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Pingyao, un voyage dans le temps

MENG JIAXIN, membre de la rédaction  ·  2025-04-01  ·   Source: La Chine au présent
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Avec ses temples sacrés et ses demeures historiques, la cité fortifiée est une fenêtre ouverte sur l’histoire et la culture chinoises. 

Vue aérienne d’une artère animée de l’ancienne ville de Pingyao le 1er mai 2024

La cité antique de Pingyao, située dans le district de Pingyao à Jinzhong (Shanxi), est l’une des cités anciennes les mieux préservées de Chine.

Riche en constructions historiques, elle témoigne des techniques architecturales et des concepts d’urbanisme utilisés par les anciens chinois. Ces vestiges reflètent également les pratiques politiques, rituelles et culturelles traditionnelles de la Chine, ainsi que la culture unique des marchands du Shanxi.

Fondée il y a environ 2 800 ans, la cité est organisée en un quadrillage composé de quatre rues principales, huit rues secondaires et 72 autres ruelles. Plus de 220 échoppes anciennes bordent les rues principales, tandis que plus de 3 980 anciennes résidences privées, dont 506 remarquablement bien préservées, présentent une grande valeur patrimoniale.

Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en décembre 1997, la cité antique de Pingyao attire depuis des décennies les visiteurs du monde entier grâce à ses quelque vingt sites ouverts au public.

La cité fortifiée

Les remparts sont un incontournable de la cité antique. La promenade le long de ces imposants murs offre aux visiteurs une vue panoramique sur le paysage de Pingyao.

Ces remparts ont été construits selon un plan rectangulaire avec un périmètre de 6,2 km. Hauts d’environ 10 m, ils mesurent entre 8 et 12 m de large à la base et entre 2,5 et 6 m de large au sommet. Percés de six portes, une au nord, une au sud, deux à l’est et deux à l’ouest, ils sont renforcés par 72 tours de défense et 3 000 créneaux.

Leur histoire remonte à la dynastie des Zhou de l’Ouest (1046–771 av. J.-C.). Construits à l’origine en terre, les remparts ont ensuite été consolidés avec des briques à l’extérieur pendant la dynastie Ming (1368-1644), comme le confirme une stèle qui se dresse toujours sur la rue principale est de la cité. Celle-ci mentionne les travaux de renforcement dirigés par Meng Yimai, le magistrat local de l’époque. Cette structure murale, bien préservée, revêt une grande valeur pour la recherche et la protection des techniques de défense militaire et d’architecture anciennes.

Chaque soir, un spectacle lumineux enchanteur anime les remparts, offrant aux visiteurs une expérience unique où technologie moderne et patrimoine historique se mêlent harmonieusement.

Scène de la vie quotidienne à Pingyao, le 16 mai 2024

Les services administratifs et les temples

À l’intérieur des remparts se trouvent plusieurs sites institutionnels, dont l’ancien bureau du gouvernement de Pingyao, un complexe de cours à six entrées couvrant une superficie d’environ 26 000 m2. Construites à l’origine sous la dynastie des Wei du Nord (386-534), les structures actuelles remontent aux dynasties Ming et Qing (1644-1911).

Organisé de manière symétrique autour d’un axe central, le complexe abrite à l’ouest les départements chargés du personnel, des revenus et des rites, tandis que ceux dédiés à l’armée, à la justice et au génie civil sont à l’est.

Selon les archives historiques, 184 magistrats se sont succédé à Pingyao de la dynastie Han (202 av. J.-C.–220 apr. J.-C.) jusqu’à la fin de la dynastie Qing, témoignant de l’importance de ce district d’antan. Aujourd’hui, transformé en musée, le site propose des reconstitutions immersives des activités quotidiennes du magistrat, comme l’inspection, le jugement des affaires, ainsi que la signature et la délivrance des laissez-passer de la cité.

Le temple Chenghuang est aussi l’un des sites les plus populaires de la cité. Le terme « Chenghuang » signifie le dieu gardien de la ville, autrefois vénéré par les Han. Ce temple taoïste de 7 300 m2 est riche en traditions historiques et culturelles. D’origine inconnue, il a été reconstruit sous les dynasties Ming et Qing après avoir été détruit par un incendie.

