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Des villes zéro-déchet

Zhang Shasha  ·  2019-07-01  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: tri des déchets; environnement; Chine

 

Une volontaire montre le fonctionnement d’une trieuse intelligente de déchets dans un quartier résidentiel de Beijing le 10 avril. (Photo : Xinhua)

Entre deux bâtiments situés dans un complexe résidentiel de luxe à Shenzhen, dans la province méridionale du Guangdong, se trouvent six containeurs différents pour le tri des déchets, qui attendent leur dose quotidienne de verre, de métal, de plastique, de papier, mais aussi de piles et d’ampoules.

Ils sont équipés d'un indicateur vocal intelligent et d'une caméra pour guider et superviser les résidents afin qu'ils trient correctement les déchets. On compte à ce jour 35 sites pour la collecte des déchets ménagers de ce type dans la résidence et des bénévoles sont présents tous les soirs pour apporter leur aide. En 2018, ces containeurs ont collecté 13,9 tonnes de verre, de métal, de plastique et de papier et 876 kg de piles.

Le complexe résidentiel a adopté en janvier un programme pilote conçu par le Conseil des Affaires d'Etat – le cabinet chinois – pour explorer la création de villes zéro-déchet. Le programme concerne ainsi 11 villes, dont Shenzhen, le centre urbain de Chongqing, dans le sud-ouest du pays, et Sanya, dans la province méridionale de Hainan, ainsi que cinq autres zones de Chine.

Le développement des villes zéro-déchet fait référence à un modèle de développement urbain visant à minimiser l’impact des décharges et des déchets solides sur l’environnement en encourageant la production et les modes de vie verts, en réduisant les déchets solides à la source et en les transformant en ressources.

« Le programme pilote est un projet de réforme et d'innovation pour la gestion globale des déchets solides dans le développement social et économique », a affirmé Zhuang Guotai, vice-ministre de l'Ecologie et de l'Environnement, lors de la cérémonie de lancement du programme, le 13 mai. « Son objectif est d’établir des mécanismes, des technologies, des marchés et des systèmes de réglementation adaptés à la construction de villes zéro-déchet et de créer une série de modèles pouvant être reproduits afin d’établir une base solide pour une mise en place à l’échelle nationale. »

D'ici fin 2020, des systèmes de tri des déchets auront été mis en place dans 46 grandes villes chinoises. Toutes les villes au niveau préfectoral et au-dessus devraient disposer de tels systèmes d'ici 2025, selon les objectifs officiels dévoilés en février.

 

Une usine de traitement de lixiviat à Fuzhou, dans la province orientale du Fujian, le 15 janvier. (Photo : Xinhua)

Des villes plus vertes

Les déchets concernés représentent un concept élargi qui va des déchets agricoles aux ordures ménagères. Cela ne signifie cependant pas qu'il n'y aura plus de déchets ou que les déchets solides pourront être pleinement utilisés. Il s’agit d’un concept avancé dans la gestion urbaine visant à réduire au minimum la production de déchets solides, à utiliser les ressources de manière adéquate et à assurer une élimination sûre de la totalité des déchets d’une ville, ce qui nécessite un travail à la fois long et exigeant.

Outre un stock accumulé de déchets solides industriels atteignant 70 milliards de tonnes, la Chine produit plus de 10 milliards de tonnes de déchets solides par an, avec un taux de croissance en forte augmentation chaque année. Du Xiangwan, président du Comité du programme pilote des villes zéro-déchet, a déclaré en mai « qu'en l'absence d'élimination et d'utilisation appropriées, l'énorme quantité de déchets solides entraînera de graves problèmes environnementaux et un gaspillage considérable de ressources. »

La Chine possède actuellement les bases nécessaires pour la construction de villes zéro-déchet. Avec les efforts conjoints des autorités à tous les niveaux, mais aussi des entreprises et des citoyens, on pourrait anticiper de nouvelles perspectives, générant des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques, a constaté M. Du.

Onze villes et cinq zones, dont Xiong’an (une nouvelle zone économique située près de Beijing, dans la province du Hebei), ont été sélectionnées pour répondre aux critères du programme. Au cours de ce processus, le ministère de l'Ecologie et de l'Environnement (MEE) a donné la priorité à des zones stratégiques nationales comme la région Beijing-Tianjin-Hebei, la Ceinture économique du fleuve Yangtsé et la région de la Grande baie de Guangdong-Hong Kong-Macao, et des localités vont mettre en œuvre ou ont déjà mis en œuvre des programmes de tri des déchets qui ont porté leurs fruits.

