La Chine est le pays invité des 37e Rencontres Internationales de cerfs-volants de Berck-sur-mer (Pas-de-Calais), le 20 avril 2024.

La Chine et la France sont toutes deux des civilisations anciennes avec une longue histoire. Ces deux pays ont aussi une longue histoire d’échanges culturels fructueux, notamment dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la recherche académique. L’approfondissement de ces échanges est essentiel pour favoriser la compréhension mutuelle et l’amitié entre les deux pays.

Une longue relation universitaire

La France est l’une des premières puissances occidentales à s’engager dans des échanges universitaires avec la Chine. Au cours de la première moitié du XXe siècle, l’Université franco-chinoise a été créée à Beijing par le fameux éducateur Cai Yuanpei et Li Shizeng, qui avaient tous deux étudié en France. Elle a été établie en 1920 à la suite du lancement du Mouvement Travail-Études et 569 étudiants en sont sortis diplômés. Elle a aussi soutenu l’envoi d’étudiants chinois vers des pays étrangers, notamment la France, mais elle a été fermée en 1950. Contribuant grandement à la coopération et aux échanges bilatéraux, cet établissement a été qualifié de « centre le plus important des échanges culturels sino-français ». À cette époque, l’université avait sa « sœur jumelle » en France, l’Institut franco-chinois de Lyon (1921-1946). C’était la seule institution universitaire à avoir été établie par la Chine hors de ses frontières et Zhou Enlai et Deng Xiaoping y ont étudié.

L’ouvrage L’Université franco-chinoise dans l’histoire (1920-1950) a été publié à l’occasion de son centenaire en 2020. Il présente l’histoire, l’évolution et le rôle important de ces deux institutions, retraçant un épisode unique des échanges éducatifs et culturels entre la Chine et la France.

Selon les dernières données du ministère chinois de l’Éducation, en mai 2024, il y avait plus de 46 000 étudiants chinois en France et plus de 1 500 étudiants français en Chine, une tendance positive dans les échanges éducatifs depuis quelques années. De l’envoi d’étudiants de l’École navale du Fujian en France au Mouvement Travail-Études, en passant par l’envoi en France de nombreux étudiants boursiers depuis la réforme et l’ouverture de la Chine, les étudiants jouent un rôle irremplaçable pour promouvoir le développement des relations sino-françaises et perpétuer l’amitié entre les deux peuples.

Exposition sur les échanges artistiques sino-français au Musée d’art de la province de l’Anhui, le 3 mai 2024

Des échanges culturels enrichissants

La Chine et la France ont également fait œuvre de pionniers en ouvrant des centres culturels dans le pays de l’autre. En novembre 2002, le Centre culturel de Chine a été officiellement établi sur la rive gauche de la Seine à Paris. Il s’agit du premier centre culturel créé par la Chine dans un pays européen, avec pour mission de promouvoir les échanges et la compréhension mutuelle entre les civilisations chinoise et française. Considéré comme un « salon de la culture chinoise » à Paris, il offre une fenêtre permettant au public français de mieux connaître la Chine et sa culture riche. Deux ans plus tard, l’Institut français de Chine a ouvert ses portes à Beijing. Premier centre culturel étranger en Chine, il est dédié à la promotion des échanges culturels sino-français et à la diffusion de la culture et de la langue françaises en Chine.

Ces centres culturels constituent actuellement des plateformes favorables aux échanges culturels réguliers. L’Institut français de Chine s’engage à approfondir des échanges dans la musique, le cinéma, les livres et les débats d’idées. Le Centre culturel de Chine à Paris organise notamment chaque année des activités autour de la fête du Printemps et de la fête de la mi-automne. Les événements culturels comme le Festival du film chinois en France, le Festival mode et culture sino-français, attirent davantage de Français pour leur faire connaître la culture traditionnelle et le développement chinois d’aujourd’hui.

Ancien site de l’Université sino-française de Beijing

La coopération durable en recherche académique

À l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France en 2014, l’Université Fudan a créé le Centre d’études françaises avec le soutien de Sylvie Bermann, l’ambassadrice de France en Chine de l’époque, et Yang Yuliang, président de l’université. La nouvelle unité de recherche a intégré les ressources d’études françaises de l’université, principalement dans le domaine des sciences humaines et sociales.

En 2017, l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC) a inauguré son centre d’études chinoises à Sciences Po Bordeaux, et la branche française de la Maison d’édition des sciences sociales de Chine y a aussi été inaugurée, dans le but de développer la coopération avec des institutions académiques et des maisons d’édition en France. On citera notamment le colloque qui s’est tenu à Paris le 3 mai sur les échanges entre les civilisations chinoise et française, co-organisé par l’ASSC et l’Institut national des langues et civilisations orientales. Sans oublier un centre de recherche inauguré à Paris le 7 mai, qui est cofondé par l’Université Renmin de Chine, Sorbonne Université, Kedge Business School et l’Université Paul-Valéry de Montpellier, donnant un nouvel élan à la coopération sino-française entre les institutions universitaires.

La création de ces centres de recherche facilitera davantage les visites des chercheurs et étudiants dans les deux pays ainsi que leurs échanges, mettant en place une plateforme essentielle pour promouvoir la collaboration interdisciplinaire entre les deux pays.

Comme l’a souligné le président Xi Jinping lors de sa visite d’État en France, la Chine et la France doivent intensifier les échanges interpersonnels et culturels sur tous les plans. Les relations sino-françaises ont un passé précieux, une valeur unique et une mission importante, les deux pays doivent prendre le relais de l’Histoire, faire rayonner l’esprit présidant à l’établissement de leurs relations diplomatiques et l’enrichir de nouvelles dimensions contemporaines.

*LIU KAILIN est rédactrice du département de la coopération internationale et de l’édition de la Maison d’édition des sciences sociales de Chine.