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Publié le 06/01/2014
35 années de changements

Lan Xinzhen

Le 18 décembre 1978 s'ouvrait à Beijing la troisième session plénière du 11ème Comité central du Parti communiste chinois (PCC). Avec un recul de 35 ans, il est évident que cet événement a jeté les bases stratégiques de la politique de réforme et d'ouverture et a permis l'intégration de la Chine dans l'économie mondiale.

Ces 35 dernières années ont été celles du « miracle chinois ». Après dix années de Révolution culturelle, la Chine se trouvait au bord du précipice sur le plan économique : elle est maintenant devenue le moteur de l'économie mondiale. Le taux de croissance annuel moyen du PIB chinois a atteint jusqu'à 9,8 %, contre 2,8 % pour l'économie mondiale. L'économie chinoise contribuait à hauteur de plus de 20 % à la croissance mondiale en 2012.

Un moteur de croissance

Selon le Bureau national des statistiques de Chine, le PIB chinois en 1978 était de 364,5 milliards de yuans, au dixième rang mondial avec 1,8 % de l'agrégat total. En 2012, ce chiffre atteignait 51 894,2 milliards de yuans, hissant le pays au second rang mondial pour représenter 11,5 % de la production économique totale.

Les modalités de la forte croissance économique chinoise sont un sujet sur lequel se penchent experts chinois et étrangers. Selon Sheng Laiyun, le porte-parole du Bureau national des statistiques de Chine, c'est la politique de réforme et d'ouverture qui aura été le moteur fondamental de la croissance économique rapide et soutenue dans le pays.

La troisième session plénière de 1978 a institué un système de responsabilité contractuel pour les exploitants ruraux. C'est le point de départ de la politique de réforme et d'ouverture. Les faits ont montré les succès obtenus, permettant de répondre rapidement aux besoins fondamentaux de la population, les produits agricoles devenant excédentaires.

Devant le succès de la réforme dans l'agriculture, la Chine a ensuite entamé en 1984 la mise en place des réformes industrielles. Tout en maintenant le système économique d'Etat, la Chine a introduit un système d'ajustement par le marché tout en cessant de restreindre la libre circulation de la main-d'œuvre. A partir de cette date, l'offre de produits industriels s'est accrue et les files d'attente et les bons de rationnement sont entrés dans l'histoire. Avec le développement rapide de l'économie locale, la main-d'œuvre excédentaire rurale s'est déversée sur le littoral du sud-est de la Chine, la région la plus prospère. C'est le début du phénomène des « travailleurs migrants ».

Durant cette période, après des décennies d'idéologie, les discussions ont été intenses, notamment sur l'orientation de la politique de réforme et d'ouverture dans la voie du capitalisme et sur la nécessité de cette politique. Le système de prise en charge des entreprises industrielles a entraîné injustice et corruption, et des doutes se sont élevés sur l'impartialité de la réforme et de l'ouverture, sur son avenir aussi. A la fin des années 80, la réforme stagnait.

De janvier à février 1992, Deng Xiaoping a effectué une tournée dans le sud de la Chine. Il s'est rendu notamment à Shenzhen, à Zhuhai et à Shanghai. Il y a tenu des propos important sur le thème de « l'accélération du rythme de la réforme et de l'ouverture » pour déterminer les grandes orientations de la réforme économique vers l'économie de marché. Les doutes de la population étant dissipés, la politique de réforme et d'ouverture pouvait entrer dans une nouvelle phase d'accélération.

Sur la base de ces discours de Deng Xiaoping, la troisième session plénière du 14ème Comité central du PCC a déterminé les objectifs de la politique de réforme et d'ouverture, à savoir « l'établissement d'une économie de marché socialiste aux caractéristiques chinoises ». Une série de mesures fortes allant dans ce sens ont dès lors été mises en place.

En 1994, un grand nombre d'entreprises d'Etat ont débuté le processus de réforme pour leur modernisation ; la plupart ont été visées par cette transformation et restructurées pour devenir des sociétés par actions. Dans le même temps, la réforme battait son plein notamment dans la sphère de la finance, de la fiscalité, du commerce international, de la gestion des devises et du développement de l'économie non publique. Des mesures de plus en plus nombreuses ont progressivement été introduites pour éradiquer le système d'économie planifiée et contribuer à accroître l'ampleur de la réforme et de l'ouverture.

Toutes ces réformes ont libéré les forces productives, déclenché une course à l'innovation en contribuant progressivement à l'extraordinaire vitalité de l'économie chinoise.

L'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 est un événement particulièrement marquant qui symbolise l'ouverture du pays au reste du monde et l'a fait entrer dans la mondialisation. A partir de cette date, la compétitivité du pays a atteint des niveaux que les Chinois eux-mêmes ne pouvaient deviner. On a notamment assisté à une forte croissance du PIB, de l'excédent commercial, mais aussi dans le domaine des sciences et technologies et de l'urbanisation. Les réserves de change en 1978 atteignaient 167 millions de dollars, en 38ème position mondiale. En 2012, leur montant culminait à 3 311,6 milliards de dollars, au premier rang mondial pendant sept années consécutives.

