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Du rire aux larmes

Yuan Yuan  ·  2019-10-25  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: stand-up; culture

Zhao Lin lors d’un spectacle ouvert à Beijing. (Photo : Yuan Yuan)
Zhao Lin, originaire de la province de l'Anhui, dans l'est de la Chine, souffre de rhinite allergique et a dû quitter Beijing il y a six ans, faute de pouvoir s'adapter au climat relativement sec. Mais cette année, il est de retour dans la capitale et porte un masque avant de se rendre au café pour son entretien avec CHINAFRIQUE.

Son but ? Devenir humoriste à temps plein. « Mon petit handicap ne mérite pas d'être mentionné si je peux y parvenir », annonce l'ambitieux Zhao.

La carrière 

Quand Zhao, âgé d'une trentaine d'années, a quitté Beijing en 2013, il ignorait ce qu'était le stand-up, bien que des clubs de comédie et des spectacles d'improvisation aient déjà fait leur apparition en ville. Zhao, Xiaopao pour le public, a fait son premier spectacle ouvert à Nanjing, capitale de la province du Jiangsu (est), fin 2017.

« Il y avait plus de 50 personnes dans le public et j'étais le dernier à passer sur scène », se rappelle Zhao. « Je ne me souviens pas clairement de ce que j'ai dit. J'étais très nerveux. J'ai joué pendant plus de 10 minutes, ça ne s'est pas très bien passé... »

Néanmoins, Zhao en était certain : il avait fait le bon choix. « Je suis introverti et je préfère être seul plutôt que de sortir avec des amis. Mais j'ai cette forte envie de m'exprimer et de partager mes idées avec d'autres, même si elles peuvent être considérées comme folles. »

Avec l'essor des programmes comiques en direct au cours des dernières années, comme Roast (Tucao Dahui) et Rock & Roast (Tuokouxiu Dahui), et la popularité croissante de certains comiques, Zhao a commencé à envisager sérieusement de faire carrière à Beijing, qui compte beaucoup plus de salles et plus de 20 émissions d'improvisation chaque semaine.

« À Nanjing, je ne pouvais faire qu'une seule impro par semaine, mais à Beijing, je peux en faire environ 15 », explique Zhao. « C'est très important car l'impro est primordiale pour les artistes. »

Zhao n'a actuellement aucun emploi à temps plein à Beijing. Il vit à 40 minutes en métro du centre-ville. Mais depuis son retour à la capitale, ses fréquentes apparitions dans des spectacles à micro ouvert ont permis à Zhao de se faire connaître.

Cet été, Zhao a remporté les suffrages auprès du public dans l'une de ces représentations. « Il est hilarant. Je pense qu'il a un avenir prometteur », commente un spectateur.

Outre ces spectacles, Zhao donne également des représentations commerciales le vendredi et les week-ends. Le salaire est bas, environ 200 yuans (28 dollars) chacune, et le jeune homme reconnaît qu'il vit de ses économies.

Le fun 

Li Xiaobai, âgée de 31 ans, travaille à Beijing. Humoriste elle-même, elle a été bluffée par la performance de l'une de ses collègues en ligne. Il y a deux ans, lorsqu'elle s'est lancée dans le stand-up, Wang Lu débutait elle aussi.

« J'ai abandonné après une courte période en 2017, mais elle a persisté », soupire Li. « Si je n'avais pas abandonné, peut-être que j'y serais arrivée moi aussi. »

Mais la jeune femme a recommencé à faire des spectacles d'improvisation plus tôt cette année et, selon elle, l'atmosphère est beaucoup plus tendue. Les comédiens doivent maintenant s'affronter pour gagner une place dans les spectacles à micro ouvert. Deux ans plus tôt, les comédiens étaient libres de monter sur scène autant qu'ils le voulaient.

« Maintenant, les organisateurs créent un groupe de discussion sur WeChat et ceux qui veulent jouer doivent envoyer leurs blagues à l'avance. On est programmé seulement si on est sélectionné », explique Li.

Première à passer sur scène le 27 août dernier, elle balance et son pauvre mari en prend pour son grade.

La scène est un refuge pour elle. « Je souffre de dépression et je prends des médicaments tous les jours », confie Li. « Je sais que de nombreux humoristes sont dans la même situation. La comédie peut aggraver la situation, mais pour moi, c'est une cure. »

Li vit dans la banlieue de Beijing. Se rendre au centre-ville peut prendre plus de quatre heures. Malgré tout, elle est toujours impatiente de recevoir des invitations à des shows commerciaux. « Beaucoup considèrent cela comme un loisir. 30 % seulement veulent réellement faire de la comédie un métier à temps plein. Il est très difficile d'en vivre. Mais ça changera peut-être à l'avenir... », espère-t-elle.

L'industrie 

En Chine, le stand-up est toujours comparé au xiangsheng, un spectacle comique traditionnel mettant en scène un dialogue entre deux personnes. Il est considéré comme un art du spectacle demandant de grandes compétences et nécessitant des années de pratique.

Joe Wong, connu en Chine sous le nom de Huang Xi, un célèbre artiste de stand-up sino-américain, a déclaré que le xiangsheng l'avait fortement influencé dans sa jeunesse. Mais pour lui, le stand-up offre plus de liberté dans le choix des sujets abordés.

Wong a également eu un impact en Chine. Sa performance au dîner des correspondants de la Maison Blanche en 2011 a inspiré une nouvelle génération de comédiens chinois. À cette époque, des salles de stand-up avaient déjà commencé à voir le jour à Beijing et à Shanghai, mais la discipline n'avait pas encore suscité beaucoup d'intérêt.

En mai 2012, Wang Zijian, natif de Beijing, formé au xiangsheng, animait un programme télévisé intitulé Post 80s' Talk Show sur une chaîne de Shanghai. L'émission, qui a duré cinq ans, a permis de rassembler un groupe d'auteurs comiques et de comédiens et est considérée comme un incubateur pour de nombreuses stars du milieu aujourd'hui.

Li Dan, l'un de ces auteurs, a fondé Fun Factory, la société qui a lancé Rock & Roast. Il est désormais comédien lui aussi et gère le programme.

« Même si davantage de comédiens accèdent à la notoriété en Chine, cette forme d'art en est encore à ses balbutiements et nous avons besoin de plus de nouveaux talents », lance Li. Mais si le stand-up peut sembler avoir peu de barrières à l'entrée, le métier est rempli d'obstacles. « Nous devons constamment imaginer de nouveaux sujets et de nouvelles blagues », développe-t-il. « Cela demande également beaucoup de pratique pour synchroniser le rythme avec la gestuelle. C'est énorme. »

Shi Yan, professeur d'anglais et humoriste populaire, s'est aventuré à former de nouveaux talents. En tournée dans 15 villes chinoises en 2018, il a organisé une série d'ateliers, en visant principalement les campus universitaires.

« Nous prévoyons de collaborer avec les universités et de discuter de la possibilité d'inscrire le stand-up comme cours facultatif », annonce Shi.

 

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

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