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Publié le 29/04/2014
Vivre ensemble en paix

L'année 2014 marque le 60ème anniversaire de la proclamation des cinq principes de coexistence pacifique, des principes directeurs qui continuent d'exercer une influence notoire dans les affaires internationales.

L'année 2014 marque le 60ème anniversaire de la proclamation des cinq principes de coexistence pacifique. Au cours des 60 dernières années, les différentes générations de dirigeants chinois ont toutes considéré ces principes comme une tradition diplomatique des plus précieuses. Ces principes ont été acceptés par la communauté internationale dans son ensemble pour devenir une norme qui constitue le pivot des relations internationales, presque aussi importante que la Charte des Nations unies.

Les cinq principes de coexistence pacifique ont été mis en avant quelques années à peine après la fondation de la République populaire de Chine en 1949. Après la création de la nouvelle Chine, le pays faisait face à d'énormes défis, pris entre deux puissances détenant l'arme nucléaire, les Etats-Unis et l'Union soviétique.

Avec ces cinq principes, l'intention initiale de la Chine était d'aller au-delà de la lutte idéologique entre les deux camps, de forger des amitiés, de chercher la paix et de préserver l'indépendance de la nation. Les cinq principes ont permis à la Chine de se distinguer sur le plan diplomatique des stratégies hégémoniques des Etats-Unis et de l'Union soviétique, posant ainsi les fondations morales et légales de la Chine pour s'avancer sur la scène internationale.

Sans ces principes, il n'y aurait pas eu de coopération amicale entre la Chine et les autres pays développés. Le retour de la Chine aux Nations unies et le règlement des différends frontaliers avec de nombreux pays voisins n'aurait pas pu se réaliser non plus. Par ailleurs, sans ces principes, la Chine n'aurait pas pu se développer et obtenir son statut actuel de grande puissance.

Des principes toujours justifiés

Depuis l'adoption de la politique de réforme et d'ouverture à la fin des années 1970, la politique étrangère de la Chine a connu une évolution de la diplomatie révolutionnaire à la diplomatie pacifique. Passant de la recherche d'un seul espace de survie et de développement, elle s'est efforcée d'accroître la coopération économique et d'intégrer les systèmes internationaux. La Chine reste cependant un pays en développement qui doit faire face à des défis pressants en raison de l'interférence étrangère. De ce fait, le pays a toujours mis en avant son indépendance.

La direction actuelle chinoise est l'héritière de cette tradition historique et donne une place significative à ces principes. Lors d'une session d'étude du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois en janvier 2013, quelques mois après la transition à la tête du Parti, son secrétaire général nouvellement élu Xi Jinping a déclaré que la Chine avait proposé et adhéré aux cinq principes de coexistence pacifique et il s'est engagé solennellement à ne jamais avoir de prétention hégémonique, ajoutant que le pays allait résolument s'en tenir à ces principes et engagements.

Dans le même temps, la direction chinoise comprend que le monde aujourd'hui a changé en 60 ans. C'est maintenant un monde multipolaire et globalisé. La Chine, une puissance émergente, participe de plus en plus aux affaires internationales. Pour le gouvernement chinois, il s'agit maintenant de donner aux cinq principes de coexistence pacifique une signification qui corresponde à cette nouvelle donne et aux intérêts de la Chine.

Cette question de l'application des cinq principes de coexistence pacifique dans le monde actuel est débattue depuis longtemps dans les milieux académiques et par les Chinois. Nombreux sont ceux qui estiment que la non-interférence dans les affaires intérieures d'un pays est déjà un concept dépassé et ont exprimé leur espoir de voir la Chine exercer son influence pour défendre ses intérêts nationaux quand une crise intérieure dans un pays étranger menace la Chine ou quand la politique intérieure d'un pays nuit aux intérêts de la Chine. De nombreux universitaires renommés ont proposé le concept d'« intervention créative » et d'« implication constructive », suggérant que la Chine fasse davantage entendre sa voix dans les affaires internationales.

Les autorités chinoises estiment que la souveraineté nationale est une notion centrale. Les principes traditionnels d'indépendance sont souvent en porte-à-faux avec la globalisation, l'unilatéralisme et l'idée que les droits de l'homme puissent prendre le dessus sur la souveraineté. De plus, des questions internationales comme le réchauffement climatique, le terrorisme et la dignité humaine exigent des nations qu'elles mettent en place des consensus internationaux. Cependant, il faut remarquer que malgré ces développements, les Etats-nations restent des acteurs de premier plan dans la politique internationale et la souveraineté représente et garantit toujours les intérêts nationaux.

