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Jusqu'où Lagarde poussera-t-elle le FMI ?

Dominateur, coordinateur ou conspirateur ? Il est encore trop tôt pour formuler une conclusion sur le rôle du FMI, mais cette organisation aura des difficultés à dominer l'économie mondiale sous la direction de Christine Lagarde. Les Etats-Unis jouent un rôle incontournable dans les décisions majeures du Fonds.

Wei Liang

L'ex-ministre française de l'Économie, des Finances et de l'Industrie Christine Lagarde a pris ses fonctions de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) le 5 juillet à Washington. Il s'agit de la première femme à la tête du FMI depuis sa création. La participation de Lagarde au groupe de hauts dirigeants du FMI réalise apparemment l'équité entre hommes et femmes : deux femmes, la directrice générale, et la directrice générale adjointe, l'Égyptienne Nemat Shafik, qui possède également les nationalités américaine et anglaise ; deux hommes, le premier directeur général adjoint, l'Américain John Lipsky, qui va bientôt prendre sa retraite, et le directeur général adjoint, le Japonais Naoyuki Shinohara. Bien que le FMI assure que la nationalité ne constitue pas un critère de sélection, son équipe dirigeante ne représente presque pas les pays en développement. Outre cette question relative à la réforme du FMI, Mme Lagarde devra affronter quantité de problèmes.

La création d'une réputation irréprochable est-elle possible pour le FMI ? En effet, depuis sa fondation, le FMI porte une certaine empreinte de compromis politique. L'établissement de taux de change pour protéger la stabilité de conversion de différentes monnaies contre le dollar, ou la politique monétaire menée après l'effondrement du système de Bretton Woods, toujours axée sur le dollar en supervisant le mécanisme du taux de change des autres pays, font douter de l'indépendance du FMI en tant qu'organisation financière internationale. Outre ceci, le FMI est confronté à de nombreux problèmes d'image, le plus récent étant le scandale sexuel qui entoure Dominique Strauss-Kahn. Bien que l'affaire ait connu un tournant ces derniers jours avec la remise de caution et la libération de Dominique Strauss-Kahn, le FMI est déjà entaché d'une étiquette de frivolité. Dissiper au plus vite l'impact négatif causé par le scandale constitue un rude défi pour Christine Lagarde.

Deuxièmement, le Fonds est connu pour ses alertes à l'économie mondiale, et pour l'inefficacité fréquente de ces alertes. Selon les dernières rumeurs, le rapport d'un bureau d'évaluation indépendant affirme que les chercheurs du FMI sont souvent obligés de rectifier leurs résultats d'études pour soutenir les points de vues actuels de l'institution. Il est normal de soupçonner une orientation des valeurs et des intérêts privés. Bien que les faits n'aient jamais été confirmés, ils ont eu un impact sur le développement du FMI. Celui-ci est considéré comme une organisation dotée d'une réputation de premier ordre, mais qui joue en fait un rôle secondaire dans l'administration de l'économie mondiale. La crise financière mondiale lui a offert une opportunité de revenir au premier plan. Cependant, si les problèmes comme l'inefficacité des alertes et les conclusions manipulées des recherches ne sont pas éclaircis et réglés, le FMI restera à la marge de la scène économique.

Troisièmement, le FMI a été incapable de lutter contre la crise financière. Le sauvetage des pays en crise est l'une des fonctions du FMI depuis sa création, mais au cours de ces dernières décennies, peu de pays membres ont réussi à échapper à la crise. Lorsque le FMI intervient, les pays membres doivent se plier à ses conditions en matière de réformes économiques fortement semblables aux lignes du Consensus de Washington. Sous un idéal de « laisser-faire », ces conditions sont inadaptées à la réalité des pays en développement assistés, et peuvent empirer leur économie en cas d'application mécanique. Actuellement, la crise de la dette européenne qui se manifeste avant tout en Grèce voit la participation du FMI. La nouvelle directrice générale continue de s'en tenir à une attitude intransigeante sur la question, demandant au pays de lourds compromis internes pour recevoir l'aide du Fonds. Cependant, les risques de cette assistance sont beaucoup plus grands qu'auparavant. D'une part, la possibilité de sauver la Grèce, ainsi que celle de rétablir sa note, sont faibles, et d'autre part, l'assistance à la Grèce coûte très cher, d'autant plus dans un contexte d'inquiétude autour de la capacité de financement du FMI. Mme Lagarde a sans aucun doute été confrontée à ce dilemme dès son entrée en fonction.