À proximité se trouve un temple confucéen, le plus vaste, le mieux préservé et le plus remarquable du nord de la Chine. Construit au début de la dynastie Tang (618-907), il couvre une superficie de 37 000 m2. Son architecture grandiose et majestueuse, semblable à celle d’un palais impérial, témoigne de la profonde vénération du peuple pour le confucianisme et de l’importance accordée à l’éducation à cette époque. À l’exception du hall Dacheng, datant de la dynastie Jin (1115-1234), les autres bâtiments ont été reconstruits sous les dynasties Ming et Qing.

Des amateurs font flotter des banderoles sur l’enceinte millénaire de Pingyao, le 9 janvier 2024.

Les demeures grandioses

Les maisons à cour rectangulaire entourées de hauts murs caractérisent le style architectural dominant des résidences à Pingyao. Parmi elles, le complexe de la famille Ma est l’une des plus emblématiques. Aujourd’hui ouvert au public, il permet aux visiteurs de découvrir l’histoire de cette famille grâce à des présentations textuelles variées.

C’était la demeure du riche marchand Ma Zhongxuan. Construit à la fin de la dynastie Qing et agrandi au fil des décennies, le complexe s’étend sur 6 000 m2 et comprend trois grandes cours et six petites cours, abritant plus de 190 pièces.

On y admire des décorations raffinées, notamment des sculptures en brique, en bois et en pierre, qui ornent chaque recoin. Le complexe se compose de halls, de chambres, de cuisines, de cabinets de travail, de bureaux de comptes, de pavillons, de scènes de théâtre et même d’une vinaigrerie et d’une agence de sécurité privée. Il conserve également de nombreux meubles finement sculptés et peints, tels que des armoires, des lits, des miroirs de toilette et des baignoires.

Comme la plupart des résidences de Pingyao, les toits des ailes est et ouest sont à pente unique, permettant d’évacuer les eaux pluviales vers la cour. De plus, les murs extérieurs, plus élevés, servent à protéger efficacement des sables emportés par les vents violents.

Le centre financier

La cité antique de Pingyao a été autrefois considérée comme le « centre financier » de la Chine. Au cours des dynasties Ming et Qing, des groupes de marchands ont émergé à travers le pays, parmi lesquels les marchands du Shanxi se distinguaient par leur influence et leur puissance.

La plupart des habitants de Pingyao étaient impliqués dans le commerce. Cependant, le transport de grandes quantités de lingots d’argent, la monnaie courante de l’époque, posait un défi logistique et sécuritaire. C’est dans ce contexte qu’a émergé le piaohao, une institution financière privée fournissant des services de chèques, de dépôt et de prêt.

Rishengchang, le premier piaohao de Chine, a marqué un tournant dans l’histoire du commerce et du développement financier chinois. Fondé en 1823, il a rapidement gagné en importance et son agencement ainsi que son apparence durant son apogée ont été bien préservés jusqu’à ce jour. Après sa création, 54 piaohao ont émergé en Chine, dont 22 avaient leur siège à Pingyao. Au début de la République de Chine, les activités de Rishengchang s’étendaient jusqu’en Europe, en Amérique et en Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, Rishengchang est un musée ouvert au public qui couvre une superficie de 2 400 m2.

Un autre musée incontournable est celui de Xietongqing, qui a joué un rôle important dans les services bancaires depuis sa fondation en 1856. Avant sa fermeture en 1913, cet établissement avait établi 33 succursales, s’étendant jusqu’au Japon et en Russie. Avec une superficie de 2 880 m2, le musée se compose de sept cours, abritant notamment un impressionnant coffre-fort dans l’arrière-cour.

En tant que « centre financier », Pingyao comptait également de nombreux biaoju, c’est-à-dire des agences fournissant des services d’accompagnement, de protection et de gardiennage. La première agence de ce type en Chine a été fondée sous le règne de l’empereur Qianlong de la dynastie Qing par Zhang Heiwu. Face à une demande croissante, d’autres agences ont vu le jour, contribuant ainsi au développement commercial et à la stabilité sociale de Pingyao et des régions avoisinantes.

Aujourd’hui, la cité antique de Pingyao offre des services touristiques bien développés en matière de transport, d’hébergement, de restauration et d’achat de billets en ligne. De nouvelles attractions ont été introduites, mêlant culture traditionnelle et innovations technologies. Parmi elles, une pièce de danse inspirée d’une histoire authentique liée aux piaohao, des expositions lumineuses en 3D, un centre d’expérience immersive et des espaces dédiés à l’essayage de vêtements traditionnels chinois. Ces services modernes et ces activités créatives contribuent à renforcer l’attrait et la diversité de Pingyao, attirant davantage de visiteurs pour goûter à sa richesse culturelle.

 

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