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La floraison de la musique

  ·  2022-11-16  ·   Source: La Chine au présent
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Les arts et l’expression artistique étaient très appréciés sous la dynastie des Tang. De nombreux souverains étaient peintres, calligraphes, compo-siteurs ou musiciens, et ont façonné les goûts et préférences de leur époque.

Des empereurs musiciens 

Le troisième jour du premier mois lunaire de l’an 627, quelques mois après son couronnement, Taizong (599-649), le deuxième empereur des Tang, a reçu ses ministres autour d’un grand banquet. Les convives étaient invités à admirer un spectacle grandiose intitulé Le prince des Qin brisant le front de l’ennemi. Il s’agit à l’origine d’une vieille chanson militaire célébrant une grande bataille menée par le prince des Qin – le futur empereur Taizong – contre un seigneur de guerre. Elle a été retravaillée et le souverain a lui-même conçu la mise en scène. 

Ce spectacle magnifique a mobilisé 120 danseurs vêtus d’armures et munis de hallebardes. Très réaliste, il a mis en scène des combats et des mouvements de lames authentiques. Interprétée à l’extérieur de la porte Xuanwu de la capitale, avec la participation d’une armée de deux mille personnes, la pièce a été somptueuse et bouleversante. 

Cette performance de chant et de danse a en quelque sorte donné le ton des tendances musicales de la dynastie, qui garderait un penchant pour les grandes scènes et les décors dramatiques. 

Une autre pièce tout aussi grandiose, créée sous le règne de l’empereur Gaozong (628-683), s’intitule Chant de la grande victoire. On peut encore citer La longévité impériale, dans laquelle les danseurs exécutaient une formation signifiant « Longue vie à Sa Majesté ». 

Parolier, compositeur et chorégraphe : l’empereur Gaozong était un artiste à multiples talents. Il a créé le Chant de Shangyuan, un spectacle sublime en douze actes, exécuté par 180 danseurs portant des robes à motifs de nuage, pour de grandes occasions cérémoniales. 

Le Chant de l’oiseau est une pièce attribuée à l’impé-ratrice Wu Zetian en l’honneur de son perroquet de compagnie, qui, dit-on, criait fréquemment : « Longue vie à Sa Majesté ! » 

L’empereur Xuanzong (685-762), héritier des talents artistiques de ses grands-parents (Gaozong et Wu Zetian), a marqué de manière inégalée l’histoire de la musique et des opéras de Chine : ayant créé la première troupe nationale d’opéra, nommée le « Jardin des poires », il est considéré comme le fondateur des opéras chinois, dont le prestigieux opéra de Pékin. Aujourd’hui, les artistes d’opéra traditionnel sont encore appelés en Chine les « disciples du Jardin des poires ». 

L’opéra chinois est un art riche et complet combinant musique, personnages, scénario, maquillage et danse. On parle de 360 opéras, répartis dans de différentes régions et présentés en différents dialectes. Plusieurs figurent sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. En admirant ces pièces classiques, on peut imaginer un peu à quoi ressemblait la musique populaire de la dynastie des Tang. 

Xuanzong a mené une restructuration révolutionnaire des institutions musicales. Trois structures ont été créées. Elles étaient sous le contrôle du Tai Chang Si, la plus haute administration musicale de l’empire. 

Le Bureau Da Yue gérait la musique pour les cérémonies, y compris les banquets. Il était également chargé de contrôler les aptitudes des musiciens. Pour devenir musicien professionnel sous la dynastie des Tang, vous deviez étudier pendant peut-être quinze ans, puis passer des examens difficiles pour prouver vos capacités et obtenir un statut. Il fallait maîtriser 50 œuvres. 

Le Bureau Gu Chui s’occupait des percussions et de la musique à vent pour les cortèges. 

Enfin, le Conservatoire de musique était responsable de l’enseignement musical et de la formation des danseurs et des musiciens. 

Pour la petite histoire, on raconte que Xuanzong a composé le fameux Chant de la jupe arc-en-ciel et de la veste à plumes après un rêve étrange. Un jour, un courtisan a remarqué qu’il tapotait ses doigts sur son ventre et a craint qu’il ne se sente mal. Le souverain lui a expliqué qu’il avait fait un rêve dans lequel il visitait le palais céleste où les fées jouaient une belle musique… 

Le répertoire officiel pour les banquets à la cour des Tang était constitué de dix titres : il y avait de la musique de cour, mais surtout beaucoup de musique populaire, des morceaux venus de différentes ethnies, voire de l’étranger. Ces mélodies étaient interprétées avec la participation d’artistes originaires de Samarcande et d’ailleurs en Ouzbékistan, et d’autres pays le long de la Route de la Soie ou de la péninsule coréenne. 

La « world music » à l’époque des Tang 

La capitale Chang’an était un creuset culturel. Perses, Arabes, Indiens et Malais occupaient les quartiers étrangers de la ville, et chaque nouvelle caravane de marchands apportait de nouveaux visages et modes de vie et d’expression. 

On pouvait entendre un très large éventail d’instruments – cloches, carillons en pierre, flûtes, tambours et cithares – accompagnés de danseurs aux couleurs flamboyantes. 

Les poètes des Tang ont écrit sur la fameuse danse Chant de la jupe arc-en-ciel et de la veste à plumes et ont décrit comment les artistes agitaient leurs longues manches en soie pour accentuer les mouvements de leurs mains. Ce type de danse à manches extrêmement longues était également représenté dans les sculptures et peintures rupestres bouddhistes de la période des Tang. 

Dans la capitale, toutes les tavernes, ou presque, avaient leurs propres chanteuses ou danseuses venues de ce qu’on appelait les « régions occidentales », les vastes contrées à l’ouest de la Grande Muraille, dans le nord-ouest de l’actuel territoire chinois. 

La cour a également engagé une multitude d’acrobates et de danseurs habiles dans le maniement des épées, des cordes et des perches. Ils se produisaient devant le palais. 

Ce type de divertissement était fréquent avant, pendant et après un banquet ; il prenait la forme de chants, de danses, de spectacles équestres, de cirques avec rhinocéros et éléphants, et peut-être de petits opéras-comiques. 

Une troupe de danse de l’actuel Ouzbékistan a attiré l’attention de l’empereur Xuanzong en raison de ses robes cramoisies, de ses pantalons verts et de ses bottes en peau de daim rouge, et pour la façon dont ses membres tournoyaient. 

D’autres artistes, de Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan, ont inspiré le poète Bai Juyi avec leur danse qui consistait à figurer des fleurs de lotus et à baisser leurs chemisiers pour montrer leurs épaules. 

Une chose est sûre, la vie musicale sous la période des Tang était tout sauf ennuyeuse. 

Sa floraison a inspiré les siècles qui ont suivi, son influence se faisant encore sentir dans une grande partie de l’Asie.  

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