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Ambassadeur du Bénin en Chine : des plans d'action ont été élaborés pour renforcer la coopération sino-africaine dans le domaine de la santé

par Li Xiaoyu et Xia Yuanyuan  ·  2020-05-14  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Bénin; Chine; COVID-19

 

 

Simon Pierre Adovelande, ambassadeur du Bénin en Chine.

Le 7 mai, dans une interview exclusive accordée à CHINAFRIQUE, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Bénin en Chine, Simon Pierre Adovelande, a fait part de la situation actuelle du COVID-19 au Bénin, qui résiste bien à cette menace globale. Il a aussi profité de cette occasion pour partager son point de vue sur l’affaire qui s’est récemment passée à Guangzhou, et ses attentes face aux « Deux sessions » prévues fin mai. Voici un extrait de l’interview :

CHINAFRIQUE : Qu’en est-il de l’évolution du COVID-19 au Bénin ?

Simon Pierre Adovelande : Depuis le 16 mars, date de l’annonce du premier cas confirmé de COVID-19 au pays, nous avons 96 cas confirmés, dont 50 guéris, 2 décès et 44 personnes qui sont en traitement en ce moment. Cela montre qu’en 50 jours, la situation est sous contrôle, les mesures sanitaires et de prévention du gouvernement sont régulièrement évaluées et adaptées aux conditions socio-économiques du pays. La campagne de sensibilisation et d’information continue. Le gouvernement dans sa stratégie globale de lutte contre l’épidémie est passé à la phase du dépistage du plus grand nombre possible, ce qui représente quelques défis d’approvisionnement en tests, mais la situation évolue de façon positive et des mesures correctives sont apportées au fur et à mesure.

Le constat que nous faisons à la date d’aujourd’hui est que certains traitements qui ont été faits sur d’autres maladies spécifiques au continent comme le paludisme ont peut-être développé un système immunitaire plus résistant face au coronavirus. Mais les études nous diront exactement les raisons réelles de cette résistance. Et il faut aussi mettre l’accent sur la médecine traditionnelle africaine, qui est très utilisée, notamment les plantes. Celle-ci apporte aux populations africaines une forte capacité de résistance aux différents virus. Tout cela mis bout à bout justifie la résistance que l’on constate sur le continent africain.

Quels sont les principaux défis auxquels votre pays est confronté en cette période de pandémie ?

Le défi en ce moment, c’est la sensibilisation des populations. Nous avons des populations en majorité rurales, donc il faut des campagnes de communication au niveau des gestes barrières, de la prévention, et également pour les amener à comprendre l’importance du dépistage précoce de la maladie que le gouvernement met en place. L’autre défi est l’approvisionnement des médicaments et des tests, compte tenu du ralentissement du nombre de vols que nous avons aujourd’hui entre le reste du monde et le Bénin. Ces défis sont en train d’être relevés pour avoir sur place le maximum d’équipement pour le plus grand nombre de personnes, notamment des masques et des tests.

Les mesures que nous avons prises sont adaptées aux conditions du Bénin. Nous n’avons pas mis en confinement forcé les populations, comme dans d’autres pays. Nous avons pu ainsi éviter une rupture brutale entre le quotidien et les mesures qui ont été prises. De ce point de vue, l’évaluation qui est faite, jusqu’à aujourd’hui, montre l’efficacité de ces mesures ainsi que l’adhésion de la population. Il n’y a pas de couvre-feu, pas de militaires qui contraignent les populations, car les mesures sont en adéquation avec la vie quotidienne.

Que pensez-vous du rôle de la coopération sino-africaine pendant cette crise sanitaire ?

La coopération sino-africaine est à deux niveaux, à mon avis. Au premier niveau, la Chine a été le premier pays à faire face à cette pression et à ce défi du coronavirus. Il y a donc des leçons, car le pays a vaincu et a surmonté cette pression. La Chine peut partager ces leçons avec tous les pays du monde qui traversent cette situation. Ces leçons concernent la prise en charge des malades, la gestion de la pression d’un pic sanitaire sur le système existant pour pouvoir vaincre la maladie, et les mesures de confinement strictes qui ont été prises ici.

Le deuxième niveau, qui est plus important à mon avis, est qu’il existe déjà entre la Chine et l’Afrique un cadre de coopération, le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), lors de son dernier sommet, tenu à Beijing en septembre 2018, avait déjà annoncé des pistes de coopération. Et l’une de ces pistes était la coopération pour le développement social et l’amélioration des soins médicaux et le développement de la santé publique. Dans ce cadre, des actions ont déjà été définies pour la période 2019-2021, qui seront mises en œuvre de façon stratégique, mais aussi en tenant compte de la situation actuelle, qui est celle de la pandémie de COVID-19.

