Stand de la Guinée-Bissau à la 6e Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE) à Shanghai, le 5 novembre 2023 (PHOTO : YU JIE)

Les sessions annuelles de l’Assemblée populaire nationale de Chine et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, plus communément connues sous le nom de « Deux Sessions », se tiennent chaque année en mars à Beijing. Elles ne se contentent pas de fournir un aperçu du développement de la Chine au cours de l’année écoulée ; elles tracent également la voie du développement futur du pays.

Dans un monde idéal, la reprise économique d’une nation ne devrait pas avoir un impact significatif sur les pays d’un autre continent.

Cependant, la Chine fait figure d’exception. La reprise économique de la deuxième plus grande économie mondiale est perçue comme une aubaine par les nations africaines et leur population.

Le Rapport d’activité du gouvernement, présenté par le Premier ministre chinois Li Qiang, révèle que le PIB de la Chine a atteint plus de 126 000 milliards de yuans (17 500 milliards de dollars), marquant une croissance de 5,2 %. Cette progression positionne la Chine parmi les économies à la croissance la plus rapide au niveau mondial. L’année a également vu la création de 12,44 millions d’emplois en milieu urbain, tandis que le taux de chômage urbain moyen s’est stabilisé à 5,2 %. En dépit des incertitudes internes et externes, la Chine vise un objectif de croissance de son PIB d’environ 5 % pour 2024.

Stand de l’Afrique du Sud à la 6e CIIE à Shanghai, le 5 novembre 2023 (PHOTO : YU JIE)

Un impact global

La reprise économique de la Chine représente une opportunité significative pour l’Afrique, ouvrant des perspectives diversifiées en termes de commerce, d’investissements, de transfert de technologies, ainsi que d’échanges culturels et touristiques. Son dynamisme économique peut booster la demande pour les produits africains, contribuant ainsi à dynamiser les exportations du continent. L’implication active de la Chine dans le financement et la réalisation de projets d’infrastructures en Afrique, notamment via l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR), est susceptible de s’intensifier, accélérant le développement économique et la création d’emplois.

Un environnement économique florissant du pays pourrait augmenter ses investissements directs en Afrique, encourageant les entreprises chinoises à diversifier leurs activités sur le continent. Cela se traduirait par des investissements dans plusieurs secteurs vitaux, tels que la manufacture, la construction et la technologie, favorisant ainsi le développement industriel et le renforcement des capacités locales.

Avec l’élargissement de la classe moyenne en Chine et l’augmentation du pouvoir d’achat, le tourisme vers l’Afrique pourrait connaître un essor, stimulant l’économie locale et renforçant les échanges culturels. Néanmoins, l’impact positif de la reprise économique chinoise sur l’Afrique dépend de multiples facteurs, y compris les politiques bilatérales et les dynamiques économiques mondiales. Il est crucial que les pays africains maximisent ces opportunités en veillant à l’équité et à la durabilité des partenariats.

La Chine s’est engagée auprès des nations africaines dans une série de partenariats de coopération visant à soutenir leur croissance économique, à développer leurs infrastructures et à renforcer leurs capacités institutionnelles et professionnelles. Au cœur de ces initiatives, l’ICR se distingue comme une entreprise majeure d’infrastructures et de développement économique, reliant la Chine à plus de 150 pays à travers le globe. Cette initiative cherche à booster la connectivité et la collaboration entre les continents asiatique, européen, africain et américain par le biais d’investissements massifs dans des infrastructures essentielles telles que les routes, les chemins de fer, les ports maritimes et les installations énergétiques. Les pays africains partenaires de l’ICR devraient jouir d’une nette amélioration de leurs infrastructures, générant ainsi un essor commercial, une accélération de la croissance économique et la création d’emplois pour leurs citoyens.

La Chine contribue activement au développement de l’Afrique par le financement de projets d’infrastructures tels que routes, ponts et ports, dynamisant ainsi l’économie locale et favorisant l’intégration régionale. Elle investit également dans l’industrialisation pour stimuler la production, créer des emplois et réduire la dépendance aux exportations de matières premières. Dans le secteur énergétique, les investissements chinois ciblent les centrales électriques et les énergies renouvelables, cherchant à améliorer l’accès à l’électricité et à soutenir le développement économique.

Globalement, la coopération sino-africaine présente un potentiel significatif de bénéfices pour les populations locales. Il demeure néanmoins crucial que les gouvernements chinois et africains veillent à ce que ces projets soient conduits de manière à respecter pleinement les priorités, les besoins et l’environnement des communautés locales.

Plan de la Zone d’industrie légère Huajian Chine-Éthiopie à la Foire internationale du commerce des services de Chine, à Beijing, le 4 septembre 2023 (PHOTO : YU JIE)

Avancées éducatives

Mais il y a plus encore. Des milliers d’étudiants africains bénéficient de bourses du gouvernement chinois pour étudier en Chine, tirant parti de la dynamique de reprise économique. La Chine s’efforce de renforcer la coopération éducative et les échanges interculturels avec l’Afrique en offrant activement ces bourses, marquant ainsi une étape significative dans les relations sino-africaines.

Grâce à ces bourses, les étudiants africains ont accès à un enseignement supérieur de qualité dans une variété de disciplines, telles que les sciences physiques, les technologies, l’ingénierie, la médecine, l’agriculture, les études commerciales et les sciences humaines. Cette opportunité leur permet de développer des compétences et une expertise qui sont cruciales pour leur épanouissement personnel et professionnel.

L’expérience d’étudier en Chine offre aux étudiants africains une immersion profonde dans la culture, la langue et la société chinoises, enrichissant leur parcours éducatif d’une précieuse dimension interculturelle. Cela favorise une meilleure compréhension, une appréciation mutuelle et le respect entre les Africains et les Chinois, jouant un rôle vital dans le renforcement des liens bilatéraux et la promotion du dialogue entre les cultures.

Au-delà de l’aspect académique, étudier en Chine ouvre aux étudiants africains des possibilités de réseautage inestimables, leur permettant de tisser des liens, d’établir des contacts et de collaborer avec des collègues, des universitaires, des professionnels et des entrepreneurs chinois. Ces relations peuvent être le fondement de collaborations futures, de partenariats et d’échanges d’idées innovantes et entrepreneuriales bénéfiques tant pour l’Afrique que pour la Chine.

Lorsqu’ils retournent dans leur pays avec un diplôme en poche, ces étudiants rapportent un bagage de connaissances, de compétences et d’expériences acquis en Chine, précieux pour leur communauté d’origine. Dans le contexte du dernier Rapport d’activité du gouvernement chinois, qui souligne l’importance d’accélérer le développement de nouvelles forces productives de qualité, les pays africains sont invités à lui emboîter le pas. Les compétences et l’expertise de ces jeunes diplômés pourraient être clés pour aider leurs pays à atteindre ces objectifs ambitieux.

*MAHASHA RAMPEDI est rédacteur en chef d’African Times.