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Publié le 14/08/2014
Le "complexe de Shangri-la" entrave la compréhension rationnelle du Tibet

(社会)“中国西藏发展论坛”在拉萨开幕

Depuis que l'écrivain britannique James Hilton a fait découvrir aux lecteurs occidentaux le lieu imaginaire de "Shangri-la" il y a 80 ans, le Tibet est resté dans l'esprit des étrangers un paradis mystique et harmonieux.

Ils croient que cette région himalayenne mythique, isolée du monde extérieur, est une terre de bonheur éternel où la plupart des habitants sont des lamas méditatifs en robe pourpre, tenant des chapelets et chantant des textes sacrés.

Mais les spécialistes et les journalistes chinois et étrangers participant au Forum sur le développement du Tibet, qui a eu lieu les 12 et 13 août à Lhassa, ont souligné que ce "complexe de Shangri-la" entravait et limitait la compréhension rationnelle de cette région autonome chinoise.

Pour beaucoup de Chinois, le Tibet était auparavant une région reculée où était établi un régime féodal. Cette région montagneuse aspirait au développement et à la civilisation comme toute autre région du monde.

Hilton n'est jamais allé dans les régions tibétaines qu'il a décrites dans son roman. A cette époque, lorsque les journalistes, les réalisateurs et les hommes politiques décrivaient le Tibet comme un lieu paradisiaque, la région était régie par un régime féodal, une forme de société aussi cruelle, si ce n'est plus, que les régimes qui existaient en Europe au Moyen-Âge.

C'était une terre où l'espérance de vie moyenne était inférieure à 36 ans et où l'on punissait les femmes qui entretenaient des relations extra-conjugales en leur coupant le nez et les oreilles.

"Malgré l'invasion britannique du Tibet en 1904, l'Occident n'a pas eu l'opportunité de connaître le Tibet", a déclaré Alessandra Spalletta, éditeur des nouvelles chinoises de l'Agence de presse italienne AGI. "Ils ont commencé à mystifier le Tibet en créant le mythe de Shangri-la", a-t-elle indiqué.

"Les Occidentaux sont très attachés à leur image du Tibet, plus qu'à ce qu'il est réellement", a-t-elle poursuivi.

En outre, comme l'ont souligné des spécialistes, le Tibet est devenu un "supermarché spirituel" pour les Occidentaux qui essaient de retrouver ce que leurs propres sociétés ont perdu dans le processus d'industrialisation et de modernisation.

Certains pensent que le Tibet, en tant que "dernière terre pure de la planète", doit rester exempt de tout développement de crainte que le développement n'entraîne la disparition de la culture tibétaine traditionnelle et l'anéantissement du Bouddhisme tibétain.

"Ces gens pensent que le Tibet doit rester à jamais dans une ère primitive et que les Tibétains doivent encore monter à dos de yak et habiter dans des tentes", a déclaré Cui Yuying, vice-chef du Bureau de l'information du Conseil des Affaires d'Etat, lors de la cérémonie d'ouverture du forum.

Mais depuis un demi-siècle, le Tibet est sur la voie irréversible du développement et de la civilisation, ce qui correspond à la tendance générale de développement de toute la société, a souligné Mme Cui.

A cause de ce "complexe de Shangri-la", de nombreux universitaires occidentaux ont choisi d'étudier l'histoire du Tibet avant le 20e siècle. Certains suggèrent même qu'il n'y a aucun intérêt à étudier l'histoire du Tibet après 1951, année de la libération pacifique de la région. Certains médias occidentaux ont même passé sous silence les progrès économiques obtenus par le Tibet au cours de ces dernières décennies.

"La 'romantisation' du Tibet fait partie de la campagne séparatiste du dalaï lama", a affirmé Narasimhan Ram, président de Kasturi & Son Limited et éditeur du journal indien The Hindu.

Il a ajouté que le dalaï lama parlait toujours de la beauté et de l'isolement du vieux Tibet, mais rarement de son sous-développement et de son extrême pauvreté afin de tirer profit du "complexe de Shangri-la".

Matevz Raskovic, membre du conseil d'administration de l'Institut de Confucius de l'Université de Ljubljana en Slovénie, a déclaré à Xinhua que la présentation partiale du Tibet de certains médias occidentaux avait empêché les Occidentaux de connaître vraiment le Tibet.

"La perception que certains Occidentaux ont du Tibet se limite souvent aux questions religieuses", a-t-il poursuivi. "Cela devrait être la responsabilité des journalistes de présenter un autre visage du Tibet, comme les opportunités touristiques et la coexistence de diverses cultures", a-t-il souligné.

 

Source: Xinhua

 



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