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Yongchun : l’encens chinois embaume le monde entier

CUI XIAOQIN, membre de la rédaction  ·  2023-03-03  ·   Source: La Chine au présent
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Des encens de Yongchun en train de sécher (KANG QINGPING)

Le 6 février 2023 s’est tenue le 1er Festival du tourisme culturel de la « capitale chinoise de l’encens » à Yongchun, dans la ville de Quanzhou (Fujian). Lors de l’événement, une entreprise leader de la région, Xinglong Incense Industry Co., Ltd, a obtenu un bon résultat dans un concours de fabrication d’encens. La société a été fondée par Lin Wenxi, un maître en matière de fabrication d’encens. En tant qu’héritier de ce savoir-faire, il s’est toujours engagé à diffuser au monde entier la culture de l’encens de Yongchun. En octobre 2014, les encens de l’entreprise Xinglong ont été présentés au siège de l’UNESCO à Paris pour participer à un événement commémoratif de la Route maritime de la Soie. À cette occasion, Doudou Diène, haut fonctionnaire de l’UNESCO à l’époque, avait été très impressionné en évaluant les encens de Yongchun.

Yongchun, un district ordinaire sur la côte sud-est de la Chine, compte moins de 500 000 habitants, mais possède une industrie de l’encens bien développée, ce qui en fait l’une des quatre principales bases de fabrication d’encens en Chine. À Dapu, un bourg important à Yongchun, presque tout le monde maîtrise la fabrication de l’encens. En 2006, l’encens au bambou de Yongchun a été inscrit sur la liste des produits d’indication géographique nationale de Chine ; en 2021, le savoir-faire de l’encens de Yongchun a été inclus dans la liste du patrimoine culturel immatériel national.

Une fusion de différentes civilisations

L’encens a une longue histoire en Chine. Dans la Chine ancienne, l’encens était utilisé non seulement pour son parfum mais aussi à des fins rituelles. Depuis les dynasties Han (202 av. J.-C.-220) et Tang (618-907), la culture de l’encens a progressivement pris forme à partir de cérémonies sacrificielles. Sous la dynastie Song (960-1279), la combustion de l’encens était un intérêt noble pour les lettrés. Pendant les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1636-1912), l’encens est devenu populaire auprès du peuple, et la famille impériale des Qing le considérait même comme un trésor.

L’encens de Yongchun est précieux, il est fabriqué à partir des meilleures plantes aromatiques et médicinales. « Il existe de nombreux types d’encens de Yongchun, dont le plus célèbre est celui de bambou, dont le processus de fabrication est purement manuel. Tremper, étaler, remuer, teindre, sécher… derrière ce petit bâtonnet se cachent plus d’une dizaine de procédés », a expliqué M. Lin.

En fait, l’encens de Yongchun est un produit provenant de la fusion des cultures orientale et occidentale, et est inextricablement lié à l’ancienne Route maritime de la Soie. Au XVIIe siècle, les descendants des Arabes qui avaient émigré de la ville de Quanzhou vers le bourg de Dapu, ont commencé à fabriquer de l’encens en utilisant les riches ressources locales comme le bambou et des plantes aromatiques. Au fil des siècles, ce produit importé a été transmis par des générations. Aujourd’hui, il est devenu une importante carte de visite de Yongchun.

M. Lin est également une carte de visite. Né dans une famille de fabricants d’encens, il a commencé à apprendre cette technique dès son enfance. Il était déjà capable de produire de l’encens tout seul à l’âge de 14 ans. En 1994, il a lancé un commerce d’encens, qui s’est rapidement développé grâce à ses compétences et à la qualité supérieure de ses produits.

« Grâce à la mise en œuvre de l’initiative ‘‘la Ceinture et la Route’’, l’encens de Yongchun a connu un développement sans précédent pendant ces dernières années », a déclaré M. Lin. Pour lui, l’histoire du développement de l’encens de Yongchun reflète l’histoire d’échange et d’intégration des civilisations asiatiques. Les Chinois ont commencé à utiliser l’encens dès les dynasties Shang (1600-1046 av. J.-C.) et Zhou (1046-256 av. J.-C.), alors que pendant les dynasties Qin (221-207 av. J.-C.) et Han (202 av. J.-C.-220), de nombreuses personnes aimaient porter des sachets parfumés. Aujourd’hui, les matières premières de l’encens de Yongchun proviennent de l’Asie occidentale, de l’Asie du Sud et du Sud-Est, tandis que ces produits portant la culture chinoise sont vendus au monde entier.

