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Publié le 13/01/2015
La Chine dans la lutte mondiale contre Ebola

He Wenping

L'épidémie d'Ebola s'est déclarée en décembre 2013 en Guinée avant de se propager rapidement en l'espace de quelques mois dans les pays environnants comme le Libéria, le Sierra Leone, le Nigéria, le Mali, le Sénégal, puis d'atteindre les Etats-Unis et l'Espagne. Le 18 novembre, le premier cas d'infection au virus était également détecté à New Delhi. Les personnes infectées aux Etats-Unis, en Espagne et en Inde venaient toutes de pays d'Afrique de l'Ouest. Les patients aux Etats-Unis et en Espagne se sont tous remis. En Afrique de l'Ouest où se concentrent la plupart des cas, l'alerte a été levée au Nigéria et au Sénégal alors que les trois pays les plus touchés, à savoir la Guinée, le Libéria et le Sierra Leone, affichent chacun des situations différentes selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). On constate ainsi une diminution des nouveaux cas au Nigéria, une stabilisation en Guinée et une recrudescence au Sierra Leone. Un bilan de l'OMS faisait état de 13 042 cas d'infection, dont 4 818 mortels, à la date du 2 novembre 2014. Selon l'organisation, ces chiffres sont loin de refléter la situation sur le terrain en raison de la sous-estimation intentionnelle dans certains pays. La lutte contre le virus est loin d'être terminée. 

La communauté internationale face à une crise de la santé publique

La maladie à virus Ebola est fulgurante, elle se transmet facilement et se caractérise par un taux de létalité très élevé. Apparue pour la première fois en 1976 en Afrique, l'épidémie due au virus a connu au moins trois grandes flambées et dix autres de moindre envergure depuis une trentaine d'années, sans pour autant se propager hors du continent africain, où elle restait à la fois relativement circonscrite dans certaines régions et limitée. La flambée de cette année a rapidement franchi les frontières, devenant la plus importante et la plus mortelle dans l'histoire du virus Ebola. C'est ainsi que le 8 août 2014, l'OMS l'a qualifiée d' « urgence de santé publique mondiale ». 

L'épidémie de 2014 est sans précédent, qu'il s'agisse de la vitesse de propagation, de la superficie des zones touchées et du nombre de décès. Les raisons sont évidentes : en Afrique, le niveau du développement socio-économique est relativement déficient. On peut aussi ajouter la quasi-absence de systèmes médicaux et de santé publique, mais aussi des facteurs traditionnels qui ont trait à la religion, à la culture et aux mœurs, ainsi que des contrôles aux frontières peu efficaces, sans parler de la réaction tardive de la communauté internationale et de la négligence à l'égard de la mise au point des vaccins.

La pauvreté est à l'origine des épidémies qui sévissent en Afrique. Bien que le continent noir connaisse dans l'ensemble un développement favorable, la moitié des Africains vivent encore en deçà du seuil de pauvreté, avec un revenu par habitant inférieur à 1,25 dollar par jour. En raison des retards pris dans le développement économique, le système médical africain laisse à désirer, les mécanismes de prévention, de contrôle des épidémies et de traitement des personnes infectées sont faibles voire inexistants, les équipements médicaux obsolètes, les conditions d'hygiène déplorables et l'eau potable propre est en quantité insuffisante. Nous ne mentionnerons pas le faible niveau d'instruction de la population locale qui n'est pas sensibilisée aux méthodes de prévention. Dans ces circonstances, il est très difficile d'éradiquer les maladies transmissibles et de maîtriser les épidémies. Dans les pays touchés par Ebola, il existe encore des funérailles traditionnelles permettant aux proches du défunt de toucher son corps et de l'exposer quelques jours. De plus, le manque de connaissances relatives à la santé publique rend la population locale plus réceptive aux rumeurs trompeuses.   

La propagation rapide de l'épidémie révèle l'insuffisance des investissements et la réaction tardive de la communauté internationale face à cette crise de santé publique. L'OMS a reconnu la gravité de la situation cinq mois après la déclaration de la maladie pour en faire une urgence de santé publique. L'épidémie d'Ebola a déjà connu trois flambées, sans pour autant sortir d'Afrique. Cela explique l'indifférence des gouvernements et des institutions médicales des pays développés occidentaux et l'insuffisance de leurs investissements dans la mise au point des vaccins concernés.

