur temps au travail essentiel du développement économique et social, et mettre l'accent sur le bien-être du peuple. Je ne crois pas que la situation soit désespérée. J'attends le jour où une solution définitive viendra. Il faut garder espoir.

Récemment, l'Afrique du Sud a connu des attaques xénophobes contre des migrants d'autres pays d'Afrique. Cela exercera-t-il un effet négatif sur le processus d'intégration encouragé par l'Union africaine ?

C'est un développement bien triste et tragique. C'est le type de situations qui sont favorisées par les difficultés économiques. Quand le peuple manque de travail, il est oisif ; les gens sans emploi ont trop de temps libre et se sentent frustrés. L'étranger est alors visé. On cherche des excuses. Pourquoi n'ai-je pas d'emploi ? Pourquoi mon gouvernement ne me donne-t-il pas quelque chose à faire ? Il est très facile de pointer du doigt les étrangers et les accuser de voler les emplois ou de créer une situation qui nous désavantage. Mais, malheureusement, certains des étrangers qui ont été tués ou battus sont ceux qui créaient des emplois dans les communautés, en ouvrant des magasins par exemple. J'espère que le gouvernement contrôlera très bientôt cette situation.

Je ne crois pas que cela affectera le programme africain pour l'intégration et la coopération régionale mis en avant par l'Union africaine et les organisations régionales comme la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest et la Communauté de Développement de l'Afrique australe. Je considère l'incident comme isolé, bien qu'il se soit déjà produit auparavant. Je conseille vivement au gouvernement de prendre des mesures fermes contre ces éléments criminels, qui battent et tuent les gens. J'espère que cela n'affectera pas le processus de coopération régionale et d'intégration en cours. Nous en avons désespérément besoin. Il nous faut porter la coopération au-delà des frontières, il nous faut améliorer le commerce intérieur en Afrique et améliorer nos infrastructures au-delà des frontières nationales afin de développer notre économie. Ce faisant, nous accroîtrons considérablement le commerce entre les pays et régions et créerons des emplois.

La présence chinoise dans les pays d'Afrique couvre un large éventail d'activités comme la coopération agricole, la construction d'hôpitaux, l'envoi de missions de maintien de la paix avec l'ONU, la fourniture de matériel et de médecins dans les pays frappés par l'Ebola. Est-ce que tout cela peut réfuter l'allégation selon laquelle la Chine est en train de coloniser l'Afrique pour ses ressources ?

Permettez-moi d'affirmer d'emblée que l'engagement de la Chine en Afrique a été positif et que l'Afrique en a tiré des bénéfices. Je pense que ce genre de rencontres doivent toujours être mutuellement bénéfiques. Si elles ne l'étaient pas, elles ne dureraient pas. Il faut donc mettre l'accent sur les avantages réciproques. Autre chose : je suis heureux de voir que la Chine s'est engagée d'une manière beaucoup plus large dans le commerce, alors que dans le passé elle s'intéressait uniquement aux ressources naturelles de l'Afrique, au cuivre, au fer, au pétrole. Mais la Chine a démontré qu'elle avait de plus vastes intérêts en Afrique, ce qu'elle a manifesté dans ses échanges avec le continent. Ce point est extrêmement important.

La Chine a en outre une expérience de développement très pertinente, dont l'Afrique peut tirer profit, tant dans l'agriculture que dans la construction d'infrastructures ou en matière d'énergie. Aujourd'hui, la pénurie d'énergie et le manque d'infrastructures sont les deux principaux goulots d'étranglement du développement économique africain. La Chine a beaucoup à offrir dans ces domaines.

Il est formidable que [les Chinois] aient été présents lorsqu'Ebola a frappé, et qu'ils aient joué un rôle aussi important dans le maintien de la paix en Afrique au moment où les pays les plus développés ont cessé d'envoyer leurs troupes. Je crois que cela est très positif et j'applaudis l'évolution de la coopération internationale de la Chine.

