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Publié le 06/02/2015
Plus d’ouverture pour le cinéma chinois

Lan Xinzhen

 

En 2014, l'industrie cinématographique en Chine a connu une croissance de 36,15 %, atteignant ainsi les 29,64 milliards de RMB de revenus bruts. Cette nouvelle n'enthousiasme pas seulement les cinéastes chinois, mais attise les convoitises de l'industrie du cinéma du monde entier.

La croissance économique a entraîné une augmentation constante des dépenses des Chinois dans le secteur culturel, et le cinéma chinois est de ce fait entré dans une période de croissance inégalée. Ces deux dernières années, la Chine s'est hissée à la première place en ce qui concerne l'augmentation du nombre de salles de cinéma et d'écrans. Sa production cinématographique a connu une croissance explosive, et ce marché s'est développé à une vitesse des plus surprenantes. En 2010, ses revenus bruts n'étaient que de 10 milliards de RMB. Il ne lui aura fallu que 3 ans pour atteindre les 20 milliards, et une année supplémentaire pour s'approcher des 30 milliards.

Face à cet essor, Hollywood espère bien prendre sa part du gâteau, en invitant les stars chinoises du cinéma.

Mais le marché chinois reste relativement difficile d'accès pour le cinéma étranger. Seulement quelque 30 films étrangers, dont les revenus sont partagés entre le réalisateur, le distributeur et les diffuseurs, sont importés chaque année, la majeure partie des productions cinématographiques de qualité devant rester sur le pas de la porte chinoise.

Protégée, l'industrie du film chinois est certes entrée dans une période historique d'opportunités et présente aujourd'hui une situation prospère de fort développement.

Cependant, la qualité et l'impact des productions chinoises sont loin de connaître le même essor que le marché en termes de qualité et de prospérité, et ce, que ce soit dans le cœur des spectateurs chinois ou étrangers. Les productions chinoises de qualité sont encore trop rares. Au niveau des techniques de production, de la direction, de l'approche ou des techniques cinématographiques, le contraste avec certains films étrangers reste flagrant.

La raison principale de cet écart est très probablement à chercher dans la supervision de ce marché. L'industrie chinoise du cinéma ne pourrait-elle pas s'ouvrir un peu plus?

Si l'on observe son développement au cours de l'histoire, on s'aperçoit que, d'un haut degré de supervision, cette industrie s'est progressivement dirigée vers plus d'ouverture. A la fin des années 70 et à la suite de la réforme et de l'ouverture, l'industrie cinématographique en Chine est entrée dans un nouveau contexte culturel et économique, et a commencé à se libéraliser. Mais sous les contraintes de l'ancien système de censure, les productions chinoises n'ont, pour un temps, pu satisfaire la situation de forte demande du marché. Tout au long de cette période de transition, du fait d'un manque de moyens, de techniques et de personnes compétentes, le cinéma chinois dans son ensemble était dans un état de désolation. C'est dans ce contexte que la Chine a engagé, en 1993, l'ouverture de l'industrie cinématographique et la libéralisation progressive du marché intérieur chinois correspondant.

Les résultats de cette ouverture sont la preuve qu'elle a été extrêmement bénéfique au développement du cinéma chinois. Aujourd'hui, ce marché est en plein essor et la demande est, dans une certaine mesure, satisfaite.

Mais la qualité des films est encore loin des attentes des consommateurs. Une grande partie des films chinois ne peuvent s'exporter à l'étranger, et la balance commerciale cinématographique ne penche pas en faveur de la Chine au niveau international. On est encore loin de l'objectif de la Chine de devenir une puissance culturelle.

De fait, l'industrie du cinéma chinois n'a pas encore réussi à se débarrasser complètement de l'influence et des contraintes administratives, et les autorités compétentes n'ont pas encore complètement arrêté de s'immiscer dans ce marché et de le superviser.

Une plus grande ouverture et la participation plus active des capitaux, des studios et des cinéastes internationaux dans la concurrence sur le marché du film, permettraient d'apporter au cinéma chinois une plateforme plus importante d'étude et de référence. Ce serait aussi un moyen efficace pour soutenir son développement futur et lui ouvrir les portes sur le reste du monde.

 

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