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Publié le 15/12/2014
Une opportunité pour les exportations chinoises

Lan Xinzhen

 

Le Federal Open Market Committee (FOMC) a récemment annoncé la fin du 3ème cycle américain d'assouplissement quantitatif (QE3). Il s'agit là d'une excellente nouvelle pour les exportations chinoises, qui stagnent depuis le début de la crise financière internationale, et pour les consommateurs américains, qui pourront bénéficier d'un plus grand choix de produits chinois.

L'arrêt complet du QE3 est une bonne nouvelle pour au moins deux raisons. Tout d'abord, il signale un réchauffement visible de l'économie américaine. D'après la déclaration du FOMC, tous les chiffres enregistrés depuis cette prise de décision en septembre montrent, que les activités économiques sont en phase d'expansion modérée, que la situation du marché de l'emploi est en amélioration à tous les niveaux, que le taux de chômage est en baisse, et que la stabilité de l'emploi progresse. Par ailleurs, les dépenses des ménages sont en relative augmentation, la stabilité des investissements en capital fixe se consolide et l'inflation continue d'être en deçà des objectifs à long terme du FOMC. Cela montre que, depuis 2013, l'économie américaine continue son rétablissement et que le pouvoir d'achat des foyers américains se relève progressivement.

Deuxièmement, le taux de change du Renminbi (RMB) devrait enregistrer une baisse de sa valeur. Le rôle directeur du dollar sur les marchés de change implique que, lorsque le dollar est fort, les monnaies des économies émergentes évoluent à la baisse. Un pays, dont la monnaie ne faiblirait pas face à un dollar fort, devrait nécessairement avoir une économie extrêmement solide pour que celle-ci puisse tenir le choc. Aujourd'hui, la croissance de l'économie chinoise est en perte de vitesse. La fin du QE3 américain risque d'entraîner le retour de nombreux capitaux aux Etats-Unis, induisant de fait une pression à la dévalorisation du RMB. Les officiels américains se récriaient récemment contre la sous-évaluation du taux de change du RMB, mais celui-ci, qui connaît déjà un niveau de marchéisation extrêmement élevé, ne peut rester inchangé. La question est aujourd'hui de savoir quelle sera l'étendue de la dévaluation du RMB.

Une économie américaine forte et un RMB faible constituent une bonne situation pour les exportations chinoises. A la suite de la crise financière, le pouvoir d'achat des Etats-Unis avait diminué. Alors que le dollar s'affaiblissait, le RMB était en hausse, et les exportations chinoises ont souffert de cette situation. Tant que le pouvoir d'achat américain ne s'était pas relevé, les nombreuses mesures adoptées par le gouvernement chinois pour stimuler les exportations ne pouvaient avoir l'effet escompté. Si l'on observe les échanges économiques entre la Chine et les Etats-Unis ces trente dernières années, leurs économies semblent avoir suivi des tendances complémentaires, et la crise n'a rien changé à cette situation. Par conséquent, le redressement actuel du pouvoir d'achat des Etats-Unis devrait amener à la reprise des exportations chinoises.

Il serait cependant malvenu de nous réjouir excessivement de cette situation. Pendant que les autorités concernées saisissent les opportunités au niveau des exportations, il nous faut aussi prêter attention aux difficultés que peut occasionner la fin du QE3.

La fin du QE3 et la remontée du dollar risquent d'exacerber davantage la fuite des investissements étrangers hors des économies émergentes. Cela signifie que la Chine pourrait faire face à une fuite des capitaux étrangers. Une baisse de la liquidité du marché, associée à un épisode de rareté des crédits semblable à celui de l'année dernière, constituerait un coup dur pour la confiance dans le marché chinois. Plus grave encore, les secteurs qui sont particulièrement touchés par la bulle spéculative sur les actifs pourraient connaître une nouvelle crise. Il existe aussi les effets négatifs, que produirait inévitablement une chute des prix des actifs chinois. Les politiques monétaires adoptées pour parer à cet effet feraient face à un dilemme, à savoir faut-il assouplir les réserves bancaires ou appliquer un assouplissement directionnel des crédits ?

Pour l'instant, les opportunités d'exportations que laisse entrevoir la fin du QE3 sont supérieures aux risques engendrés par une éventuelle fuite des capitaux. Grâce à ses 4 000 milliards de dollars en réserves de change et à l'ouverture encore incomplète de ses opérations en capital, une fuite massive de capitaux, si elle devait se produire, ne présenterait pas de danger conséquent pour le marché chinois. Par ailleurs, la Chine possède la deuxième plus grande économie au monde, ainsi qu'une grande quantité de bons du trésor américain. Pour toutes ces raisons, l'économie chinoise ne devrait pas souffrir de la fin du QE3. Mais sur le long terme,  les autorités chinoises concernées auront cependant à maintenir leur vigilance.

 

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