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Une révolution picturale

  ·  2022-12-04  ·   Source: La Chine au présent
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Période d’effervescence artistique, la dynastie des Tang a vu la naissance de peintres de génie, tels Wu Daozi et Yan Liben, qui ont marqué durablement leur époque et nous impressionnent aujourd’hui encore. Pour la première fois, la peinture de paysage devient un genre à part entière. 

Wu Daozi et Yan Liben 

Figure incontournable de la peinture sous les Tang, Wu Daozi (680-740) était surnommé par ses contemporains le « saint peintre », non pas parce qu’il était religieux, mais en raison de sa consécration. L’expression Wu Dai Dang Feng, qui est rentrée dans l’histoire de la peinture chinoise, signifie littéralement « les rubans peints par Wu Daozi flottent au vent », une façon de dire combien ses œuvres étaient pleines de vie…

Wu Daozi a perdu ses deux parents à un jeune âge et a connu des premières années difficiles. Il a appris son métier auprès d’artistes et de sculpteurs populaires et s’est forgé une bonne réputation à l’âge de 20 ans.

On raconte qu’il attirait les foules en raison de sa vitesse effrénée et de sa capacité à peindre à grands traits sans faire de croquis au préalable. L’artiste aimait travailler en buvant de l’alcool, ce qui libérait sans doute sa créativité. Il réalisait principalement des peintures murales religieuses. On estime qu’il a fait environ 300 peintures murales et une centaine de parchemins.

Peintre complet, Wu Daozi est considéré comme l’un des meilleurs de la dynastie des Tang. Il excellait à représenter des personnages, mais aussi des paysages. Il a été nommé peintre impérial à la cour par l’empereur Xuanzong (685-762).

Yan Liben (600-673) était peintre, architecte et homme politique. Avec son frère, il a conçu les mausolées impériaux des Tang. On leur doit probablement les six célèbres chevaux de pierre devant la tombe de Taizong (599-649) à Zhaoling, qui sont les meilleurs exemples de sculpture en relief des premiers temps des Tang. Yan Liben a également confectionné des costumes de cérémonie, construit des bâtiments, ainsi que des ponts et des navires à des fins militaires. Premier ministre pendant un certain temps, il a été le principal peintre de la cour pendant trois règnes.

Yan Liben est connu pour ses portraits. Aujourd’hui, nous pouvons admirer plusieurs de ses chefs-d’œuvre, dont le Rouleau des Treize empereurs du passé (Li Dai Di Wang Tu) et Bu Nian Tu, représentant l’empereur Taizong accordant une audience à Stong-Btsan Yul-Srung, ambassadeur du Tibet.

L’émergence de la peinture de paysage 

Sous la dynastie des Tang, la peinture de paysage a connu un développement révolutionnaire et est devenue une discipline à part entière. L’influence de la peinture bouddhiste y est pour beaucoup.

Le bouddhisme semble avoir une connexion innée avec la nature : les grands temples bouddhistes sont souvent construits dans les montagnes…Des tableaux chinois datant du Ve siècle représentent des temples célèbres entourés de montagnes. Mais la nature restait à cette époque un élément secondaire esquissé en général de manière assez vague.

Le taoïsme, basé sur les enseignements de Laozi, qui prônait une vie simple et honnête, en harmonie avec la nature, devait également avoir une influence sur la peinture paysagère des Tang. Les montagnes paradisiaques où demeuraient des dieux et immortels étaient une importante thématique des tableaux et des peintures murales de l’époque.

Plusieurs courants ou écoles de peinture de paysage coexistaient sous les Tang. L’un d’entre eux est incarné par le peintre Li Sixun (651-716), aujourd’hui considéré comme le principal représentant de cette peinture.

Issu de la famille impériale des Tang, il a mené une vie politique active et porté le titre honorifique de général. Son fils, Li Zhaodao, a également été un peintre célèbre. On les appelle parfois le Grand et le Petit Général Li.

Ils sont connus pour avoir réalisé des œuvres du style dit « Qing Lü Shan Shui » – paysages bleus et verts – en raison des deux couleurs dominantes utilisées. Un style très différent de la peinture de paysage des époques antérieures, qui n’accordait pas d’importance aux couleurs.

On retrouve les mêmes bleus et verts dans les peintures murales des prestigieuses grottes de Dunhuang, sur la Route de la Soie. Des chercheurs croient que ce style de peinture originaire de l’Occident est parvenu à travers la Route de la Soie jusqu’à la capitale de l’empire des Tang.

Wang Wei (701-761) a développé un autre style. Nous l’avons déjà rencontré en tant que poète célèbre, mais à la fin de sa vie, il vivait reclus dans le district de Lantian, dans la province du Shaanxi. Son style est décrit comme humaniste et ancré dans le monde réel. Il est surtout connu pour ses paysages monochromes à l’encre, notamment les paysages de neige, qui exigeaient l’utilisation d’une technique de lavage à l’encre. Ses peintures étaient à la fois innovantes et traditionnelles, mais c’est la combinaison de sa maîtrise de la peinture et de son talent poétique qui lui a valu un statut quasi mythique ultérieurement.

Nombre de ces artistes ont décidé, à un moment donné, de vivre en ermitage. Certains ont suggéré que cela pouvait être pour des raisons religieuses. Wang Wei, par exemple, était un bouddhiste fervent. A-t-il choisi de vivre dans la solitude pour mieux méditer ? Ou ces artistes voulaient-ils fuir la société, déçus du monde politique ou bannis par la haute société ? L’isolement signifiait généralement se retirer à la campagne, endroit où l’on trouvait moins de personnes à peindre, mais idéal pour observer des paysages « Shan Shui » (les montagnes et les cours d’eau).

Certains peintres des Tang étaient assez réalistes et puisaient leur inspiration dans leur propre quotidien. Han Huang (723-787), par exemple, était connu pour ses tableaux de bœufs. Premier ministre sous le règne de l’empereur Dezong (742-805), il se rendait souvent à la campagne pour enquêter sur les conditions sociales. Il a intégré son intérêt pour l’agriculture et sa sympathie pour les paysans dans ses œuvres picturales. Il a aussi réalisé des paysages ruraux. Plusieurs de ses œuvres ont été découvertes dans la tombe d’un prince. Ses peintures montrent une touche légère, essentiellement des peintures de paysage à l’encre et au lavis.

Une autre raison explique l’essor de la peinture de paysage : la passion de la noblesse pour l’architecture. Elle adorait construire des pavillons, des palais et cités, qui possédaient tous de nombreux murs blancs à décorer.

Les murs des temples étaient principalement couverts de peintures sur le thème du bouddhisme et du taoïsme, mais la décoration des maisons était généralement constituée de paysages, de fleurs et d’oiseaux.

Les peintures de paysage ont été fortement influencées par la poésie paysagère et vice versa. Les poètes étaient souvent peintres et calligraphes. Il s’agissait d’une quête tout à fait naturelle, pour les Tang, de la poésie dans la peinture, et de la peinture dans la poésie.

 

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