Cette année marque le 25e anniversaire de l'envoi par la Chine de soldats du maintien de la paix dans le cadre de l'ONU. Les actions qu'ils ont menées se sont diversifiées. Comment voyez-vous cela ?

C'est très important. J'ai eu la chance de travailler avec des soldats chinois qui prenaient part à des opérations de maintien de la paix, et j'ai visité le centre de formation des policiers [en Chine] où ils s'entraînaient aux opérations. Nous avons parcouru un long chemin ensemble : l'Afrique, la Chine, et l'ONU.

Leurs missions ont été très variées. Ils ont apporté une excellente contribution et j'espère que leur participation se poursuivra. Ils travaillent bien et nous avons besoin d'eux.

La Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route maritime de la Soie du XXIe siècle sont d'importantes initiatives proposées par le gouvernement chinois. Que pensez-vous de la Route maritime de la Soie qui lie les ports de la Chine aux côtes de l'Afrique ? Quel impact peut-elle avoir en Afrique ?

Les pays d'Asie, tout comme l'Afrique, ont besoin d'infrastructures. J'applaudis le projet dont le président Xi Jinping a discuté avec le Pakistan – un corridor économique de 3 000 km - ainsi que celui des ports liant l'Afrique à la Chine. Je pense que cette idée, qui peut étendre le commerce, est importante, mais nous devons aussi aider l'Afrique à ajouter de la valeur à ce qu'elle exporte. L'Afrique ne peut continuer à exporter ses ressources naturelles et attendre de cela le développement. Elle doit transformer les matières premières et donner une valeur ajoutée à ses produits d'exportation. La Chine peut être très utile à l'Afrique en travaillant avec elle sur ce point. Nous pouvons tirer profit de l'expérience chinoise. Ouvrir des ports, établir des infrastructures et donner accès aux marchandises africaines – pas seulement pour la Chine mais pour tous les pays du monde – est très important dans ce contexte.

La conférence ministérielle du 6e Forum sur la coopération Chine-Afrique (FCCA), qui aura lieu en Afrique du Sud cette année, marque une nouvelle ère de développement en Afrique. De cette première rencontre depuis l'accès au pouvoir du président Xi Jinping en 2013, qu'attend-on ? Quelles seront, selon vous, les plus importants résultats ?

Je m'attends à de très sérieuses discussions sur le développement économique et sur les projets importants qui requièrent l'aide de la Chine. Je pense en avoir mentionné deux – l'énergie et les infrastructures. L'énergie est extrêmement importante dans le développement économique, mais elle l'est aussi pour l'environnement. Cette année, nous nous aurons également une importante conférence sur l'environnement à Paris. Sans accès à l'électricité moderne, les gens coupent des arbres pour avoir du bois à brûler pour la cuisson, et l'environnement en subit les conséquences. Si nous les aidons à obtenir l'électricité, nous protégerons l'environnement et nous influencerons en même temps le développement économique.

Quant aux infrastructures, si les gouvernements africains peuvent travailler avec le gouvernement chinois et tous les protagonistes internationaux à améliorer les infrastructures et à augmenter le commerce intra-africain, des études ont montré que, d'ici dix ans ou moins, le commerce entre les pays d'Afrique pourrait augmenter de 300 milliards de dollars. Ces domaines sont donc de la plus haute importance.

Un autre domaine que je crois important et que les leaders africains devraient développer est l'agriculture. L'expérience de la Chine serait pertinente dans ce domaine. L'Afrique devrait devenir une source importante de produits agricoles, non seulement pour se nourrir elle-même, mais aussi pour participer au système de sécurité alimentaire mondial et exporter vers le reste du monde.

J'espère que les trois domaines que j'ai mentionnés – énergie, infrastructure et agriculture – seront au programme et que des propositions concrètes jailliront de la rencontre en Afrique du Sud.

Ces dernières années, la FCCA a mis davantage l'accent sur l'aspect culturel des relations sino-africaines, car outre la coopération économique, il est important que l'on se comprenne mieux l'un l'autre. Que pensez-vous de cela ?

