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Réponse à la crise

---une alliance financière des pays asiatiques visant à stabiliser l'économie régionale

 

Shi Yongming (chercheur adjoint à l'Institut des études internationales de Chine)

La coopération financière asiatique est de nouveau sous le feu des projecteurs dans la mesure où la crise financière s'aggrave aux Etats-Unis chaque jour davantage. Depuis la bourrasque financière en 1997, les pays asiatiques ont commencé à prendre conscience de l'importance de travailler ensemble dans le secteur des finances, proposant une série de plans concrets ces dernières années. Actuellement, la tempête financière en provenance des Etats-Unis est susceptible de donner une nouvelle impulsion à la création des fonds de devises en Asie de l'Est.

Aujourd'hui, la coopération financière en Asie orientale qui a mis l'accent sur la canalisation des crises est orientée vers les besoins des économies régionales. De plus, la crise financière des Etats-Unis exerce une plus grande influence sur le modèle du développement économique de cette région que sur les secteurs financiers. Pour les pays concernés, il est donc indispensable de rester fidèle au principe de dynamisme modéré à long terme au niveau de la coopération financière.

Conséquences difficiles à estimer

L'influence de la crise financière des Etats-Unis sur l'Asie orientale reste difficile à estimer. Pour les économies naissantes que représentent la Chine et les pays de l'Asie du Sud-Est, l'impact est insignifiant sur leur secteur financier, mais important sur leur économie substantielle.

La crise financière des Etats-Unis est en grande partie imputable au manque de réglementation gouvernementale et à l'avidité des agences d'évaluation financière. La plupart des pays en Asie de l'Est sont encore en voie de développement et ne sont pas fortement intégrés au marché financier international. Leurs institutions financières n'ont pas subi de lourdes pertes directes car elles n'ont pas été largement impliquées dans le processus de financement des institutions financières des Etats-Unis. De plus, ces pays ont mis en place des régimes de devises de plus en plus orientés vers le marché. Ces raisons expliquent pourquoi la bourrasque financière de la première superpuissance a eu un impact limité dans la région de l'Asie de l'Est.

Néanmoins, l'économie substantielle de l'Asie orientale qui est orientée vers l'exportation n'a pas été épargnée de l'influence de la dépression. Bien que le commerce dans la région ne cesse de s'accroître ces dernières années, il se traduit dans la majorité des cas par le transfert des produits intermédiaires. La vente des produits finis dépend toujours des marchés américain et européens. Les entreprises d'exportation d'Asie orientale ont grandement souffert lorsque la crise financière des Etats-Unis s'est propagée dans d'autres pays occidentaux, menant à une chute dans leur désir et capacité de consommation. En outre, la perte de crédibilité pose également une barrière au commerce international. Si la tendance continue, les pays asiatiques seront confrontés à une pression croissante dans le développement économique. Dans cette circonstance, ces pays doivent augmenter la demande intérieure pour neutraliser les effets nuisibles du reflux de la demande sur les marchés extérieurs. En guise de regard vers l'avenir, ils doivent envisager de changer leur modèle de développement économique.

A la différence des économies naissantes, la Corée du Sud et le Japon ont vu leur système financier directement frappé par la crise financière des Etats-Unis. Etant donné leur participation profonde au système financier américain, les institutions financières du Japon ont été sévèrement affectées. Le 10 octobre, la compagnie d'assurance japonaise Yamato Life Insurance Co s'est déclarée en faillite auprès du tribunal de Tokyo, devenant la première institution financière japonaise à être ruinée par la crise financière mondiale. Les conditions financières de la compagnie se sont détériorées à la suite de la crise hypothécaire des Etats-Unis, le montant de ses dettes totalisant 269,5 milliards de yens (2,7 milliards de USD). Le jour même de la faillite de Yamato, l'index de marché boursier de Nikkei 225 a chuté de 9,62%, la plus grande perte en une journée depuis la crise de marché boursier en 1987. Le Japon, premier pays créancier du monde avec un taux d'épargne très élevé, a vu le taux de change de sa monnaie monter en flèche, en dépassant le record historique de parité 1 dollar / 100 yens, en raison du retour des capitaux dans le but d'éviter des risques sur le marché international.

La Corée du Sud, à cause de son ouverture excessive au niveau financier et de sa force économique relativement faible, devient le premier pays asiatique victime d'une crise financière systématique. Depuis la fin de l'année dernière, le cours de change du won a été dévalué de presque 30%, approchant le repère psychologique de 1 : 1500. Beaucoup d'entreprises se sont effondrées face aux fluctuations énergiques, le gouvernement s'est vu obligé d'intervenir.

Selon la banque centrale de la Corée du Sud, les réserves de devises du pays ont diminué de 24,57 milliards de USD pendant les six derniers mois, passant de 264,24 milliards de USD à la fin du mois de mars à 239,67 milliards à la fin septembre. C'est le premier cas du genre depuis que le pays a commencé à établir des statistiques sur ses réserves de devises en 1971. Fin juin, les dettes extérieures du pays se sont élevées à 268 milliards de dollars. Des médias occidentaux ont estimé que la Corée du Sud risquerait de devenir la deuxième Islande à cause de l'insuffisance de ses réserves de devises. Un tel commentaire risquerait d'amortir la confiance et d'affecter d'une manière plus poussée le marché de devises étrangères du pays.

A l'avenir, l'influence de la crise financière américaine sur l'Asie de l'Est dépend de trois facteurs : profondeur et durée de la crise, transition économique des pays de la région et progrès obtenus par ces pays dans la construction d'un mécanisme coopératif régional.