Le séchage des encens qui donne un paysage doré

L’innovation des produits d’encens

Ces dernières années, la diffusion en Chine et à l’étranger de séries historiques chinoises a contribué à l’essor de la culture du « China Chic », la culture de l’encens chinois est également redevenue populaire. Il est adoré par de nombreux consommateurs chinois et étrangers pour sa longue histoire, ses riches significations culturelles et surtout la diversité de ses produits.

En 2018, le Musée de Shanghai et le Musée Cernuschi (Paris) ont coorganisé une exposition intitulée « Parfums de Chine : la culture de l’encens au temps des empereurs », qui s’est tenue à Paris et a attiré de nombreux visiteurs français venus découvrir les parfums uniques de la Chine ancienne. À cette occasion, François Demachy, parfumeur-créateur pour Dior en France, et Frédéric Obringer, expert en cultures asiatiques au Centre national de la recherche scientifique (Paris), ont reproduit quatre parfums chinois anciens en s’appuyant sur l’artisanat français. À travers des installations interactives, les visiteurs ont pu apprécier ces parfums innovants à la fois chinois et français.

M. Lin explore également la voie de l’innovation pour ses produits. Au début, son entreprise se concentrait sur la production d’encens rituels, mais face à un marché déjà mature et diversifié, sa « jeune » entreprise n’a pas tiré son épingle du jeu. Dans cette situation, M. Lin a décidé de développer de nouveaux types d’encens. « Après avoir examiné des dizaines de matériaux floraux, j’ai finalement choisi des aromates français qui ne perdent pas leur odeur pour créer «l’encens de poire», même si cela coûte cher, a-t-il déclaré, son arôme est doux et pénétrant, on peut déjà le sentir avant de l’allumer, et quand il est allumé, on peut le sentir de très loin. » Il a passé près de deux ans à développer cet encens, qui a répondu aux besoins en matière de parfum d’ambiance et a été bien accueilli par les consommateurs. En 2000, la société a commencé à développer un encens sans fumée. Après sept ans de recherche, cet encens a finalement vu le jour, en résolvant les problèmes de l’accumulation de fumée et de la pollution de l’air à l’intérieur en hiver. Il a rapidement conquis le marché du nord de la Chine.

Lin Wenxi (PHOTO FOURNIE PAR L’INTÉRESSÉ)

La voie de l’industrialisation

Tout en diffusant la culture chinoise, le développement de l’industrie de l’encens à Yongchun a promu l’emploi de la main-d’œuvre locale et a contribué au redressement rural. Actuellement, il existe près de 300 entreprises de fabrication d’encens à Yongchun, avec 30 000 employés et plus de 300 types de produits. En 2022, le volume de la production locale avait atteint 11,2 milliards de yuans.

Yongchun a développé une voie d’industrialisation unique. Ces dernières années, deux projets y ont été lancés : le parc de PME et le complexe culturel et touristique de l’encens, qui ont combiné la fabrication et le tourisme, attirant un grand nombre d’entreprises à s’y installer. Dans le bourg de Dapu, le parc industriel qui s’étend sur une superficie de plus de 200 ha abrite une large gamme de produits à base d’encens. Ce nouveau paysage a attiré de nombreux touristes, en visitant les usines, ils peuvent découvrir de plus près le processus de fabrication de l’encens et ressentir sa culture traditionnelle.

Ces dernières années, l’industrie de l’encens à Yongchun s’est également appuyée sur des plateformes d’e-commerce pour promouvoir ses ventes dans le pays et à l’étranger. Les produits développés par M. Lin ont remporté de nombreux prix dans des concours nationaux et internationaux. Les produits de son entreprise ont déjà été adoptés par le groupe SGS (Suisse), une multinationale de contrôle et de certification, en 2009 et certifiés par la Directive européenne et américaine RoHS (Restriction of Hazardous Substances) en 2012. L’entreprise Xinglong a d’ailleurs obtenu le droit de s’exprimer sur l’élaboration de la norme internationale du document Classification et terminologie des encens à brûler, concrétisant ainsi le rêve et l’objectif de M. Lin qui étaient de promouvoir la culture de l’encens chinois et d’embaumer les quatre coins du monde.

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