La CIIE continue d’accroître sa popularité en tant qu’événement essentiel à une bonne visibilité sur le marché chinois.

Hall d’exposition Équipements, le 5 novembre. (XINHUA)

Malgré une situation sanitaire toujours contraignante, la quatrième Exposition internationale des importations de Chine (CIIE), qui s’est tenue à Shanghai du 5 au 10 novembre, a réussi à attirer des participants du monde entier et a vu l’enthousiasme durable des acheteurs et des négociants nationaux. Des accords de principe d’une valeur de plus de 70,72 milliards de dollars ont été conclus pour les achats de biens et de services sur un an lors de l’événement, a déclaré Sun Chenghai, directeur adjoint du Bureau de la CIIE, lors d’une conférence de presse après sa clôture.

Comme lors des éditions précédentes, six domaines ont été mis en avant : agroalimentaire, automobile, technologie, biens de consommation, soins de santé et commerce des services. Près de 3 000 entreprises de 127 pays et régions sont venues exposer, couvrant une superficie d’exposition en présentiel de 366 000 m2, surface en expansion par rapport à 2020.

Un total de 422 nouveaux produits, technologies et solutions de services ont été présentés, battant tous les records. La catégorie des équipements médicaux et des produits de soins de santé a contribué à la plus grande part, avec 135 nouveaux produits.

La CIIE a une fois de plus été une occasion de se pencher sur les innovations de pointe des entreprises les plus puissantes du monde, dont 281 sociétés du classement Fortune 500 et leaders du secteur, et de spécialités de pays en développement comme la République démocratique du Congo et Maurice.

« La CIIE est une plateforme universelle. Tous les pays, y compris les pays en développement, peuvent en profiter pour accéder au marché chinois ouvert auquel cette plateforme les relie », a indiqué M. Sun.

À la pointe de la technologie

La CIIE a encore fait le plein de visiteurs cette année. (XINHUA)

Pour de nombreuses entreprises mondiales, la CIIE constitue le lieu d’exposition par excellence de leurs dernières innovations. Parmi les produits phares, citons une solution qui permet de réduire les coûts de production des médicaments et des vaccins, proposée par 3M, fabricant américain présent pour la quatrième fois, ainsi que des appareils de la société américaine Boston Scientific dédiés à la surveillance à distance des personnes souffrant d’arythmie.

Des fournisseurs de technologies intelligentes ont également apporté des articles épatants car ils ont perçu des opportunités croissantes sur le marché alors que la Chine cherche à se restructurer dans ce domaine. La société japonaise Nachi-Fujikoshi, avec également quatre années de présence, a exposé des robots industriels de soudure et de construction.

L’entreprise a été parmi les premières multinationales à participer à la première édition de la CIIE en 2018, établissant ensuite une filiale à Shanghai en 2019. Selon Liu Xiaobing, directeur général adjoint de la filiale de Shanghai, ses activités ont repris rapidement en 2020, après avoir surmonté la baisse d’activités due à la COVID-19, et ont même atteint un niveau record en mai 2020, la pandémie ayant entraîné une augmentation de la demande de technologies et d’installations sans pilote. Il a ajouté que l’évolution de la Chine, la demande des consommateurs est appelée à croître dans l’ère post-épidémique.

L’entreprise industrielle suisse ABB est également optimiste quant au développement de son activité robotique en Chine, son plus grand marché dans ce domaine. L’entreprise a exposé divers produits et solutions, dont l’un de ses produits phares appelé YuMi, un robot collaboratif à deux bras.

Lars Eckerlein, directeur général d’ABB (Chine), a déclaré que le potentiel commercial de la Chine est énorme, étant donné qu’elle est également sujette à des pénuries de main-d’œuvre causées par l’urbanisation rapide et le changement climatique, pouvant être résolues par la mise à niveau industrielle et l’expansion des technologies de robotique et d’automatisation des machines. En outre, la densité de robots (nombre de robots pour 10 000 travailleurs), a fait boule de neige en Chine au cours des dernières années et n’a pas encore atteint des niveaux similaires dans d’autres pays.

ABB est en pleine construction d’un nouveau site de production d’une valeur de 150 millions de dollars à Shanghai, dont l’ouverture est prévue au cours du premier semestre 2022. Il s’agira d’une usine où les robots seront utilisés pour assembler de nouveaux robots pour une production avancée et automatisée. « Nous sommes optimistes quant au développement du marché chinois et nous continuerons donc à investir ici », a-t-il dévoilé.

Focus sur l’environnement

Veste fabriquée à partir de bouteilles en plastique recyclées exposée sur le stand de Danone, le 7 novembre. (XINHUA)

Tout en développant leurs activités et en augmentant leurs investissements sur le marché chinois, les multinationales adaptent leurs feuilles de route en matière de développement pour faire écho aux objectifs de la Chine, qui souhaite atteindre la neutralité carbone avant 2060.

ABB a présenté un système permettant de détecter les gaz à effet de serre présents dans l’air dans différents contextes environnementaux. Elle a également présenté une plateforme de surveillance et d’ajustement de la consommation électrique globale des bâtiments, grâce à laquelle les utilisateurs peuvent économiser de l’énergie lorsque la demande est faible, et même vendre l’électricité supplémentaire à ceux qui en ont besoin. La plateforme a été appliquée par ABB elle-même et par plusieurs de ses partenaires commerciaux.

