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Apporter sa pierre à l’édifice

LIU CHANG, membre de la rédaction  ·  2024-02-01  ·   Source: La Chine au présent
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Éric Le Khanh (3e g.) avec l’équipe du projet de l’Éco-quartier franco-chinois à Longquanyi (Chengdu), en 2017 

« En 2003, lorsque l’on m’a offert la possibilité d’avoir une expérience chinoise, je l’ai saisie avec plaisir et curiosité. Ce pays avait déjà commencé son formidable “bond en avant” depuis 15 ans, et cette destination paraissait évidente en termes de développement de carrière », déclare Éric Le Khanh, architecte-urbaniste résidant à Beijing.

Il y a vingt ans, il n’aurait jamais imaginé qu’il fonderait une famille heureuse et une carrière enrichissante en Chine, un pays qui lui « a beaucoup donné ».

Premiers pas en Chine 

Sa première rencontre avec la Chine s’est faite lors d’un voyage d’affaires d’un mois en janvier 2003, où il a rencontré de nombreuses agences d’architecture chinoises et a accepté un poste d’architecte chef de projet chez l’une d’entre elles. Ayant déjà une dizaine d’années d’expérience à Paris, il a vu cette opportunité comme une nouvelle aventure professionnelle. en juillet, il a donc commencé à travailler à l’Institut de Conception et de Recherche architecturales de l’Est de Chine, un institut architectural renommé à Shanghai.

Dès son arrivée, il a été frappé par l’accueil chaleureux et amical qu’il a reçu. Il a été immédiatement fasciné par l’ampleur des projets et du développement urbain rapide de la Chine. Bien que la communauté étrangère soit présente, elle n’était pas aussi nombreuse qu’aujourd’hui. « Même si les échanges étaient nombreux et courtois, ils restaient néanmoins superficiels. La barrière de la langue en était une raison. » Au fil des années passées en Chine, M. Le Khanh a réalisé que le plus grand défi de la communication résidait non pas dans la maîtrise linguistique, mais de l’apprentissage des différents codes culturels façonnés par des millénaires d’histoire et reflétant l’immensité et la diversité géographique du pays. C’est ainsi qu’il a cherché à en apprendre davantage, en essayant de démêler les complexes relations sociologiques rencontrées dans son parcours professionnel et de vie.

Une histoire d’amour transcende les barrières culturelles et linguistiques. En 2010, M. Le Khanh a rencontré celle qui allait devenir sa femme, une artiste peintre pékinoise, lors d’une exposition. Malgré la barrière de la langue, leur appréciation mutuelle et les valeurs communes les ont rapprochés. Aujourd’hui, ils vivent à Beijing, avec leur fils de six ans, formant une famille sino-française unie.

 

La bibliothèque du district de Qinzhou à Tianshui (Gansu) après un projet de rénovation dirigé par Éric Le Khanh, en 2019

Réflexions sur l’urbanisme 

En Chine, M. Le Khanh a travaillé sur des projets à différentes échelles, allant du grand territoire urbain à la parcelle urbaine, intégrant des spécialités connexes telles que les transports, le mobilier et les paysages urbains, les services réseaux urbains, ainsi que l’architecture d’intérieur.

Depuis 2020, il priorise les projets à petite échelle où les échelles humaines et temporelles sont plus maîtrisables. Ses capacités professionnelles polyvalentes, sa pensée logique et sa coordination académique lui ont permis de devenir expert dans de nombreux domaines. En 2016, il a rejoint l’Institut de Conception architecturale de Beijing et est devenu le premier expert français employé par le département numéro un.

Selon M. Le Khanh, « la cosmogonie chinoise est très importante dans l’approche conceptuelle du projet. Le rapport à l’empereur et sa relation avec le Ciel ont organisé tout le développement urbain et architectural autour de la Cité Interdite. L’Axe central de Beijing, par exemple, illustre la position centrale et l’importance de l’empereur, symbolisant en même temps la liaison entre la Terre et le Ciel. Avec la pensée du taoïsme, où le rapport à la nature est très fort, on a construit des villes traditionnelles harmonieuses, bien intégrées dans le paysage. »

Selon lui, la forte urbanisation centrée sur la « modernisation » du pays commencée dans les années 1980 et 1990 a en quelque sorte rompu cette harmonie. Cependant, ces dernières années, les politiques urbaines ont évolué, la Chine a mis l’écologie, la préservation du patrimoine et le renforcement des pratiques sociales au centre de son développement urbain.

