Journée de pré-ouverture d’Universal Beijing Resort, le 2 septembre. (Photo : Wang Yajuan) 

Visionnage du film Jurassic World en examinant les scènes image par image, zoom avant et zoom arrière : voilà ce que faisait Xing Yizhi de ses journées avant d’attaquer le projet de conception et de construction d’Universal Beijing Resort (UBR). Il travaille comme ingénieur et chef de projet à China Construction Second Engineering Bureau (CCSEB), l’un des principaux entrepreneurs d’UBR. « Lorsque nous n’étions pas sûrs à 100 %, nous nous référions automatiquement au film pour nous assurer de représenter fidèlement Jurassic World dans les moindres détails », raconte-t-il. Il évoque l’une des sept zones à thème d’UBR qui comprend une paroi rocheuse de 49 m de haut où des effets spéciaux ont été utilisés pour reconstituer les scènes les plus célèbres. « La reconstitution d’effets visuels est très compliquée. Et que dire de celle d’un monde imaginaire ? » 

UBR place la barre très haut

Cinq ans après l’ouverture de Shanghai Disney Resort, nombreux étaient les visiteurs qui attendaient l’inauguration officielle d’UBR, officiellement en activité depuis le 20 septembre. Son ouverture a eu lieu pendant la Fête de la Mi-Automne en Chine, accueillant les fans, impatients de pénétrer dans le plus grand parc à thème Universal Studios au monde.

Situé dans l’arrondissement de Tongzhou et s’étendant sur 4 km², le complexe comprend le parc à thème UBR, un complexe commercial Universal CityWalk, le Universal Studios Grand Hotel, tout premier hôtel à thème Universal, et le NUO Resort Hotel, inspiré de la grandeur architecturale du Palais d’Été de Beijing. Avec ses sept zones à thème et ses 37 attractions, la nouvelle destination touristique de la capitale chinoise est un mélange d’éléments cinématographiques orientaux et occidentaux, avec des références à Kung Fu Panda, Harry Potter, Jurassic World, Les Minions, Transformers et Waterworld.

Par rapport à Disneyland, la franchise UBR vise à attirer une clientèle plus diversifiée et pourrait même offrir une certaine synergie qui résonne très bien avec le rôle particulier de la ville de Beijing dans l’industrie cinématographique chinoise. En pénétrant dans la zone Jurassic World sur l’île de Nubula, le paysage volcanique et les vieux banians omniprésents enchevêtrés dans des lianes font vivre aux visiteurs un voyage dans le temps dans un paysage à couper le souffle d’il y a des centaines de millions d’années.

« Par rapport aux parcs d’attractions d’autres pays, qui comprennent une reconstitution du film original Jurassic Park, UBR a décidé de créer une nouvelle histoire basée sur le film Jurassic World », dévoile M. Xing, ajoutant qu’il s’agit de la première reproduction de l’île de Nubula au monde.

Un ouvrier inspecte et nettoie les dents d’un dinosaure de la zone Jurassic World. (COURTOISIE)

Un parc high-tech

Montagne russe et un parcours tout-terrain dans l’eau : la zone Jurassic World en fait voir de toutes les couleurs aux plus téméraires. « À l’intérieur de cette attraction, les visiteurs montent dans un véhicule tout-terrain et pénètrent dans le monde des dinosaures pour y vivre le grand frisson tel un des héros du film », détaille M. Xing.

Jurassic World compte un grand nombre de collines artificielles, dont la conception et l’entretien font appel à la technologie 5G. Lors de la construction de la plus grande d’entre elles, dotées d’environ 9 000 composants intégrés à sa structure en acier et de pièces individuelles pesant quelque 25 tonnes, les ingénieurs se sont posé la question suivante : comment reproduire avec précision la roche tout en y intégrant des dispositifs high-tech ?

« La méthode de construction traditionnelle était manifestement trop complexe pour accomplir ces tâches. Nous avons donc adopté une nouvelle approche », explique M. Xing. Afin de « ressusciter » l’île de Nubula, l’environnement original d’il y a 60 millions d’années, M. Xing et son équipe ont d’abord construit un modèle de paroi rocheuse sur une base de carte conceptuelle puis ont fabriqué le prototype à la main avant d’utiliser la technologie de numérisation 3D pour calculer les données. Mais ce n’est pas tout. Afin de recréer au maximum l’atmosphère de l’époque des dinosaures du film, 16 320 lampes ont été installées dans la zone.

Autre innovation technologique : dans WeChat, un mini-programme informe les visiteurs du temps d’attente pour chacune des attractions en temps réel afin de mieux répartir le flux de visiteurs. Les utilisateurs peuvent également créer leur propre itinéraire en fonction du temps dont ils disposent et des expériences qu’ils souhaitent vivre.

Dans l’ensemble, le parc fait partie des complexes 5G les plus avancés du pays et ce progrès technologique permet de faire évoluer l’implication des visiteurs dans leur expérience du parc. La reconnaissance faciale sera certainement davantage appliquée de manière généralisée à l’ère actuelle du « sans contact », permettant ainsi aux visiteurs de se préenregistrer. D’autres technologies seront mises en œuvre pour limiter le nombre d’entrées et aider à répondre à la capacité du parc.

Intégration culturelle

Grande fan de cinéma et de montagnes russes, la Pékinoise Ya Juan confie avoir vécu une expérience incroyable à UBR. « J’ai visité trois parcs Universal Studios (Singapour, États-Unis et Japon). J’attendais impatiemment l’ouverture d’un tel lieu dans notre ville. » Et quelle n’a pas été sa joie lorsqu’elle a appris qu’UBR serait le plus grand au monde et qu’il intégrerait des éléments chinois uniques !

La conception d’Universal CityWalk, galerie commerciale à l’intérieur du parc, intègre des styles architecturaux chinois, tels que des éléments de type hutong pékinois. Le rouge et l’or sont fortement présents dans le schéma d’éclairage et les décorations de sol sont accompagnées d’une mosaïque de peintures à l’encre de Chine.

« Pour la première fois, le film Kung Fu Panda est mis à l’honneur dans un parc d’attractions. Nous n’avions aucune expérience sur laquelle nous appuyer. Le Palais de Jade a été inspiré par des monuments historiques chinois. Si vous regardez de près et que vous observez vraiment les détails, vous verrez la grande imagination de nos concepteurs », indique Fang Guowen, directeur artistique de la zone Kung Fu Panda: Land of Awesomeness.

Tom Mehrmann, président et directeur général d’UBR, a souligné que la narration du parc avait été adaptée au marché chinois, afin de donner une nouvelle tournure à des histoires bien connues, comme celles de la franchise Harry Potter ou Transformers. À cette fin, les concepteurs internationaux du parc ont soigneusement étudié la culture chinoise et ont travaillé en étroite collaboration avec leurs homologues locaux tout au long du processus de conception afin de faire le pont entre les différentes cultures. Dans les techniques de narration, le recours à l’humour, à la culture pop et à la pensée créative propre à la Chine ajoute une plus-value culturelle non négligeable.

« Ce parc représente l’histoire des concepteurs issus de diverses cultures, réunis pour avoir un impact et co-créer ensemble », résume John Gentile, directeur principal et producteur exécutif d’UBR.

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