Si l'amélioration de son image est considérée comme une stratégie de long terme, la réforme de l'institution ne peut souffrir aucun retard. En effet, la réforme figurait déjà à l'ordre du jour lors de la prise de fonction de l'ancien directeur général, Dominique Strauss-Kahn. Depuis toujours, les doutes envers l'indépendance, le crédit et la capacité d'exécution du FMI proviennent de sa structure administrative dépassée.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis, le seul pays victorieux prospère parmi les 44 pays membres du FMI, représentaient la puissance émergente et moderne, constituant un contraste frappant avec la situation de l'Europe chétive et des pays en développement dont la voix se faisait peu entendre. Ainsi, leur investissement majeur justifiait la prédominance du dollar dans le monde. En soixante-dix ans, en particulier après l'entrée dans le nouveau siècle et l'éclatement de la récente crise financière, la structure économique mondiale a connu d'énormes changements. Selon les données du FMI, en parité de pouvoir d'achat (PPA), les marchés émergents et les pays en développement ont contribué à 70 % de la croissance économique mondiale au cours des cinq années précédant la crise financière, et leur croissance annuelle devrait se maintenir à 6 % dans les cinq années à venir, contre 2 % pour les pays développés. Cependant, ces changements ne se manifestent quasiment pas dans la structure administrative du FMI. D'une part, après le réajustement des quotas à la fin de l'année 2010, le quota des marchés émergents représentait seulement 20 % de la source de capitaux, moins que les pays riches en pétrole, et inférieur de moitié à celui des pays développés. D'autre part, la sélection des hauts dirigeants suit le même modèle, en contournant depuis toujours les pays en développement.

La gestion du FMI pourra-t-elle changer ? Probablement que non. Tout d'abord, la réforme des quotas est un grand obstacle. Malgré la promesse de Christine Lagarde, au cours de sa candidature, de renforcer graduellement la représentativité des marchés émergents et des pays en développement, les accords sur le réajustement des quotas décidés fin 2010 n'ont pas encore été appliqués. Les Etats-Unis et l'Europe se disputent violemment sur la diminution de leur part respective pour augmenter la représentativité des pays en développement. Finalement, l'Europe a accepté de céder deux sièges du conseil administratif aux pays en développement, mais cela se réalisera sur une longue période avec l'approbation indispensable des pays membres du FMI.

Deuxièmement, la réforme de la sélection du personnel exige une percée. Bien que la sélection de la onzième directrice générale soit considérée comme le processus le plus transparent depuis la création du Fonds, la victoire appartient encore à une Européenne, ce qui satisfait à la fois l'Europe et les Etats-Unis. D'une part, en travaillant consciencieusement dans la lutte contre la crise européenne de la dette en tant que ministre française des Finances, Mme Lagarde a reçu le soutien unanime des pays membres de l'Union européenne après la démission de Dominique Strauss-Kahn. D'autre part, il s'agit d'une Européenne dont la pensée ressemble à celle d'une Américaine, du fait de son éducation à l'américaine et de sa longue carrière aux Etats-Unis. Bien qu'elle affirme clairement l'indépendance de la fonction de directeur général, ses expériences particulières vont à l'encontre de l'intention première du système de « confrontation et équilibre entre les Etats-Unis et l'Europe » du FMI. Avec le changement continu de la structure économique mondiale et la puissance croissante des marchés émergents, davantage de personnalités issues des pays en développement participeront à la gestion et au contrôle du FMI. Cependant, un « phénomène Lagarde » apparaîtra-t-il ? Malgré les différentes origines, ceux qui participeront à l'administration du FMI auront-ils toujours une formation et un mode de pensée américains ?

Dominateur, coordinateur ou conspirateur ? Il est encore trop tôt pour formuler une conclusion sur le rôle du FMI, mais cette organisation aura des difficultés à dominer l'économie mondiale sous la direction de Christine Lagarde. Les Etats-Unis jouent un rôle incontournable dans les décisions majeures du Fonds. Quant au coordinateur et conspirateur, les deux rôles peuvent se mêler. Avec ses atouts tels que l'origine européenne, la pensée américaine et sa large base de soutien, l'arrivée de Lagarde favorisera l'harmonisation des politiques économiques mondiales et stimulera l'amélioration du système financier et monétaire qui peine à s'adapter à la situation actuelle. Depuis la crise financière mondiale, le G20 a largement renforcé son importance, devenant une plateforme de coordination des politiques économiques à l'échelon mondial. A la lumière du FMI, il se fixe comme objectif « une croissance forte, durable et équilibrée ». Cette expérience a ouvert la voie à une orientation plus claire du rôle du FMI.

 

(L'auteur est chercheur adjoint à l'institut de recherches sur l'économie mondiale relevant de l'Institut chinois des Relations internationales contemporaines)

 

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