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Publié le 20/05/2013
Convertibilité directe entre le yuan et le dollar australien

Lan Xinzhen

Le yuan marche pas à pas vers l'internationalisation, mais le chemin est encore long.

Le 7 avril, le Président chinois Xi Jinping rencontre le premier ministre australien Julia Gillard à Boao, province de Hainan. Les monnaies des deux pays sont directement convertibles depuis le 10 avril.

Début avril, la visite du premier ministre australien Julia Gillard en Chine a été très fructueuse. Outre le resserrement des liens politiques et diplomatiques, la coopération économique a été renforcée : conformément à l'accord bilatéral, la conversion directe entre le yuan et le dollar australien a commencé le 10 avril, le taux de change entre les deux devises étant décroché de l'USD. Le dollar australien devient la cinquième monnaie étrangère directement échangeable avec le yuan après le dollar américain, le yen japonais, le rouble et le ringgit.

Lors d'une conférence de presse tenue le 8 avril à Shanghai, Julia Gillard a dit : « Il s'agit d'un énorme avantage pour l'Australie ; non seulement pour nos grandes entreprises, mais aussi pour nos petites et moyennes entreprises qui veulent faire des affaires ici (en Chine). »

Zhang Jianping, directeur de l'Office de coopération internationale de l'Institut de recherche sur les économies étrangères, subordonné à la Commission nationale du développement et de la réforme, a exprimé que suite à la négociation directe entre les deux monnaies, la Chine et l'Australie n'ont plus besoin du dollar américain comme intermédiaire, économisant ainsi des coûts de transaction dans les affaires bilatérales, le tourisme et l'investissement.

« La Chine est un grand importateur de ressources énergétiques, l'Australie en exporte beaucoup. Les deux puissances coopèrent dans le cadre de structures commerciales spéciales et procèdent au règlement direct dans leur monnaie respective, ce qui peut effectivement éviter les risques de taux de change résultant des fluctuations du dollar américain. Cette tentative est unique et revêt une portée profonde », a rappelé Li Jianjun, analyste de l'Institut de finance internationale de la Banque de Chine.

Depuis le 10 avril, le cours de change entre les RMB et le dollar australien reste stable, montrant que le marché a salué cette mesure.

Une belle perspective

Les échanges bilatéraux entre la Chine et l'Australie sont à la fois volumineux et fréquents. Un tiers des importations chinoises proviennent d'Australie. Ces dernières années, la Chine investit dans des projets de ressources minérales à l'étranger, et l'Australie devient donc une destination majeure pour les investissements chinois. A cela s'ajoute le nombre croissant d'étudiants et émigrants chinois dans ce pays de l'hémisphère sud. Par ailleurs, le dollar australien est depuis longtemps une monnaie favorisée par les investisseurs chinois. Sans aucun doute, une négociation directe avec le RMB va stimuler davantage le désir des investisseurs chinois de détenir du dollar australien.

L'Australie a consacré des efforts inlassables à la promotion de la convertibilité directe de sa monnaie avec le yuan. En mars 2012, les banques centrales des deux pays ont signé un accord sur un plafond d'échange de 200 milliards de yuans, afin d'assurer la liquidité du marché.

Compte tenu de ces facteurs favorables, le volume de transactions entre les deux devises augmentera rapidement.

Maintenant, la négociation sur la mise en place d'un centre offshore de renminbi à Sydney est en cours. Une fois que le volume des échanges monétaires se développera, ce processus s'accélérera.

Loin d'être une monnaie internationale

Actuellement, le dollar australien occupe la cinquième place dans le commerce mondial. Selon Bai Ming, spécialiste du ministère chinois du Commerce, réaliser la convertibilité directe avec le dollar australien est une nouvelle étape de l'internationalisation du RMB, qui doit se faire de manière ordonnée et progressive. Cependant, même si le yuan est directement rattaché à la plupart des grandes monnaies mondiales, cela ne signifie pas qu'il ait un statut international, lequel renvoie seulement aux « monnaies fortes ».

Le projet d'internationalisation de la devise chinoise n'est pas si ancien que cela, les projets pilote datant de 2009.

Yu Yongding, chercheur à l'Institut d'économie et de politique mondiales de l'Académie des Sciences sociales de Chine, a exprimé qu'un point crucial pour l'internationalisation du yuan, c'est que la communauté internationale soit prête à l'utiliser. Derrière tout cela, il doit y avoir deux conditions préalables : premièrement, l'économie chinoise doit être assez forte pour que le volume des échanges par le règlement en renminbi occupe une place importante dans le commerce mondial, et on peut dire que l'influence de la Chine à cet égard est en croissance ; deuxièmement, il faut édifier le marché offshore pour qu'il y ait assez de yuans à l'étranger. Toutefois, parmi les centres offshores existants, seul celui de Hong Kong joue un rôle prédominant.

En outre, le manque de canaux pour le retour du renminbi offshore complique l'internationalisation de la monnaie du peuple. Actuellement, les entreprises et les banques peuvent seulement l'utiliser pour émettre des obligations sur les marchés offshores ou investir avec un quota limité dans le marché domestique en tant qu'investisseurs institutionnels étrangers qualifiés en renminbi (RQFII). Cela décourage les clients d'outre-mer.

Selon Yu, pour faire du Yuan une monnaie internationale, la Chine devrait également résoudre certains problèmes intérieurs, comme la marchéisation du taux d'intérêt, la réforme du système de cours de change et l'ouverture du compte de capital.

« A l'heure actuelle, il existe encore bien de contraintes qui empêchent d'accélérer l'internationalisation du renminbi, comme le développement du marché financier domestique qui laisse à désirer, le cours de change et le taux d'intérêt non étalonnés selon le marché, des institutions financières inaptes à contrôler des risques, des bulles spéculatives et des liquidités excessives », explique Yu.

 

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