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Publié le 07/04/2015
Hao Shiyuan : « Le Totem du loup » est une œuvre artistique

La coproduction franco-chinoise « Le Totem du loup » est actuellement un grand succès cinématographique dans les salles obscures et fait l'objet de très nombreux commentaires. Le film est l'adaptation du roman éponyme paru il y a plus de dix ans en version chinoise, qui reste un grand succès de librairie et suscite toujours la controverse. Le livre a été traduit en plus d'une dizaine de langues.

Hao Shiyuan, appartenant à l'ethnie mongole, est membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, assistant du président de l'Académie des sciences sociales de Chine et directeur de l'Institut d'ethnologie et d'anthropologie. Il a accordé une interview à Beijing Information pour exprimer ses vues sur ce film qui soulève une nouvelle vague de débats houleux. Il avance aussi certaines propositions pour encourager les échanges culturels avec les ethnies minoritaires.

Beijing Information : La diffusion du film « Le Totem du loup » a suscité un grand intérêt. De nombreuses controverses ont cependant fait leur apparition. Certains disent que l'auteur du roman « Le Totem du loup » n'a absolument rien compris à la culture mongole. Le loup n'est d'ailleurs pas l'animal totémique de l'ethnie mongole. Quel est votre point de vue ?

Hao Shiyuan : « Le Totem du loup » est en fait un film artistique car le totem est quelque chose de compliqué et ce n'est pas un roman ou un film qui peut en ériger un. Il faut une histoire. Le totem est intrinsèquement une croyance, un tabou. Il y a de nombreux commentaires et critiques actuellement concernant « Le Totem du loup », mais il vaut mieux qu'on l'apprécie comme une production artistique. Pour le reste, il faut laisser parler les experts.

Beijing Information : Selon vous, comment pourra-t-on supprimer ou réduire les interprétations erronées sur la culture des minorités nationales ?

Hao Shiyuan : On ne peut pas parler d'interprétations erronées sur la culture des minorités nationales, car ce type de phénomène est très courant. Quand on pense aux relations harmonieuses entre les êtres humains et la nature, entre les êtres humains et les animaux, on ne peut pas éviter ce type de perception. En ce qui nous concerne, les échanges entre cultures traditionnelles n'en sont actuellement qu'à leurs débuts et on ne peut pas dire que ce genre d'échanges soit suffisant. La compréhension et les connaissances mutuelles entre les diverses ethnies nécessitent un long processus. Le pays doit donc créer une ambiance favorable aux interactions entre les diverses ethnies dans les domaines culturels et sociaux. Face à quelque chose qui fait une apparition soudaine, on ne doit pas se contenter d'en discuter chaleureusement au départ pour qu'au final, il n'y ait aucune influence positive sur la société.

Il est donc crucial de s'appuyer sur l'art, sur les sciences sociales. En d'autres termes, il appartient au domaine intellectuel de créer davantage d'ouvrages. Ces ouvrages trouvent leur source dans la vie courante et possèdent des bases fondamentales, reposant par exemple sur des données, sur la politique ou sur la théorie, afin de montrer telle spécificité culturelle ou tel fait.

Beijing Information : Le roman « Le Totem du loup » a été publié il y a longtemps déjà et largement diffusé dans le monde en de nombreuses langues. Un réalisateur français l'a adapté pour le grand écran et certains maintenant croient que le loup est l'animal totémique de l'ethnie mongole. Ne craignez-vous pas qu'après avoir vu ce film, le public étranger n'ait une fausse perception ?

Hao Shiyuan : En fait, il n'est pas nécessaire de s'en inquiéter car « Le Totem du loup », que ce soit en tant que roman ou en tant que film, aura une diffusion avec ses lecteurs et ses spectateurs. Donc, il n'est nullement besoin de s'inquiéter. Il y a cependant des gens qui écrivent et expriment des opinions différentes qui peuvent laisser croire qu'il existe encore des doutes, ce qui est bien. Je crois cependant que les débats vont rapidement s'estomper.

Pour la vérité, on peut se servir des ouvrages issus de la recherche scientifique. Sans doute apparaîtront-ils dans les bibliothèques, ou dans les collections et les aires de spécialité de certains, mais il n'est pas sûr que ce soit quelque chose qui relève du grand public. Très peu vont feuilleter ces ouvrages d'histoire ou de recherche théorique, et donc, il est difficile d'éviter ce genre de malentendus au niveau culturel.

 

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