 

Coexistence du défi et de l'opportunité

Sous la pression de la crise financière américaine, la Corée du Sud est désireuse d'intensifier la coopération financière en Asie de l'Est et de démarrer au plus vite le plan de fonds de devises avec la Chine et le Japon.

L'idée de créer le fond de devises est née lors de la Xe réunion des ministres des Finances ASEAN+3 (Chine, Japon et Corée du Sud) à Tokyo en mai 2007. Les ministres ont proposé de changer en mécanisme multilatéral l'initiative de Chiang Mai, qui vise à remédier au manque de fonds de devises en se basant sur un mécanisme bilatéral de conversion de monnaie. En mai 2008, lors de leur XIe réunion annuelle à Madrid, ils se sont mis d'accord sur l'envergure de fonds de devises. Sur 80 milliards de dollars au total, 80% seront versés par la Chine, le Japon et la Corée du Sud, et le reste sera à la charge des pays de l'ASEAN. Cette somme sera destinée à aider certains pays à court de devises et de préserver le système financier de la région de l'attaque des capitaux spéculatifs.

Il semble que l'établissement du fonds, qui est prévu l'année prochaine, a besoin d'être anticipé, en dépit du fait que certains problèmes en matière technique ne soient pas encore résolus. Pour les pays de l'Asie de l'Est, le plus grand défi résulte de leurs différentes vues sur la politique financière, de l'imperfection de leur système financier et de l'absence d'un mécanisme de régulation financière régional.

La bourrasque financière qui avait frappé l'Asie en 1997 a directement motivé la coopération financière des pays de l'Asie de l'Est. Le Fonds Monétaire International a souvent attaché des conditions dures à son aide aux pays victimes de la crise, ce qui les a poussé à compter sur leurs propres forces. Dans leur réunion tenue à Chiang Mai en Thaïlande en mai 2000, les ministres des Finances de l'ASEAN, de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud étaient unanimes à adopter l'« Initiative de Chiang Mai ». Outre l'élargissement du réseau d'échanges de monnaies, les ministres ont invité les pays de l'ASEAN à signer des accords d'échange bilatéraux avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud selon le principe du libre consentement. Dans le cadre de cet arrangement, quand la balance de paiements d'un pays est déséquilibrée, d'autres pays lui fourniront des fonds de secours afin de stabiliser le marché financier de la région. Cet arrangement bilatéral est le prototype du mécanisme multilatéral du Fonds de devises d'Asie orientale actuellement en discussion. Dans le cadre de l'« Initiative de Chiang Mai », les pays concernés ont également accepté de créer un système de support fiable pour surveiller leur situation financière. Aujourd'hui, les efforts d'établissement de ce système sont encore concentrés sur le « renforcement du mécanisme existant d'évaluation économique et de dialogue politique ».

En fait, l'« Initiative de Chiang Mai » vise principalement à atténuer le ravage causé par l'argent chaud aux PME et à empêcher des réactions en chaîne dans la région. L'une des principales caractéristiques de la crise financière asiatique en 1997 est que les spéculateurs internationaux ont amplifié l'explosion de la bulle économique en Thaïlande, produisant un effet domino dans la région.

L'entraide régionale au niveau de devises étrangères pourrait contribuer à neutraliser l'effet d'amplification. Mais on s'interroge sur l'adaptabilité de cette approche à la crise financière mondiale d'aujourd'hui. Pour les pays de l'Asie de l'Est, la principale menace de la crise financière américaine est la destruction de leur économie substantielle due à la récession du marché d'exportation. Ils doivent se mettre en garde contre les répercussions économiques potentielles. Quant à la Corée du Sud, le problème est que ses forces économiques ne parvenant pas à soutenir l'ouverture excessive de son système financier, la résolution de ses problèmes institutionnels devient donc la première tâche du pays.

A en juger par le rebond considérable du dollar en dépit de la détérioration croissante de la situation financière aux Etats-Unis, il se peut que les capitaux flottants commencent à se retirer du marché d'outre-mer. Les fluctuations de taux de change résultant de vastes mouvements de capitaux sont difficiles à atténuer simplement par l'aide financière régionale.

Une coopération à long terme

Les besoins internes remplaceront tôt ou tard les facteurs externes pour devenir la force motrice de la coopération financière en Asie de l'Est. Actuellement, le principal sujet de discussion est l'effet stimulant de la crise financière asiatique et de l'affaiblissement du dollar sur la coopération financière en Asie de l'Est et l'effet catalyseur de la crise financière américaine. Mais le motif réel du rôle central du dollar dans la stabilité financière de l'Asie de l'Est est l'imperfection structurelle de l'économie régionale en matière de concurrence interne et de dépendance extérieure.

Changer l'économie orientée ver l'exportation en celle conduite par la demande intérieure est loin d'être suffisant pour résoudre ce dilemme structurel. Les pays de l'Asie de l'Est devront mettre en place un mécanisme de coopération régionale dans divers domaines tels que la mise au point des produits et technologies, ainsi que la circulation des fonds de production, afin de créer une synergie régionale. Le lancement du fonds de devises est seulement un prélude à une plus large et profonde coopération financière régionale. Pour prévenir radicalement la crise, les pays concernés devront renforcer leur coopération en matière de contrôle du marché financier et de construction du marché de capitaux régional. Il sera impossible d'atténuer l'impact du mouvement des capitaux internationaux avant que l'investissement mutuel au sein de la région n'occupe la position prédominante. De plus, il faudra entamer la coopération financière régionale dans le cadre de l'intégration de l'économie régionale, et en faire un propulseur du processus d'intégration.

 

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