中文 | English | Deutsch | 日本語
ACCUEIL MONDE CHINE ET SOCIÉTÉ ÉCONOMIE ÉNERGIE-ENVIRONNEMENT LIVRES BLANCS JO 2008
CULTURE Vidéos ÉDUCATION ET SCIENCES DOCUMENTS Panorama du Tibet VOYAGE E-MAIL
La politique européenne de la Chine évolue avec le temps

Cui Hongjian

Le premier ministre chinois Wen Jiabao reçoit le président de l'Union européenne

 Jose Manuel Durao Barroso en 2008 à Beijing

Dans la longue histoire de leurs relations, la Chine et l'Europe ont connu des échanges amicaux, comme en témoigne le récit du voyage de Marco Polo au 13e siècle, mais aussi des souvenirs tragiques résultant des guerres de l'Opium au milieu du 19e siècle. Leurs relations ont également évolué de manière spectaculaire, notamment au cours des dernières décennies, alors que la Chine lançait sa politique de réforme et d'ouverture et s'ouvrait à l'Europe et au monde entier. Parallèlement, le processus d'intégration européenne entendait créer une nouvelle Europe.

Compte tenu de leur distance géographique, aucun conflit géopolitique direct entre la Chine et l'Europe n'est à recenser ou à craindre. En outre, la globalisation et l'interdépendance les ont rapprochés à travers les relations économiques et commerciales et la coopération stratégique. Ces caractéristiques ont façonné, façonnent et façonneront les relations sino-européennes.

Evolution des perceptions

La politique chinoise vis-à-vis de l'Europe est fondée sur son jugement de la situation internationale et sa perception de l'Europe. Selon la théorie du Président Mao Zedong, l'Europe faisait partie du « deuxième monde », alors que les deux superpuissances, les Etats-Unis et l'Union soviétique, appartenaient au premier monde. Le gouvernement chinois considérait l'Europe comme un modèle de rôle majeur lors qu'il a appliqué la politique de réforme et d'ouverture vers la fin des années 1970. Au début du XXIe siècle, la Chine et l'Union européenne ont établi un partenariat stratégique. L'Europe a constamment occupé une place importante dans les relations extérieures de la Chine.

Cependant, en raison du décalage entre la Chine et l'Europe en matière de niveau de développement et du complexe de supériorité profond venu de l'eurocentrisme, certains hommes politiques et leaders d'opinion européens considéraient depuis longtemps la Chine comme un pays problématique. Par conséquent, les malentendus entre les deux parties en matière de commerce, d'accès aux marchés, de protection des droits de la propriété intellectuelle, de droits de l'Homme et du Tibet perturbent de temps à autres les relations sino-européennes. Les critiques des deux côtés disent que le partenariat stratégique entre la Chine et l'UE n'est ni stratégique ni un partenariat. Dans de telles circonstances, la Chine reste toujours fidèle à une politique de renforcement de la confiance mutuelle vis-à-vis de l'Europe et cherche à poursuivre le dialogue sur un pied d'égalité et la coopération mutuellement avantageuse avec les pays européens, ce qui favorise le développement stable des relations entre les deux parties.

Avec la progression constante de la puissance nationale et le renforcement de son influence sur la scène internationale, notamment dans le contexte de la grave crise financière mondiale et de la crise des dettes européennes, la base des relations Chine-UE évolue progressivement, la perception de l'Europe vis-à-vis de la Chine change petit à petit. Comme le disent certains spécialistes européens, il y a cinq ans, c'était totalement inimaginable d'attendre que la Chine vole au secours de l'Europe. Aujourd'hui, l'Europe commence à penser que la Chine est un partenaire stratégique responsable et un allié de poids pour résoudre les problèmes. La Chine et l'Europe ouvrent donc un nouveau chapitre dans leur coopération et leur dialogue.

Nouveau point de départ

Le flux de capitaux, de technologies et d'industries causé par la mondialisation a entraîné une forte interdépendance entre la Chine et l'Europe. Sans aucun doute, les rapports étroits économiques et commerciaux sont le fondement et l'impulsion des relations sino-européennes. En raison de la nature complémentaire de leurs structures industrielles, la Chine et l'Europe peuvent maximiser leurs intérêts communs dans leur coopération économique et commerciale.

Pendant la première période de la réforme et de l'ouverture de la Chine, le pays a adopté le concept d' « ouvrir le marché aux pays européens en échange de leur technologie de pointe ». Le développement exponentiel de l'industrie automobile allemande sur le marché chinois est un exemple typique des relations économiques sino-européennes de l'époque. Cependant, l'économie chinoise doit prendre un chemin de développement à caractère d'innovation grâce à la modernisation et à la restructuration industrielle. Le déplacement des produits chinois vers le sommet de la chaîne de valeur est un nouveau défi pour les relations économiques entre la Chine et l'Europe.

Ces dernières années, l'Europe a ressenti une concurrence croissante de la Chine. En outre, la crise de la dette a entamé son sentiment de supériorité. Les appels au protectionnisme étaient en hausse au sein de l'Europe, faisant pression sur les gouvernements des pays d'Europe. Les observateurs européens clairvoyants ont toutefois souligné que l'Europe était confrontée à un problème structurel : la hausse des coûts de sa propre économie a conduit au déclin de sa compétitivité. Par conséquent, ils ont préconisé l'innovation et le réajustement de l'économie européenne, au lieu de recourir au protectionnisme. Leurs points de vue s'accordent avec la politique de la Chine qui cherche à réaliser une coopération gagnant-gagnant avec l'Europe.