D'autres pays asiatiques ont mis en place avec la Chine les cinq principes de coexistence pacifique, notamment l'Inde et le Myanmar, et considèrent ces principes comme des valeurs fondamentales. Les pays en développement savent qu'afin de protéger leurs droits au développement dans un monde où règne le « darwinisme social », ils ne peuvent abandonner la primauté de la souveraineté nationale. Ils doivent fermement soutenir le principe d'égalité de tous les pays et le consensus à travers les consultations dans le système de gouvernance mondiale actuel.

Les dirigeants chinois sont conscients de la puissance actuelle de la Chine. Ils mettent l'accent sur l'utilisation de cette puissance croissante pour protéger ses intérêts nationaux mais ils comprennent aussi qu'il existe encore en Chine des goulots d'étranglement dans le développement du pays. Par ailleurs, la réunification de la Chine, l'intégrité territoriale et l'unité nationale ainsi que la voie du développement font face à de nombreuses pressions externes. La situation sécuritaire dans les pays voisins constitue une menace potentielle pour la sécurité nationale chinoise. La Chine doit donc privilégier la réforme et le développement et ne pas pratiquer une diplomatie abusive ou qui enfreint la souveraineté d'autres pays. La Chine doit faire des cinq principes de coexistence pacifique l'étendard de la promotion du développement commun, promouvoir la sécurité internationale, respecter la diversité culturelle mondiale, renforcer le multilatéralisme et encourager la démocratie dans les relations internationales.

L'expérience dans les affaires internationales

Le gouvernement chinois ne veut pas s'embourber dans le débat. Il veut plutôt accumuler une expérience, procéder à des ajustements et accroître son influence dans les affaires intérieures et extérieures des pays voisins ainsi que sa participation dans les affaires internationales.

La situation sur la péninsule coréenne est profondément liée aux intérêts stratégiques sécuritaires de la Chine. Après son accession au pouvoir en 2011, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a adopté une attitude forte dans les affaires intérieures et internationales. Malgré l'opposition internationale, Pyongyang a effectué un essai nucléaire en 2013, le troisième du pays, ce qui a détérioré davantage les relations avec la communauté internationale et compliqué encore plus l'environnement immédiat de la Chine.

La Chine a d'abord tenté de persuader Pyongyang de poursuivre le dialogue avec les autres parties. Plus tard, et tout en maintenant les communications de travail régulières et les contacts économiques et commerciaux normaux, Beijing a temporairement fermé la porte aux visites de hauts responsables et appliqué avec sérieux les sanctions imposées par les Nations unies à la Corée de Nord. La Chine n'a cependant pas abandonné ses efforts pour ramener la Corée du Nord à la table des négociations. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu Zhenmin et l'envoyé spécial chinois pour les affaires de la péninsule coréenne Wu Dawei ont été dépêchés pour tenter de relancer les Pourparlers à Six, dans l'impasse, et demander à la Corée du Nord d'améliorer ses relations avec les pays tiers tout en se concentrant sur son développement économique.

Pour ce qui est de la crise en Ukraine, la position de la Chine est cruciale car elle conserve des partenariats stratégiques avec toutes les parties concernées, à savoir l'Ukraine, la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis. L'annexion de la Crimée par la Russie a porté préjudice à la souveraineté de l'Ukraine, ce qui va à l'encontre des principes diplomatiques que la Chine promeut depuis longtemps. La Chine estime cependant qu'il existe des raisons historiques et pratiques qui expliquent cette décision. L'engagement de l'OTAN sous la direction des Etats-Unis dans une mentalité de guerre froide, qui empiète sur l'espace stratégique de la Russie, exacerbe les tensions. Dans ces circonstances, la Chine choisit de ne pas prendre parti mais encourage les négociations pacifiques. La Chine propose de mettre en place un mécanisme de coordination international pour le règlement politique de la crise, une démarche qui a reçu la compréhension et le respect de toutes les parties.

Si on considère les relations sino-américaines, une des relations bilatérales les plus importantes au monde, les dirigeants chinois ont appelé à l'établissement d'un nouveau type de relation entre grandes puissances entre les deux pays. Il vise à garantir leur développement sain et stable, l'absence de confrontation, de conflit, le respect et la coopération mutuellement bénéfique. C'est une vision qui permet aux deux pays d'éviter des situations potentielles résultant de la concurrence entre une puissance émergente et une puissance établie où chacun y perdrait. Dans une certaine mesure, ce nouveau type de relation est un prolongement et un développement des cinq principes de coexistence pacifique dans la façon de concevoir les relations entre grandes puissances. Elle aura sûrement une influence considérable dans les relations internationales.

 

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