Si l’on pouvait résumer la période du 13e plan quinquennal (2016-2020), on la qualifierait de « clé de voûte de la croissance mondiale ». La réussite de l’économie chinoise au cours de ces cinq années ne réside pas tant dans l’expansion de la taille économique que dans le fait d’avoir enregistré une croissance intrinsèque comme aucune autre puissance n’a pu le faire durant une période de faible croissance et de forte volatilité dans le monde. Alors même que la pandémie de COVID-19 fait toujours rage dans le monde, la Chine a été le premier pays à l’avoir circonscrite pour reprendre l’activité, apparaissant comme un « roc qui tient bon au milieu du torrent ».

Les défis ont été nombreux au cours du 13e Plan quinquennal. Depuis 2014, l’économie mondiale est en effet entrée dans un cycle économique à long terme (faible croissance et forte volatilité) qui pourrait durer de 10 à 15 ans. La pression croissante sur le coût des facteurs de production depuis le 11e Plan quinquennal s’accroît. Les bulles d’actifs et le vieillissement de la population ont rendu de plus en plus difficile le maintien du modèle traditionnel qui avait jusque-là réussi. Par ailleurs, les Etats-Unis ont clairement identifié la Chine comme leur principal concurrent stratégique en 2017 et lancé une guerre commerciale en 2018, qui va en s’intensifiant comme jamais auparavant. Il faut aussi ajouter les pressions issues du « découplage » et de la « nouvelle guerre froide », mais aussi un système commercial multilatéral représenté par l’OMC au bord de la paralysie... Les chocs globaux se sont succédé jusqu’au COVID-19.

Malgré tout, les résultats ont été au rendez-vous. Le PIB chinois est passé de 68885,82 milliards de yuans à la fin du 12e Plan quinquennal (2015) à plus de 99 mille milliards de yuans en 2019. Seuls la Chine et les Etats-Unis franchissent la barre des 10 mille milliards de dollars américains. À la fin du 11e Plan, le PIB nominal de la Chine avait dépassé celui du Japon pour la première fois. Toujours en troisième place mondiale, le PIB japonais ne représente néanmoins que le tiers environ du PIB chinois.

Le secteur manufacturier est le fondement de l’économie moderne. La Chine n’a cessé depuis 1949 de le développer. Lors du 11e Plan quinquennal (2006-2010), la Chine a dépassé les Etats-Unis pour devenir le plus grand pays manufacturier au monde. Elle a désormais consolidé son statut : de 2015 à 2019, la production d’acier est passée 1,03468 milliard à 1,2048 milliard de tonnes, la production automobile de 24,5 millions à 25,53 millions d’unités et celle de circuits intégrés de 108,72 milliards à 201,82 milliards d’unités (chiffres arrondis).

En 1939, les Etats-Unis produisaient quelque 47,9 millions de tonnes d’acier brut, ce qui équivalait à la production totale de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon. Aujourd’hui, la production d’acier de la Chine est 11 fois supérieure à celle des Etats-Unis.

Ce qui est plus frappant, c’est que dans le secteur des hautes technologies représenté par les technologies de l’information et de la communication (TIC), la croissance de la Chine est remarquable, notamment sur le marché mondial. La part de marché des équipements de télécommunications au cours de la période 2016-2020 est ainsi passée à 36 % pour Huawei, 20 % pour Ericsson, 18 % pour Nokia, 12 % pour ZTE et 14 % pour les autres sociétés. Dans le domaine des produits informatiques de base tels que les écrans LCD et les circuits intégrés, la Chine a également effectué un rattrapage qui s’accentuera au cours de la prochaine période. Le pays fait aussi figure de leader dans les télécoms mobiles : l’introduction de la première génération (1G) en Chine avait eu lieu 6 ans après la première utilisation commerciale internationale, 3 ans après pour la 2G, 6 ans après pour la 3G, 3 ans après pour la 4G, et le pays est maintenant en tête pour la 5G.

La Chine a par ailleurs encore consolidé sa place de premier exportateur mondial de marchandises, alors que le commerce des services s’est accru et que le statut du pays s’est renforcé.

Le revenu national et le niveau de vie ont continué à augmenter considérablement au cours du 13e Plan quinquennal. De 2015 à 2019, le revenu disponible par habitant dans l’ensemble du pays est passé de 21 966,2 yuans à 30 732,8 yuans. La population rurale pauvre est passée de 54,54 millions à 5,51 millions. On s’attend à ce qu’en 2020, la Chine parvienne à une réduction globale de la pauvreté et à l’édification d’une société modérément prospère à tous égards, respectant l’engagement du PCC et du gouvernement envers les Chinois et établissant un modèle dans le monde. Par ailleurs, la consommation par habitant est passée de 15 712,4 yuans à 21 558,9 yuans durant la période. L’expansion du marché de consommation de la Chine a fourni à ses partenaires commerciaux des opportunités croissantes.

Le développement économique a considérablement amélioré les recettes budgétaires. De 2015 à 2019, elles sont passées de 15 226, 9 milliards de yuans à 19 038,2 milliards de yuans, et les dépenses de 17 587,8 milliards de yuans à 23 888,7 milliards de yuans. Abondance de biens ne nuit pas : d’une part, le gouvernement chinois peut ainsi avoir une base solide pour fournir des services publics et appliquer le macro-contrôle ; et d’autre part, le pays est aussi capable de proposer plus de biens publics à la communauté internationale.

La croissance économique chinoise a été l’un facteur de stabilité socioéconomique mondiale. La crise financière de 1997-1998 en Asie de l’Est avait fait de la Chine un stabilisateur dans la région. La crise des subprimes en 2008 avait fait du pays un stabilisateur de l’économie mondiale. Depuis, le rôle de la Chine s’accroît. C’est précisément en ayant remporté la bataille contre le COVID-19 et grâce à la résilience de la Chine que l’économie mondiale a pu fonctionner. C’est grâce au redémarrage rapide et complet de l’« usine du monde » que la production de masques médicaux a augmenté de 87 % à l’échelle mondiale, dont la Chine répondait à elle seule à plus de 50 % de la demande, et que la chaîne d’approvisionnement n’a pas été complétement interrompue.

Au troisième trimestre de cette année, la Chine a connu une progression pour la seconde fois consécutive. Sa vitesse de croissance est désormais entrée en terrain positif, un fait unique pour une grande puissance. L’an prochain, elle pourrait rebondir et s’élever à 8 %, voire 9 %, de bon augure pour entamer le 14e Plan quinquennal.