Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, a exprimé mardi son appréciation pour les contributions de la Chine à ces opérations, soulignant son rôle vital dans ces efforts.

"La Chine est très importante pour nous", a assuré le secrétaire général adjoint de l'ONU, lors d'une interview exclusive accordée à Xinhua.

"Nous apprécions beaucoup la contribution de la Chine au maintien de la paix", a-t-il dit. "Nous avons une relation très forte avec la Chine", laquelle, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, est le deuxième contributeur financier à ces opérations de maintien de la paix.

M. Lacroix a estimé qu'elle était un acteur clé du maintien de la paix, soulignant son rôle significatif non seulement par le déploiement de personnel en uniforme, mais aussi en tant que "soutien important aux diverses initiatives (...) prises pour améliorer l'impact et l'efficacité du maintien de la paix".

Il a souligné que le partenariat avec des pays comme la Chine "sera extrêmement important, car nous avons besoin du soutien politique de la Chine", ajoutant : "Nous sommes impatients de travailler avec la Chine pour nous assurer que nous serons bien équipés" pour relever les défis auxquels sont confrontées les opérations de maintien de la paix onusiennes.

Il a ainsi cité des "défis politiques", car "nous avons un Conseil de sécurité divisé", mais aussi des défis tels que la prolifération des groupes armés. "Nombre de ces groupes n'ont pas de programme politique et sont davantage impliqués dans des activités criminelles transnationales et dans le terrorisme, ce qui rend beaucoup plus difficile l'engagement de discussions politiques avec eux", a-t-il noté.

Jean-Pierre Lacroix a aussi souligné la contribution significative de l'Afrique aux opérations de l'ONU et l'importance de reconnaître ce rôle. Il a insisté sur la nécessité de s'attaquer aux causes profondes des conflits africains, notamment le changement climatique et l'exploitation illégale des ressources, et a appelé à la mise en place de "nouveaux modèles" d'opérations de paix pour relever efficacement ces défis.

Le chef des opérations de maintien de la paix a par ailleurs noté des progrès dans la participation des femmes au maintien de la paix, celles-ci représentant 30% des officiers de police et environ 20% des officiers militaires et des membres des unités de police étrangères, et souligné la nécessité d'augmenter leur nombre.

Evoquant la réunion ministérielle de maintien de la paix de l'ONU prévue à Accra, au Ghana, les 5 et 6 décembre, il a cité parmi les principales attentes le besoin d'un "réengagement politique de la part (des) Etats membres en faveur du maintien de la paix". M. Lacroix a aussi exprimé son souhait de voir discuter "de nouvelles idées et de nouvelles voies" pour relever plus efficacement les défis.

"Nous avons partagé avec les Etats membres une longue liste de ce que nous attendons d'eux, les engagements que nous attendons d'eux, et nous sommes impatients d'entendre ce qu'ils ont à dire à Accra", a-t-il conclu.