Chen Yidan

Pour les citadins chinois qui aspirent à une baisse du prix des logements, la réalité est cruelle. Selon les sondages menés par la Commission nationale pour le Développement et la Réforme et le Bureau national des Statistiques, en juin dernier, le prix des logements dans 70 villes chinoises, grandes et moyennes, a augmenté de 0,2 % par rapport à la même période de l'année dernière, soit une hausse de 0,8 point par rapport à l'augmentation réalisée en mai 2009. Il a également augmenté de 0,8 % par rapport au mois de mai 2009, soit 0,2 point de plus que l'augmentation réalisée en mai 2009 par rapport au moi précédent. C'est le quatrième mois consécutif depuis mars que les prix du logement dans ces villes sont en hausse.

Contrairement à une chute souhaitée des prix du logement, ces derniers s'envolent au point d'atteindre un niveau record dans certaines régions. De nombreux acheteurs potentiels qui restaient dans l'expectative regrettent les occasions manquées les unes après les autres.

La hausse anormale du prix des logements n'est plus compatible avec le pouvoir d'achat des Chinois, autrement dit, ils n'ont plus les moyens de devenir propriétaires. Pour la plupart des salariés, acheter un logement au prix actuel du marché et débourser, pour cela, des centaines de milliers voire même plusieurs millions de yuans, signifie de travailler toute leur vie. Généralement, les prix des marchandises sur le marché dépendent du rapport entre l'offre et la demande. Cependant, dans la Chine actuelle, malgré l'impuissance des demandeurs, les prix du logement sont toujours en hausse. C'est vraiment absurde !

Selon les prévisions des initiés, dans les prochains mois, les prix devraient augmenter de 13,7 % par rapport au premier trimestre 2009. Il ne faut, cependant, pas trop s'inquiéter de cette augmentation des prix. Laissons les prix continuer à augmenter puisque, de toute façon, le résultat restera le même : que l'on débourse 500 000 yuans ou 1 million de yuans la différence n'est pas grande. Nous n'avons pas assez d'argent pour acheter un logement. Dans la mesure où les prix ne cessent de s'envoler, ce n'est pas la peine de nous en plaindre ni de le critiquer.

Selon moi, au lieu de se mettre en colère, il vaut mieux réfléchir sur la mentalité de la consommation en matière de logements, c'est-à-dire sur cette folle poursuite de la propriété immobilière, qui est à l'origine de la crise du logement. D'une part, louer un appartement ou rester chez ses parents peut s'avérer être des choix raisonnables. D'autre part, le gouvernement doit renforcer la sécurité sociale, fournir davantage de logements à loyer modéré et de logements sociaux, et réglementer le marché de la location de logements. Avec l'insuffisance des achats réels de logements, les prix peuvent-ils rester aussi élevés sur le long terme ? Personnellement, je ne crois pas.

Les rapports entre l'offre et la demande auraient dû être économiquement justes et équitables. Mais, ce qui pose problème aujourd'hui c'est que « l'offre » agit en despote tandis que « la demande » ne parvient pas à y faire face d'une façon raisonnable. De plus, le système de garantie en matière de logement laisse toujours à désirer. Sans le règlement de ces problèmes, les prix des logements ne chuteront jamais. (traduit par Liu Di)

Beijing Information