Mais il faut reconnaître que l'OMS a déployé des efforts inlassables pour remédier à l'insuffisance du personnel et de fonds dans la lutte contre Ebola et appelé la communauté internationale à s'engager dans cette cause. Le 25 septembre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a aussi rassemblé les dirigeants de différents pays lors d'une réunion de haut niveau sur la réponse à Ebola tenue dans le cadre de la 69e édition de l'Assemblée générale des Nations unies.

Avec la coordination de l'OMS et de l'ONU, des pays comme la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et Cuba ont rapidement fourni de l'aide financière et matérielle, ainsi que des laboratoires et des médicaments, tout en envoyant des équipes d'experts. Quand la première personne infectée par le virus a été identifiée à Lagos au Nigeria, les milieux médicaux du monde entier ont été surpris et inquiets, craignant qu'Ebola ne se propage dans le plus grand pays africain, voire même sur l'ensemble du continent noir. Cependant, sous la direction efficace du gouvernement, le Nigeria a réussi à freiner la propagation du virus en employant des méthodes avancées, dont l'expérience fructueuse se généralise maintenant dans d'autres pays africains.

Contribution de la Chine dans la lutte contre Ebola

La Chine joue un rôle de premier plan dans la campagne mondiale d'aide à l'Afrique pour surmonter la crise. Lors de la première flambée de la maladie en avril 2014, le gouvernement chinois a respectivement fourni à la Guinée, au Libéria, au Sierra Leone et à la Guinée-Bissau une aide en équipements de prévention et de traitement estimée à 1 million de yuans. Le 7 août, avec la propagation de l'épidémie, le gouvernement chinois a accordé à ces quatre pays une seconde aide humanitaire composée de combinaisons étanches, de désinfectants et de détecteurs thermiques d'une valeur totale de 30 millions de yuans. Le 18 septembre, lors de sa visite en Inde, le président chinois Xi Jinping a déclaré que la Chine allait fournir aux pays touchés une nouvelle aide d'urgence composée de devises, de céréales et de matériels, d'une valeur de 200 millions de yuans, tout en accordant respectivement à l'OMS et à l'Union africaine une aide financière de 2 millions de dollars. Le 29 octobre, la Chine a lancé son quatrième programme d'aide dans le cadre de la lutte contre Ebola, en envoyant des équipes d'experts de la santé publique, en formant des travailleurs médicaux dans les trois pays touchés, en fournissant des lits, des ambulances, des équipements de protection personnelle et des incinérateurs, en installant au Libéria un centre de traitement de 100 lits, dont le fonctionnement est assuré par 160 travailleurs médicaux chinois envoyés sur place, en faisant don de 6 millions de dollars à un fonds de l'ONU en réponse à l'épidémie, en démarrant le plan de coopération sino-africaine à long terme sur la santé publique, et en renforçant la coopération internationale, comme par exemple en assistant régulièrement à la réunion ordinaire du Groupe central de la Coalition mondiale de réponse à Ebola, dont certains hauts responsables sont Chinois.

En plus de l'aide matérielle et financière chinoise totalisant maintenant 750 millions de yuans, il faut aussi souligner la contribution des équipes médicales chinoises d'aide à l'Afrique et des experts chinois en santé publique déployés sur place. Depuis l'arrivée de la première équipe médicale chinoise en Algérie en avril 1963, la Chine a envoyé au total plus de 20 mille travailleurs médicaux dans 51 pays et régions d'Afrique, dont près d'une cinquantaine ont perdu la vie, alors que des centaines de millions de patients africains ont été traités. Actuellement, il y a 43 équipes médicales chinoises dans 42 pays africains, avec un effectif totalisant près d'un millier de personnes. Face à l'épidémie mortelle, toutes les équipes restent présentes à leurs postes et se battent la main dans la main avec les équipes africaines, et de plus en plus d'experts chinois sont expatriés pour les rejoindre. Avec l'arrivée des 163 membres de l'équipe médicale de l'Armée populaire de libération au Libéria le 15 novembre, le nombre d'experts et techniciens sanitaires de Chine travaillant dans les zones touchées par le virus dépasse 700 personnes, de sorte que la Chine a remplacé Cuba pour devenir le premier pays en termes de personnes expatriées en Afrique dans la lutte contre Ebola. Les maladies sont impitoyables, mais la nature humaine est miséricordieuse. Face à l'épidémie, la Chine et l'Afrique collaborent, témoignant de la véritable amitié sino-africaine et reflétant la responsabilité qu'une puissance comme la Chine doit endosser.  

 

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