Je pense que la compréhension et la coopération entre les peuples sont d'une extrême importance pour faciliter les contacts et rendre notre monde plus harmonieux. Plus les peuples se connaissent, se comprennent et respectent leurs cultures mutuelles, plus il devient facile de vivre ensemble. Nous oublions souvent que nous avons plus de points qui nous unissent que d'éléments qui nous divisent. Je pense que la compréhension culturelle est utile dans un monde où nous avons vu beaucoup de tension et de division. Donc oui, j'appuie cette approche.

Récemment, un navire de la marine chinoise a aidé à évacuer plus de 200 citoyens étrangers du Yémen. C'était la première fois que l'armée chinoise aidait un autre pays à évacuer ses citoyens lors d'une crise internationale. Cela montre-t-il une plus grande implication de la Chine dans les affaires internationales ?

Certainement. La Chine en a le pouvoir, et je pense qu'elle devrait s'en servir au bénéfice de l'humanité et de la solidarité internationale. Je pense que la Chine a très bien fait. Quand vous lisez ce qui se passe dans la Méditerranée –un grand nombre de personnes qui perdent la vie en voyageant sur des bateaux délabrés, essayant d'entrer en Europe depuis la Syrie, l'Érythrée, l'Afrique de l'Ouest, en prenant des risques incroyables – toute aide que vous pouvez leur apporter est cruciale. Les pays qui en ont les moyens ont la responsabilité de leur tendre la main. Aujourd'hui, on discute pour savoir si l'Union européenne doit faire davantage pour aider ces personnes. Je pense que cet incident indique qu'à l'avenir, on attendra davantage de la Chine, et je suis sûr que la Chine aidera chaque fois qu'elle le pourra.

On dit de plusieurs pays d'Afrique que chaque fois qu'ils ont des élections générales, cela provoque des conflits. Mais cette année, les élections au Nigéria ont été très calmes. Qu'en pensez-vous ?

Ce fut très paisible, et je pense que les Nigérians en étaient contents. Ils ont été eux-mêmes surpris. J'étais là-bas en janvier pour rencontrer les onze candidats à la présidence. À cette occasion, ils ont signé une promesse de ne pas encourager la violence et d'accepter les résultats du vote. Non seulement les élections présidentielles et parlementaires se sont bien passées, mais l'élection des gouverneurs s'est aussi déroulée dans le calme. Les observateurs étaient satisfaits. Nous devrions éviter les situations où des élections, qui devraient permettre un changement de gouvernement pacifique et démocratique, deviennent une raison de bataille et de conflit. Je suis très heureux de ce qui s'est passé au Nigéria. Beaucoup d'autres élections auront lieu en Afrique cette année et l'année prochaine et j'espère qu'elles suivront l'exemple des Nigérians.

Après votre retrait du poste de secrétaire général des Nations unies, vous avez travaillé à de multiples reprises pour aider à résoudre des conflits internationaux. Après la crise en Syrie, pourquoi ne jouez-vous pas un rôle plus actif en Afrique ?

J'ai été impliqué dans les crises africaines, mais pas toujours sur la ligne de front. Je travaillais souvent en coulisse, auprès des dirigeants. Quand c'est nécessaire, nous agissons indirectement, et souvent discrètement. J'ai aussi été impliqué dans les négociations en Colombie entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie. J'étais là pour discuter et encourager les pourparlers de paix. J'ai aussi été impliqué en Thaïlande avant le coup d'État militaire.

Je suis également actif en Afrique. J'ai été émissaire en Syrie, mais j'ai compris que nous n'allions nulle part et me suis retiré car, comme j'ai dit alors, je ne croyais pas la communauté internationale prête à fournir l'appui nécessaire à cette mission. En tant que médiateur, vous devez comprendre que vous ne pouvez pas désirer la paix plus que les protagonistes ne la désirent, car c'est eux qui vous donnent ce mandat. Ils doivent travailler avec vous et vous appuyer dans cet effort.

