Le secteur automobile était le fleuron de l’exportation britannique, avec 3,7 milliards de livres sur les 16,8 milliards de livres d’exportations totales. En 2016, la Chine était le 8e marché d’exportation pour le Royaume uni et la 4e source d’importations. 

Une des priorités de Mme May sera de jeter les bases d’un accord de libre-échange entre la Chine et la Grande Bretagne après le Brexit, même si le Royaume uni ne peut encore aborder les modalités précises de cet accord du fait de son appartenance à l’UE à l’heure actuelle. 

Selon Liam Halligan, économiste et commentateur, le retrait de l’Union européenne permettra au Royaume uni de vendre davantage de ses services à la Chine, compte tenu de son lien historique avec Hong Kong. 

 « Le Royaume uni est le plus grand exportateur de services financiers au monde. Les autres pays de l’UE ne rivalisent pas avec nous, » a-t-il ajouté. 

Mais selon Mme Judge, il est important de ne pas réduire les relations commerciales entre la Chine et le Royaume uni aux seuls services. 

« Les services sont certainement primordiaux, mais les Chinois ont également investi dans les infrastructures au Royaume uni et cet investissement a été très bien accueilli. Je pense qu’il y a également de nombreuses opportunités de coopération industrielle entre les deux pays. »,  a-t-elle souligné. 

Selon Douglas McWilliams, vice-président du Centre de Recherche sur l’économie et le commerce basé à Londres, le Brexit forcera les entreprises britanniques à penser les affaires au-delà de l’Europe et dans une perspective plus internationale, ce qui renforcera nécessairement les relations Royaume Uni-Chine. 

Adam Williams, ancien directeur de la Chambre de commerce britannique en Chine et ancien représentant du Groupe Jardine Matheson en Chine, a indiqué que la sortie du Royaume uni de l’UE en ferait une destination moins attrayante pour le commerce et les investissements chinois. 

« Par rapport à d’autres pays européens, la Grande Bretagne se trouvent dans une situation avantageuse due à son accessibilité à l’investissement chinois et à son statut de membre de l’UE », a-t-il indiqué. 

« Actuellement, les entreprises chinoises peuvent investir en Grande-Bretagne, ce qui les aidera à pénétrer le marché européen. Je pense que l'attrait de la Grande-Bretagne va désormais disparaître.» 

Londres va probablement jouer un rôle majeur dans la convertibilité internationale du yuan. Elle est maintenant le deuxième plus grand centre de compensation du renminbi en dehors de la partie continentale de la Chine. La capitale britannique est passée devant Singapour en 2016, et se tient juste derrière Hong Kong. Londres est de loin le plus grand centre de transactions en devises au monde, et ce depuis 1995. 

Kerry Brown, directeur du l’Institut Lau au King's College de Londres, a indiqué que l’impact du Brexit sur les relations sino-britanniques serait déterminé par l’ouverture du Royaume Uni aux investissements chinois et la capacité de la Chine à former un partenariat intellectuel avec les universités britanniques.