Les recherches sur la synergie du 12e plan quinquennal de la Chine avec la stratégie « Europe 2020 » ont montré que le renforcement de la coordination des deux côtés en matière de politique macroéconomique pourraient élever leurs relations économiques et commerciales à un niveau sans précédent.

« Quand "conçu en Europe"est combiné avec "fabriqué en Chine"et quand les technologies européennes sont appliquées sur le marché chinois, les résultats sont étonnants », a dit le vice-premier ministre chinois Li Keqiang lors de sa récente visite en Europe. Tant que l'Europe persistera dans l'innovation technologique, les relations économiques sino-européennes continueront à progresser.

Une politique plus complète, systématique et équilibrée

Il semble que le public européen ne soit pas prêt aux changements des relations Chine-UE, allant jusqu'à prétendre que la Chine va acheter l'Europe pour dominer le monde. Ainsi, une relation saine s'appuie non seulement sur le consensus gouvernemental, mais aussi sur le soutien des peuples des deux côtés. Pour ce faire, les deux parties ont lancé en avril un mécanisme de dialogue de haut niveau pour les échanges socioculturels, en essayant de construire, en dehors des mécanismes existants en matière de dialogue stratégique, économique et commercial, un « troisième pilier » pour renforcer les relations bilatérales. Tout cela montre que la politique européenne de la Chine n'était pas fondée sur les avantages à court terme, mais sur les intérêts communs à long terme des deux côtés.

L'Europe est un acteur unique de la communauté internationale. Hormis les Etats souverains, l'Europe a une organisation régionale hautement intégrée – l'Union européenne. Celle-ci est constituée de 27 pays développés. Dans cette organisation, il y a non seulement de grandes puissances telles que la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, mais aussi des pays plus petits. Il y a des pays nantis avec des institutions relativement solides, ainsi que des pays moins prospères encore en pleine transition socioéconomique. La Chine a pour principe de maintenir une relation équilibrée avec les pays européens de différents niveaux et les différentes régions de l'UE.

Dans le contexte de la crise des dettes de l'UE, l'Europe affiche une diversité plus complexe. Par conséquent, une politique européenne plus systématique et équilibrée est nécessaire pour la Chine si elle veut accroître son investissement en Europe et son intégration au marché. Les fréquentes visites des dirigeants chinois dans les pays européens au cours de ces derniers mois, qui ont pour objectif de renforcer les échanges politiques, économiques et culturels, révèlent en quelque sorte la mise en application d'une politique chinoise plus systémique et équilibrée à l'égard de l'Europe.

Quelle que soit la personne qui détermine la politique européenne de la Chine, la coopération et le développement commun seront le thème des relations sino-européennes, un signal positif donné par la Chine à l'Europe. Dans notre monde en pleine mutation, travailler ensemble pour le développement commun devrait être le courant dominant de la communauté internationale. Les bonnes relations parmi les principaux acteurs internationaux pourraient jouer un rôle de stabilisateur en cas de bouleversement. Avec comme objectif stratégique la priorité au développement et la construction d'un monde multipolaire, la Chine et l'Europe sont déjà prêtes à jouer un rôle d'exemple dans le domaine de la coopération internationale au XXIe siècle.

 

L'auteur est directeur du département de l'UE de l'Institut chinois des études internationales

 

Beijing Information

 

 


Brèves plus
- Hu Jintao nomme quatre nouveaux ambassadeurs
- Xi Jinping insiste sur l'importance de promouvoir l'Etat de droit
- Beijing se dit choqué par les propos du PM japonais
- La Chine prend le contrôle d'un port pakistanais
- Des fragments de météorite retrouvés dans la ville russe de Chelyabinsk
- Face à l'électricité nucléaire française, la Chine a d'autres choix
- L'environnement chinois non affecté par l'essai nucléaire réalisé mardi par la RPDC
- Xi Jinping exhorte le PCC à accepter les critiques
 
Le Tibet enrichit les bases des données sur son patrimoine immatériel
Jusqu'ici, deux projets du Tibet figurent sur la liste de l'Unesco, 76 sur la liste nationale et 222 sur la liste du Tibet. 47 personnes sont confirmées comme héritiers représentatifs des projets de niveau national et 221 autres comme héritiers représentatifs des projets de niveau régional.
Le 11e panchen-lama appelle à la stabilité
"Si une personne ne protège pas la stabilité sociale, elle ne peut être considérée comme religieuse", a indiqué le 11e panchen-lama lors d'une rencontre avec les dirigeants de la région autonome du Tibet dans sa résidence de Lhassa.
Le Tibet lance une étude des épizooties
La région autonome du Tibet (sud-ouest) a commencé vendredi un recensement de grande envergure des épizooties, le premier en plus de 20 ans dans cette région, dans un effort pour prévenir les épidémies.
Promouvoir le partenariat stratégique
Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi s'est entretenu lundi à Beijing avec son homologue français Laurent Fabius à propos des relations bilatérales et des questions internationales et régionales.
A la découverte de la Maison de Louis Vuitton à Shanghai
La Maison de Louis Vuitton a été officiellement dévoilée le 21 juillet à Shanghai. Conçue par le maître architecte Peter Marino, la maison se compose de 3 étages qui présentent les différents styles de décoration.
Un amateur de Sun Tzu à l'École supérieure de Guerre en France
Yann Couderc, étudiant de maîtrise à l'École supérieure de Guerre en France, a le grade de Chef de bataillon. Il a lu des livres militaires pendant une vingtaine d'années à l'armée. En tant qu'amateur de Sun Tzu, il connaît bien l'art de la guerre.
Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628
 京ICP备08005356号