Des employées de CATL contrôlent des batteries à Ningde (Fujian), le 11 septembre 2019. (Photo : Lin Shanchuan/Xinhua)

L’an dernier, 1,39 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables ont été vendues dans l’Union européenne (UE), soit plus qu’en Chine, le plus grand marché mondial dans ce segment. Cette dynamique devrait se poursuivre car les géants de l’automobile comme Volkswagen et Daimler vont effectuer une transition massive vers l’électrification, les gouvernements de l’UE imposant des règles plus strictes aux véhicules à essence.

Le secteur européen des batteries ne pouvant répondre à la demande, des fabricants chinois ont pénétré ce marché. Ainsi, en 2019, la société Contemporary Amperex Technology Limited (CATL) a commencé la construction d’une usine dans l’Etat de Thuringe en Allemagne. « La production locale de cellules de batterie commencera au second semestre 2022 », a déclaré un représentant de CATL. « Les principaux fabricants chinois sont des leaders mondiaux en termes de produits, de technologie et de qualité », a-t-il expliqué, disant que parmi les clients de CATL figuraient BMW, Daimler, Volkswagen, Stellantis et Volvo.

Les statistiques montrent que cinq fabricants chinois de batteries occupaient le top 10 en termes de chiffre d’affaires en 2020. CATL était numéro un mondial avec ses batteries lithium-ion pour un total de 44,45 GWh, un titre qu’il détient depuis 2017.

Gotion High-Tech, un autre géant chinois du secteur, aidera Volkswagen à produire des cellules de batterie à Salzgitter, en Allemagne dès 2025. Basée à Hefei, dans l’Anhui (est), Gotion servira de partenaire technologique pour l’aménagement de l’unité de production de cellules, les machines et les processus de fabrication.

« L’Europe essaie de rattraper son retard en matière de technologie de batterie, qui est à la traîne par rapport aux pays asiatiques. C’est pourquoi les constructeurs automobiles et les autorités locales aimeraient inviter des entreprises compétentes pour aider à stimuler le secteur », a déclaré Roy Lu, un cadre de Gotion. L’entreprise est partenaire de nombreuses marques automobiles comme Volkswagen, Audi et Porsche.

« Ce n’est qu’une étape vers notre objectif de devenir, avec nos partenaires, l’un des trois premiers fabricants mondiaux de cellules de batterie », a déclaré Herbert Diess, PDG de Volkswagen AG. Il a ajouté que Volkswagen se réjouissait de l’extension de son partenariat avec Gotion. En 2020, Volkswagen en a acquis une part de 26 %, souhaitant que Gotion contribue à réduire la complexité et le coût des batteries tout en augmentant l’autonomie et les performances de charge. Il prévoit que la moitié de ses ventes seront des voitures électriques d’ici 2030 et que presque tous ses nouveaux véhicules sur les principaux marchés seront « zéro émission » d’ici 2040.

Une autre entreprise chinoise, Envision AESC, cherche à accélérer son expansion en Europe. Elle a annoncé fin juin qu’elle allait construire une usine de batteries de 2,4 milliards de dollars en France pour fournir Renault. Envision compte produire 9 GWh de batteries en 2024 et 24 GWh d’ici 2030 dans le pays. L’entreprise s’est également engagée à créer 1 000 emplois locaux d’ici 2024 et 2 500 d’ici la fin de la décennie. Elle a déclaré que l’investissement fera de cette unité de production de batteries la première « giga-usine » en France.

L’Atelier Renault sur les Champs-Elysées, le 22 mai 2020 (Photo : Gao Jing/Xinhua)

« L’usine de batteries marque un début. Nous aurons une coopération stratégique complète avec Renault, notamment en ce qui concerne les usines vertes, la technologie ‘zéro carbone’ et le déploiement d’infrastructures de recharge intelligente en Europe. Ce n’est qu’un point de départ », a déclaré Zhang Lei, PDG du groupe Envision.

Envision vient d’annoncer un autre investissement de 423 millions de livres (576 millions de dollars) pour construire une « giga-usine » au Royaume-Uni dans le cadre d’un projet phare avec Nissan. Cette décision renforcera la présence de l’entreprise en Europe et lui permettra de profiter du boom des véhicules électriques.

En 2020, l’UE a introduit les normes d’évaluation des émissions de carbone les plus strictes de l’histoire, exigeant que 95 % des voitures récemment immatriculées réduisent leurs émissions moyennes de dioxyde de carbone à 95g/km. En octobre 2020, le Parlement européen a porté l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 60 % d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, les gouvernements européens notamment ceux d’Allemagne, de France, de Grèce et d’Espagne ont augmenté leur soutien aux véhicules à énergie nouvelle. Les fabricants chinois de batteries pour véhicules électriques auront donc un grand rôle à jouer.