En ce qui concerne la coopération entre le Bénin et la Chine pendant l’épidémie, on doit dire que certaines leçons sont typiques aux conditions socio-économiques de chaque pays. C’est pour cette raison que le Bénin n’a pas opté pour un confinement de toute la population, mais a plutôt mis en place un cordon sanitaire. Par contre, en termes de prise en charge des malades, de traitement, de recherche, je pense que la Chine peut partager son expérience.

En termes de coopération, aussi, la médecine traditionnelle est une piste. La coopération entre la médecine traditionnelle chinoise et la médecine traditionnelle béninoise présente une opportunité pour développer de nouveaux produits et ouvrir des champs d’expérience. Les plantes médicinales en Afrique et au Bénin sont très connues, et elles ont également fait leurs preuves sur plusieurs décennies. Il s’agira maintenant de les mettre aux normes et de les adapter pour faire de la production à grande échelle avec des normes internationales. C’est donc là une piste de coopération tangible et sérieuse.

Depuis l’apparition de l’épidémie d’Ebola, quels progrès ont été réalisés dans le renforcement du système de santé publique du Bénin ?

Dans le cas du Bénin, l’épidémie de COVID-19 est venue comme un test des mesures que Son Excellence le Président Patrice Talon a lancé depuis 2016 dans le secteur sanitaire. Nous étions déjà dans une réforme qui permettait de mettre aux normes et de renforcer les capacités sanitaires du pays. Cette épidémie, au Bénin, est venue nous montrer l’efficacité de ce qui a été fait, mais également les secteurs qui devront être renforcés. Aucun pays au monde ne peut faire face à cette pression brutale et brusque que développe une épidémie de coronavirus sur le système sanitaire existant.

Forcément, il y a un travail et des ajustements à faire. Dans le cas du Bénin, nous avons 96 cas déclarés à ce jour et le système sanitaire permet d’absorber cette pression. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est de faire le maximum de dépistage pour ne pas avoir une trop forte pression sur le système sanitaire et éviter qu’il ne s’écroule.

Que pensez-vous de l’affaire de Guangzhou qui a récemment provoqué une tempête médiatique ? Quelle est votre suggestion pour les ressortissants africains vivant en Chine pendant l’épidémie ?

Il y a eu quelques actes isolés à Guangzhou, qui ont été le fruit de situations qui naissent à partir de la peur et de la panique dans toute période sensible comme dans une pandémie. Je dis « actes isolés », car ce sont des actes qui ont été identifiés, et ont été rapidement réglés à travers les canaux de discussions et les mécanismes d’échanges que nous avons déjà depuis des années. Donc, nous ne pouvons pas dire que ces actes sont le reflet de la politique de la Chine vis-à-vis des Africains et de l’Afrique. À partir de cet instant, je pense que cette affaire est derrière nous.

Parlant des relations d’amitié sino-africaine, même dans un couple, il y a des moments de petites frictions, mais cela ne veut pas dire que des incidents isolés peuvent affecter de façon tangible des relations qui ont été établies depuis plusieurs décennies et qui disposent de cadres bien établis de concertation, où nous pouvons régler nos différends quand des problèmes surgissent. Maintenant, nous regardons vers l’avant et réfléchissons à la manière de mettre en œuvre les mesures du FCSA pour le bien des peuples africains et chinois.

Depuis le début de cette épidémie, nos conseils pour la communauté béninoise, c’est d’abord le respect strict de la réglementation et des mesures prises par les autorités chinoises dans le cadre de la lutte contre la maladie. C’est le leitmotiv que nous avons lancé depuis le début et nous continuons à le faire. D’ailleurs, parmi la communauté béninoise en Chine, personne n’a été contaminé, car nous avons respecté les règles sanitaires et de confinement mis en place par les autorités. Et je continuerai à lancer ce même appel aux ressortissants béninois et africains en Chine.

Quelles sont vos attentes face aux « Deux sessions » ?

Depuis que je suis en Chine, les Deux sessions donnent le tempo, elles marquent le démarrage de l’année. Mes attentes sont d’abord un moment de retrouvailles du leadership de ce pays pour se féliciter de l’effort extraordinaire que la Chine a déployé dans la lutte contre le COVID-19. C’est le moment où le leadership de ce pays pourra se retrouver et évaluer le chemin qui a été parcouru, les efforts déployés dans cette guerre contre cet ennemi invisible qui a menacé la Chine et qui menace aujourd’hui le destin commun de l’humanité.

Les Deux sessions permettront également de lancer les perspectives pour la relance économique en Chine. Comme nous le savons tous, le pays était à l’arrêt pendant le premier trimestre en raison de l’épidémie, et nous attendons les nouvelles mesures de relance économique de la Chine, qui vont impacter la relance économique du monde entier. Nous verrons les nouvelles mesures que les Deux sessions ont déjà préparées pour le redémarrage de la vie économique et sociale du pays, qui nous a manqué pendant ces quatre derniers mois. Ce sera le déclic de la nouvelle Chine après la pandémie de COVID-19.

Liens:
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