L’entreprise chimique allemande Covestro a fait ses débuts à l’exposition cette année avec l’une de ses technologies clés, à savoir la technologie Triturn CO2, permettant de réutiliser le CO2 comme matière première alternative dans la production de polyol pour remplacer jusqu’à 20 % des matières premières fossiles. Le polyol peut être utilisé pour créer des matelas, des matériaux en tissu et des accessoires pour voitures.

Parmi d’autres technologies, citons celles de capture du carbone du fournisseur de gaz industriels Air Products, basé aux États-Unis, la technologie d’impression sans chaleur de la société d’impression Epson, basée au Japon, les pièces automobiles à économie d’énergie pour les véhicules électriques de la société allemande d’ingénierie et de technologie Bosch, et les vestes fabriquées à partir de bouteilles en plastique recyclées du groupe alimentaire français Danone.

Alors que le gouvernement chinois s’efforce de réduire les émissions CO2 et de sensibiliser le public à ce sujet, la population locale commence à s’intéresser davantage aux produits écologiques et biologiques, a déclaré Bruno Chevot, président de Danone Greater China & Oceania, lors d’un forum de la CIIE le 5 novembre.

Selon lui, la clé pour les entreprises n’est pas de réduire les émissions dans la production, mais d’améliorer les chaînes d’approvisionnement pour avoir accès à des matières premières vertes et parvenir à une production à faible émission CO2 dès le départ.

Certaines entreprises l’ont déjà fait. P&G a annoncé ses objectifs Net-Zero 2040 lors de l’événement, à savoir « atteindre des émissions CO2 nulles depuis les opérations jusqu’au moment où les produits arrivent chez les détaillants ».

Dans ce cadre, elle a également dévoilé son emballage pour l’e-commerce, fabriqué à partir de matériaux mono et recyclables et 100 % étanche pour éviter que les colis ne soient endommagés. Par rapport à l’emballage actuel des colis en carton ondulé, cette version améliorée utilise 40 % de matériaux en moins.

Participation africaine

Un visiteur en pleine négociation avec des exposants au stand sud-africain, le 9 novembre. (WEI YAO)

Pour les pays africains, la CIIE était une autre occasion de présenter leurs produits et de conclure des accords avec des acheteurs chinois après l’Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA), qui s’est achevée à Changsha, au Hunan, le 29 septembre. Pandémie oblige, de nombreuses entreprises africaines n’ont pas pu se joindre physiquement aux expositions, mais les activités en ligne par pays leur ont offert une grande visibilité.

Maurice, qui a rejoint la CIIE en tant que pays pour la première fois, figurait parmi les 58 pays ayant organisé des activités en ligne. Muni de photos et de vidéos, il a présenté ses spécialités telles que bijoux, thé, rhum et sucre. Célèbre destination touristique de l’océan Indien, le pays a également fait étalage de son charme afin d’attirer davantage de touristes prochainement.

Selon Hu Ming, conseiller commercial à l’ambassade de Chine à Maurice, le pays avait participé activement à l’exposition ces dernières années. Bien qu’aucune société n’ait été incluse aux expositions hors ligne de cette année en raison de la pandémie, nombre de ses entreprises avaient déjà participé aux éditions précédentes de l’événement, présentant des produits tels que sucre, rhum et bière, désormais présents sur le marché chinois.

Le Rwanda, lui, compte déjà quatre participations en présentiel à son actif. Cette année, il disposait d’un espace d’exposition quatre fois plus grand qu’en 2018 pour les différents produits présentés, allant du café et du thé aux paniers de fabrication artisanale. Le produit qui a le plus attiré l’attention, cependant, est le piment séché, dont la première cargaison a été récemment livrée en Chine.

Le pays cherchait à exploiter l’événement en allant au-delà de la simple vente des produits. « Nous encourageons les entreprises chinoises à se rendre au Rwanda et à créer des coentreprises avec les cultivateurs locaux afin d’accroître le rendement en piment », a lancé Abikunda Samuel, conseiller commercial à l’ambassade du Rwanda en Chine, dans une interview accordée à CCTV, ajoutant que le pays possède l’un des meilleurs environnements commerciaux d’Afrique.

Le Rwanda a également participé aux expositions en ligne. Lors d’un événement en streaming qu’il a organisé, des milliers de sacs de café ont été vendus en quelques secondes.

M. Samuel a déclaré que les efforts de la Chine en matière d’ouverture ont permis à davantage de biens et de produits rwandais et issus d’autres pays de pénétrer l’immense marché chinois, qui compte 1,4 milliard d’habitants. « Les perspectives de notre coopération s’avèrent très prometteuses », a-t-il ajouté.

Comme a indiqué Wang Shouwen, ministre adjoint du Commerce, lors d’un forum le 5 novembre, la Chine dispose d’un marché vaste et en pleine croissance, avec une demande de plus en plus diversifiée. Malgré la situation sanitaire, le pays connaît une reprise de la consommation depuis début 2021. Les consommateurs chinois sont à la recherche de biens et de services plus verts, plus sains et de meilleure qualité.

« Ces dernières années, la Chine a augmenté ses importations en réduisant les droits de douane, en développant des zones pilotes de libre-échange, en stimulant l’e-commerce transfrontalier et en organisant des événements commerciaux tels que la CIIE. La demande intérieure de la Chine est devenue un puissant moteur de sa propre économie et a également soutenu la croissance économique mondiale », a-t-il rappelé.

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