Vous êtes souvent venu en Chine. Que pensez-vous des changements dans ce pays ?

Chaque fois que je suis venu en Chine, j'ai constaté d'énormes changements et un progrès immense. Bien sûr, il y a aussi des problèmes, particulièrement en ce qui concerne l'environnement. Ces problèmes inquiètent tout le monde et on cherche à les résoudre. Mais ce que la Chine a réussi à faire en trente ou trente-cinq ans est remarquable. Je me souviens de ma première visite à Shanghai il y a plus de trente ans. J'étais logé dans une pension de famille, et ces dernières années, quand j'ai voulu revoir cet endroit, c'était impossible. Tout avait disparu, remplacé par des gratte-ciel, complètement changé. Un changement extraordinaire s'était accompli en un temps relativement court.

Chaque fois que je reviens en Chine, je voyage ici et là pour voir ces changements. La dernière fois, j'ai pris le train rapide de Beijing à Tianjin, et la vitesse était extraordinaire : 28 minutes, c'est quelque chose ! J'étais avec des amis américains, qui ne pouvaient croire à un progrès aussi remarquable de la technologie.

Vous avez mentionné l'AIIB, qu'attendez-vous de cette banque ? Pourrait-elle jouer un rôle complémentaire, avec la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement ?

L'AIIB a été créée pour répondre aux besoins d'infrastructures. Quand vous voyagez en Asie, vous vous rendez compte que les besoins sont énormes. Honnêtement, il y a assez de demande, de travail et de possibilités d'investissement pour les trois [banques]. L'essentiel est qu'elles coopèrent. La fondation de cette banque est à mon avis positive, mais cela ne veut pas dire que le type de réformes que j'ai proposées, tant aux Nations unies, sous forme de Conseil de sécurité, qu'à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, ne soient pas nécessaires. Ces réformes des institutions mondiales doivent se poursuivre malgré les récents développements.

Comment les pays d'Afrique pourront-ils bénéficier de l'AIIB ?

Cela dépend du mandat de l'AIIB. S'il est géographiquement limité à l'Asie, l'Afrique ne pourra en bénéficier. Mais il y a des besoins importants en Afrique et je pense que les investisseurs ou les banques devraient y participer, que ce soit en étendant le mandat de l'AIIB, ou par la création d'une [banque] en coopération avec des banques africaines. Il y a d'énormes possibilités d'investissement à long terme dans les infrastructures en Afrique, et j'espère que la Chine ne l'ignorera pas.

Je n'ai pas cherché les détails du mandat de la banque, mais s'il couvre aussi les projets africains, c'est bien. Aujourd'hui, à l'université [de Beijing], nous avons parlé du barrage Inga en République démocratique du Congo, qui, s'il est construit, pourra répondre aux besoins en électricité de plusieurs pays, incluant l'Afrique du Sud. Le budget du projet Inga requiert d'énormes investissements. C'est le type de projet que l'on voudrait voir prendre en charge par une banque d'infrastructure.

Donc, les mots clés d'aujourd'hui sont infrastructure et énergie.

C'est très important, car les contraintes énergétiques rendent le développement difficile. Imaginez que vous êtes un manufacturier et que cent jours par année, vous n'avez pas d'électricité. Comment promettre à vos clients un approvisionnement continu ? Comment assurer à vos employés qu'ils auront du travail toute l'année ? Comment planifier l'avenir ? Et, comme je l'ai déjà dit, comment protéger l'environnement ? L'énergie est de première importance dans les infrastructures.

[L'Afrique du Sud a récemment souffert de fréquentes coupures de courant.] Cela arrive aussi au Ghana, mon pays. Le gouvernement essaie de résoudre le problème mais c'est très frustrant pour la population. C'est un exemple et une expérience que la Chine a connus, et nous pouvons apprendre beaucoup de la façon dont la Chine a réglé ses problèmes d'électricité et d'infrastructures.

 

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