Par exemple, en vertu du règlement sur le tri des déchets de Chongqing entré en vigueur le 1er janvier, des programmes pilotes ont été lancés dans 23 ensembles résidentiels répartis dans les zones urbaines. D'ici 2020, au moins la moitié des arrondissements et des villes du centre de la municipalité de Chongqing devraient procéder au tri des déchets, et le taux de recyclage des déchets domestiques urbains dans ces zones atteindra 35 %. En outre, 15 entreprises de Chongqing ont conjointement mis en place une alliance industrielle pour le traitement des déchets solides fin 2018, fournissant un soutien technique au programme zéro-déchet.

Plus important encore, le programme met l'accent sur l'amélioration des maillons faibles au cours de la phase pilote. Les mesures sont principalement axées sur un mécanisme à long terme visant à rationaliser la prévention de la pollution et le recyclage des déchets urbains solides, comme l'établissement de listes de responsabilités pour différents organes gouvernementaux, ainsi que la création d'un système de gestion intégré et d'un système d'indexation pour l’évaluation des résultats.

Une directive promulguée par le MEE le 13 mai recensait cinq critères généraux d'évaluation de l'efficacité du programme : la réduction des déchets solides à la source, l’utilisation et le recyclage, le traitement final, la capacité de soutien et les avantages pour le public.

Un marché à fort potentiel

Le programme de villes zéro-déchet produira d’énormes bénéfices économiques, a remarqué M. Du. D'ici 2030, la valeur des « mines urbaines » – des métaux rares recyclables réutilisés – atteindra 2 140 milliards de yuans (309,7 milliards de dollars), l'utilisation des déchets ruraux générera 3 970 milliards de yuans (574,5 milliards de dollars) et les gains économiques engendrés par le recyclage des déchets solides industriels atteindront plus de 1 350 milliards de yuans (195,4 milliards de dollars).

Selon un rapport de recherche de Solid Waste Observer, un réseau social créé par Zhang Yi, ancien président de l'Académie des sciences de l'environnement de Shanghai, des professionnels du secteur ont estimé qu'en 2017, le marché chinois du traitement des déchets de construction dépassait 80 milliards de yuans (11,6 milliards de dollars), deux fois plus qu'en 2010. Le taux de croissance annuel moyen des huit dernières années a franchi la barre des 10 %. A ce rythme, le marché peut facilement atteindre 100 milliards de yuans (14,5 milliards de dollars) d'ici 2020.

Les statistiques publiées par le MEE montrent que la quantité de déchets solides industriels, de déchets industriels dangereux, de déchets médicaux et de déchets ménagers générés dans les villes de grande et moyenne importance du pays atteignait respectivement 1,31 milliard, 40,1 millions, 781 000 et 219,44 millions de tonnes en 2017, montrant un grand potentiel pour le secteur du traitement des déchets solides à l'avenir.

En outre, la valeur du tri et du recyclage des déchets solides en Chine d'ici 2030 est estimée entre 7 000 et 8 000 milliards de yuans (1 010 à 1 150 milliards de dollars) et le secteur créera entre 40 et 50 millions d'emplois. Il deviendra un pilier essentiel des industries émergentes stratégiques de la Chine et un nouveau moteur de croissance pour le développement économique.

Sous l'impulsion des rendements économiques croissants, un certain nombre d'entreprises du secteur de la protection de l'environnement, qui était auparavant actifs dans le traitement des eaux usées, ont commencé à se lancer sur le marché du traitement des déchets solides.

Selon l'Association chinoise du secteur de la protection de l'environnement, le chiffre d’affaires cumulé de 43 sociétés de contrôle de la pollution des eaux de la partie continentale de Chine et de 13 sociétés cotées à Hong Kong s'élevait en 2018 à 256 milliards de yuans (37,1 milliards de dollars), en hausse de 3,6 % sur un an. Vingt-deux sociétés de prévention de la pollution atmosphérique de la partie continentale et deux autres cotées à Hong Kong ont réalisé un chiffre d’affaires de 117,9 milliards de yuans (17,1 milliards de dollars), en baisse de 3,9 % sur un an. Par ailleurs, 22 entreprises de traitement des déchets solides de la partie continentale et 11 sociétés cotées à Hong Kong ont engrangé 288,9 milliards de yuans (41,8 milliards de dollars), soit une augmentation de 19 % par rapport à l'année précédente. Le chiffre d’affaires de vingt-neuf de ces sociétés a augmenté par rapport à la même période en 2017, la progression la plus élevée dépassant 153,5 %.

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