« L'adhésion à l'OMC est un événement marquant dans le processus de réforme et d'ouverture en Chine ; il marque aussi le début d'une période historique dans le développement rapide de l'économie chinoise », selon He Liping, professeur d'économie à l'université Normale de Beijing.

L'intégration mondiale de la Chine

Il y a 35 ans, l'économie et la société chinoises étaient considérées comme fermées ou semi-fermées. Les Chinois eux-mêmes étaient tenus de présenter un document officiel pour loger hors de leur domicile et pouvaient encore moins voyager à l'étranger.

35 ans plus tard, ils sont de plus en plus nombreux à investir à l'étranger, mais aussi à exploiter des entreprises, à travailler, à voyager, et faire des études et du shopping. Il suffit juste d'un billet d'avion pour cela.

La Chine est de même devenue une destination pour les étrangers qui y font des affaires, étudient, travaillent et voyagent. Il y a 35 ans, dans les rues de la plupart des villes chinoises, les étrangers étaient souvent pointés du doigt, les gens les appelant laowai. Aujourd'hui, ils sont de plus en plus nombreux et passent inaperçus. En Chine, beaucoup de gens peuvent saluer en anglais et un simple vendeur connaîtra même quelques mots pour négocier avec un étranger.

Selon He Liping, l'intégration de la Chine dans la communauté internationale a commencé par le littoral oriental.

Après la troisième session plénière du 11ème Comité central du PCC, le commerce international est devenu un point essentiel de la réforme. En 1979, une zone économique spéciale a été créée à Shenzhen, à côté de Hongkong, pour attirer les capitaux étrangers et développer une industrie de la transformation orientée vers les exportations. Au début des années 1980, la Chine a établi des zones de développement économique dans 13 autres villes du littoral oriental, bénéficiant de politiques préférentielles pour attirer les investissements étrangers et favoriser le développement du commerce extérieur.

Ces mesures d'ouverture ont permis aux Chinois de mieux comprendre le monde. Les méthodes de gestion étrangères avancées sont entrées en Chine, ainsi que les technologies, les produits et les modes de vie, changeant l'économie et les conditions d'existence dans le pays.

Au début de la politique de réforme et d'ouverture, les échanges économiques avec l'étranger étaient très limités et le peu d'échanges commerciaux visaient à remédier à la pénurie de certains produits. Selon le site internet du Bureau national des statistiques de Chine, la valeur totale de l'import-export du pays en 1978 n'atteignait que 20,6 milliards de dollars, en 29ème position mondiale. Dix années plus tard, en 1988, elle franchissait la barre des 100 milliards de dollars. En 2004, la barre des mille milliards était dépassée. En 2012, elle atteignait 3 860 milliards de dollars, 187 fois plus qu'en 1978, pour se classer en deuxième position mondiale. Les exportations représentaient 11,2% du total mondial, contre 9,8% pour les importations.

Le développement du commerce extérieur a contribué à effacer progressivement les contraintes qui pesaient sur la croissance chinoise, notamment en termes de pénurie en devises, en technologies et en ressources naturelles et énergétiques et d'insuffisance de la demande intérieure. Le commerce extérieur est devenu un des trois moteurs du développement économique de la Chine. Un grand nombre de marques internationales de produits de consommation ont pénétré le marché chinois et elles sont maintenant visibles partout.

L'adhésion à l'OMC a été un catalyseur pour l'intégration en profondeur de la Chine dans le monde. Les capitaux étrangers ont inondé le pays et les produits chinois se sont déversés sur les marchés étrangers pour faire du pays une « usine du monde ». Selon des statistiques américaines, près de la moitié des produits de consommation achetés par les ménages américains sont « Made in China ».

Les statistiques du ministère chinois du Commerce montrent que de 1979 à 2012, la Chine a recueilli pour un montant total de 1 276 milliards de dollars américains en investissements directs étrangers. C'est le second pays destinataire des investissements directs étrangers derrière les Etats-Unis.

La Chine n'attire pas seulement les investissements étrangers, mais encourage aussi les entreprises du pays à investir à l'étranger. Les investissements directs nets à l'étranger de la Chine ont atteint 87,8 milliards de dollars en 2012, au troisième rang mondial. A la fin de l'année 2012, leur montant total cumulé était de 531,9 milliards de dollars.

En attirant les investissements étrangers, en investissant à l'étranger et grâce au commerce international, la Chine est de plus en plus intimement liée au reste du monde.

En septembre 2013 s'est ouverte à Shanghai une zone pilote de libre-échange, marquant le début de l'approfondissement de l'ouverture. Il s'agit d'un pas important vers l'intégration des marchés chinois et internationaux. Selon He Liping, c'est une nécessité de la réforme actuelle vers la marchéisation en Chine, mais cela permet aussi de se fondre dans la tendance internationale de libéralisation des investissements. En tant que deuxième économie du monde, toute mesure économique d'importance en Chine aura un impact sur l'économie mondiale.

 

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