Cette vision coïncide avec celle de M. Le Khanh. Il estime qu’il est important de préserver le patrimoine historique et culturel existant et de le faire perdurer et devenir un nouveau repère. Il cite le concept de « renouvellement urbain », à savoir « construire la ville sur la ville » comme référence possible pour ce processus.

M. Le Khanh a participé ainsi à la planification du parc des ruines de Jinzhongdu, situé dans le quartier commercial de Lize à Beijing. Il abrite les vestiges de la muraille de l’ancienne ville de Jinzhongdu (nom de la capitale lors de la dynastie Jin), témoins de près de 870 ans d’histoire de la fondation de Beijing en tant que capitale. Leur conservation et leur mise en valeur ont été au cœur du projet, qui a remporté le Prix de la Planification et de la Conception exceptionnelles de la Société d’Architecture paysagère de Tianjin.

 

Le plan du projet de conception du parc des ruines de Jinzhongdu (Beijing) dirigé par Éric Le Khanh, en 2021

Coopérations franco-chinoises durables

Un autre projet marquant pour M. Le Khanh est celui de l’Éco-quartier franco-chinois à Chengdu.

En 2017, étant le directeur de la filière de l’entreprise française AREP à Shanghai, il avait la charge de la coordination de la mise en place de l’éco-quartier à Longquanyi (Chengdu). L’objectif de cet éco-quartier était de créer une synergie de développement urbain basé sur une approche bas-carbone en combinant l’écologie et l’industrie. Il illustre le besoin international de voir l’avenir à travers le prisme du développement durable. Pour M. Le Khanh, il est essentiel de protéger et de développer correctement l’environnement, d’être responsable vis-à-vis des générations futures et des habitants urbains. « En même temps, la diversité technique, culturelle et politique des participants du projet m’ont permis d’acquérir une expertise en matière de gestion et de coordination de projets sino-français », rajoute-t-il.

Actuellement, M. Le Khanh travaille sur plusieurs projets de revitalisation à Sujiatuo, à Beijing. Ce bourg se trouve à proximité des lieux de villégiatures de Saint-John Perse (1887-1975), poète, diplomate français et lauréat du Prix Nobel de la littérature (1960) qui a résidé à Beijing en tant que secrétaire à l’ambassade de France en Chine, et de la résidence de Jean Jérôme Augustin Bussière (1870-1960), médecin français qui a aidé de manière désintéressée le peuple chinois pendant la Guerre de résistance contre l’agression japonaise. Un des projets prévoit un hôtel, des boutiques, des bâtiments culturels et un centre artistique et culturel franco-chinois pour commémorer l’amitié entre les peuples des deux pays. Un autre concerne la mise en place d’une méthodologie de réhabilitation de villages péri-urbains. L’approche ambitionne de créer des « réseaux de villages » avec des dynamiques complémentaires.

Il a dirigé de nombreux autres projets à travers la Chine, tels que la rénovation de la bibliothèque du district de Qinzhou à Tianshui (Gansu), la construction du Parc culturel national du Grand Canal de Yangliuqing (Tianjin), la construction de la zone résidentielle de Huangguanhu (Chengdu). Outre son travail d’architecte et d’urbaniste qui participe souvent à des forums et à des conférences, M. Le Khanh est également professeur invité au Département d’Architecture de l’Université de Tianjin, où il guide des étudiants en 4e année sur des projets urbains et architecturaux.

« Cette année marquant le 60e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises est très importante, elle affirme les liens étroits et profonds entre les deux peuples », déclare M. Le Khanh.

« Mon itinéraire est semblable à beaucoup de familles franco-chinoises. Lorsque je suis arrivé en Chine, il était difficile de se projeter dans le futur. Mais les très fortes affinités entre les deux peuples ont tissé des liens qui, inconsciemment, m’ont facilité dans mes choix de décision de prolonger mes aventures ici. »

En s’inscrivant dans cette dynamique, il essaye, à son niveau, d’apporter sa pierre à la consolidation de l’édifice.

 

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