Dans un contexte de tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, des experts chinois ont appelé à un approfondissement de la réforme et de l’ouverture, avec une coordination internationale, afin de réduire les conflits mais aussi de stimuler le développement économique des deux parties, indique un rapport publié mardi par la fondation Pu Shan à Shanghai.

Des réformes au niveau national, telles que la réforme des entreprises d’Etat et celle de la « neutralité concurrentielle », pourraient être les principaux moyens pour gérer les conflits actuels, notamment alors que les tensions commerciales durent et que les « tensions dans les investissements » s’accroissent, souligne ce rapport.

Le groupe de recherche a également suggéré de mettre en œuvre le principe de neutralité concurrentielle sur le marché financier, ainsi que d’éliminer les subventions dans ce secteur.

Du fait des tensions commerciales sino-américaines et de l’adoption de certaines mesures discriminatoires, les investissements chinois aux Etats-Unis ont diminué, mais une stratégie de représailles n’est pas un bon choix pour répondre aux tensions des investissements, affirme Xu Qiyuan, un chercheur de l’Institut de l’économie et de la politique mondiales de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), qui a participé à la rédaction de ce rapport.

« La Chine pourrait être plus ouverte aux investissements étrangers, y compris ceux des entreprises américaines », ajoute-t-il.

Etant donné la situation actuelle, de nombreuses mesures sont attendues, en particulier des mesures constructives pour apaiser les tensions : « A Washington, nous disons toujours [qu’il faut] arrêter de creuser un trou plus profond », raconte Jeff Schott, un chercheur du Peterson Institute for International Economics (PIIE).

Les priorités majeures pour la réforme économique chinoise − suggérées par des économistes américains − incluent de réduire et d’éliminer les plafonds de capitalisation sur les investissements étrangers dans les services et la production manufacturière, ainsi que d’accorder le traitement national aux entreprises à capitaux étrangers.

Jeff Schott a fait la liste de certaines mesures de réforme possibles pour les entreprises d’Etat, comme la réduction des barrières à l’entrée pour les entreprises privées productives pour promouvoir la concurrence avec les entreprises d’Etat, la promotion des fusions et acquisitions orientées vers le marché, et l’approfondissement de la réforme du marché financier pour promouvoir une allocation des fonds plus efficace.

« Ensemble, ces réformes économiques devraient stimuler la croissance de la productivité chinoise et aider à réconcilier les différences sino-américaines », explique-t-il.

Afin d’ouvrir encore davantage son marché intérieur, la Chine a récemment assoupli les règles pour les flux entrants de capitaux étrangers. La poursuite de l’ouverture des comptes de capitaux est essentielle pour la mondialisation de l’économie chinoise, même si ce processus peut engendrer de la pression et des risques de fuite des capitaux, note Wang Jiang, un professeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Selon lui, la Chine pourrait introduire en priorité des produits d’investissements se basant sur les indices mondiaux du marché des capitaux, comme le S&P 500, pour les foyers domestiques.